Une prière de cœur 

J’ai entendu dire que « derrière chaque grand homme se cache une femme ». Pour ma part, je ne suis pas une personne influente, mais derrière mon histoire se cache une grande femme : ma maman ! En effet, elle fut le pilier que D.ieu choisit pour amener Sa Parole à la maison. 

Mais commençons par le début. Je suis née en Suisse de parents immigrés italiens. De confession catholique de génération en génération, je reçus les sacrements selon la coutume : baptême d’enfant, communion et confirmation. Je croyais en D.ieu et en Son fils Jésus-Christ, mais sans vraiment chercher à Le connaître. Je me rendais de temps à autre à l’église lors de certains évènements, tels que des mariages, baptêmes, fêtes traditionnelles… Je vécus une enfance heureuse, des plus normales, sans difficultés particulières. 

À l’âge de 12 ans, voilà que maman vint nous parler d’une manière nouvelle de D.ieu. Une soif de sagesse et des réponses non résolues, la conduisirent à quitter le catholicisme pour se tourner vers un christianisme de la Réforme protestante. C’est alors que je compris le péché qui habite en chacun de nous et qui nous éloigne de La Source Divine, comme il est dit : « Non, il n’y a sur la terre point d’homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais » (Ecclésiaste 7 :20). La B’rit ‘Hadasha (Alliance Renouvelée ou Nouveau Testament) renchérit et affirme : « [tous] sont privés de la gloire de D.ieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ » (Romains 3 : 23-24). J’adressai alors ma toute première prière de coeur à D.ieu: « Seigneur, je suis une pécheresse, sauve-moi ! Je veux t’appartenir ! » 

Lorsque la peur nous freine

Depuis cette fameuse prière, je pris l’habitude de prier chaque soir avant le coucher. Toutefois, ma relation avec D.ieu n’allait pas plus loin qu’une simple prière. Je ne partageais ma foi à personne, mis à part ma mère.

Certainement, je n’étais pas prête à vivre les difficultés qu’elle rencontrait suite à sa conversion : les nombreuses moqueries et insultes qui la disaient être folle et sectaire, les nombreuses amitiés perdues et la relation avec mon père qui se dégradait chaque jour un peu plus (lui est resté catholique et à cette époque acceptait très mal la nouvelle femme qu’était devenue ma maman). 

Toutes ces choses ont fait que je vécus ma foi cachée et finis par la mettre entre parenthèses, toutefois sans véritablement me compromettre au monde et sans expérimenter ce que la plupart des adolescents ont connu : soirées arrosées, flirts, sexe, etc.  Je me distinguais par ma manière d’être : une fille simple, discrète, respectueuse. À force, la solitude était devenue mon unique compagnie. 

À 18 ans, je participai à mon premier camp de famille chrétien. Après avoir obtenu l’autorisation de mon père, ma mère m’y emmena avec mon petit frère. Ce fut pour moi une sorte de déclic : je compris que D.ieu n’en avait pas terminé avec moi ! En effet, lors de ma toute première prière, j’avais entamé une relation avec Lui que j’avais fini par négliger et oublier. Désormais, elle devait être reprise là où elle s’était arrêtée par honte et lâcheté. Je compris alors l’importance de chercher à connaître l’Éternel, autrement dit, de rechercher continuellement Sa Face et d’entretenir une véritable relation à la lumière du jour, comme il est dit : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. » (Matthieu 5 : 14).

De retour de ce camp, je me mis à lire la Bible quotidiennement et à partager davantage ma foi autour de moi, avec quelques membres de ma famille et quelques nouveaux amis chrétiens. Cependant, malgré mon entrée dans l’âge adulte, je n’étais toujours pas prête à témoigner ma foi à mon père. Il n’était toutefois pas dupe, il voyait bien que je n’étais pas comme les autres filles de mon âge et il restait dans le silence. 

Ayant de plus en plus soif d’apprendre à connaître notre Créateur, je suivais quelques prédications en ligne et continuais à lire la Parole de D.ieu, mais toujours en cachette de mon père, ayant peur de devoir subir le même regard contrarié et désabusé qu’il portait envers ma mère et les frères et sœurs qu’elle côtoyait chaque dimanche. 

C’est seulement à l’âge de 21 ans, après avoir pris véritablement conscience qu’il fallait être prêts à être haïs de tous à cause du nom de D.ieu (Luc 21 : 17) – même si ce « tous » signifiait « mon père » – que je pris enfin le courage de lui annoncer la nouvelle. Étonnamment, il ne dit absolument rien ! C’est comme s’il l’avait toujours su ! Je rejoignis, par la suite, ma maman à l’assemblée évangélique qu’elle fréquentait, avec un cœur léger, libérée de la crainte de l’homme.

Mon retour aux racines

Mon récit pourrait se terminer ainsi, mais ce serait oublier la fidélité et la bonté du Saint Béni soit-Il envers ceux qui recherchent Sa volonté et Sa présence avec soin et sans relâche ! En effet, l’aventure ne s’arrêta pas là. Au fur et à mesure que j’avançais dans les Saintes Écritures, au sein de cette nouvelle vie, des questions demeuraient sans réponses : 

– Pourquoi fêtons-nous Noël alors qu’il n’a jamais été mentionné dans la Bible de le célébrer ?

– Comment se fait-il que nous respections le dimanche comme jour de repos et non plus le Shabbat ?

– Pourquoi ne célèbre-t-on plus les fêtes bibliques ?

– Pourquoi ne mangeons-nous pas cacher ?

– Qu’a voulu dire Yéshoua (Jésus) lorsqu’Il dit : 

« Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. » (Matthieu 5 : 17-19) ?

Il s’agissait pour moi (et pour ma mère également à qui je partageais ces questionnements) de connaître l’origine de ces faits avérés et acceptés depuis plusieurs siècles au sein des différentes dénominations chrétiennes. Après des mois de prières, de jeûnes, de lectures et de discussions, le Seigneur répondait progressivement à toutes ces questions et nous fîmes un choix décisif : quitter le milieu chrétien qui s’est coupé de ses racines hébraïques, pour suivre un chemin sans aucun compromis entre la Saine Doctrine de D.ieu et les diverses doctrines humaines.

Il fut difficile de nous entendre dire que nous avions été séduites par Satan, que nous nous judaïsions et que nous nous mettions sous le joug de la malédiction tout simplement pour vouloir suivre les commandements de D.ieu et non plus des préceptes d’hommes ! Mais Baroukh HaShem (béni soit l’Éternel), Il nous a montré que mieux valait être divisés par la Vérité que réunis dans l’erreur ! 

Un regard renouvelé sur les Saintes Écritures

Aujourd’hui, je ne saurais expliquer avec précision pourquoi j’ai eu ce désir d’aller plus loin, pourquoi mon âme ne se sentait pas abreuvée…ai-je des origines juives ? Je ne le sais, mais avec l’aide d’Hakadosh Barukh Hu (du Saint Béni soit-Il), accompagnée de mon cher et tendre époux, ainsi que de quelques frères et sœurs, je m’exerce d’un cœur sincère à suivre au mieux la Saine Doctrine (Torah) et à retourner aux racines hébraïques de la foi dans le D.ieu d’Israël. 

Les sites RencontrerDieu et LeRetourAuxRacines de Thomas m’ont beaucoup aidée dans ce nouveau cheminement tout comme mon cursus universitaire en Lettres qui m’a conduite à étudier, entre autres, l’Hébreu Ancien, l’Histoire du Christianisme et du Judaïsme de leur origine à nos jours. Parallèlement, les trois années d’étude et de formation par correspondance à la Yéshiva (école) messianique « Soucat David » (que je recommande vivement) m’ont permis d’avoir le regard et l’esprit vivifiés.

Ce retour aux racines hébraïques, autrement dit à la Torah de Vie, La Parole Divine, me permet au quotidien d’expérimenter le bonheur que D.ieu a voulu nous donner au travers de Sa loi sainte, juste et bonne (Romains 7 :12). Je me sens définitivement plus proche de l’unique vrai D.ieu, le D.ieu d’Israël. Plus je m’approche de mon Créateur, plus je ressens le besoin d’opérer une continuelle introspection et une véritable envie d’améliorer les mauvais penchants de mon cœur afin d’être toujours plus à Sa ressemblance. C’est un délice pour moi que de mettre la Torah en pratique du mieux que je peux, sans fardeau mais avec beaucoup de joie, sachant que le Maître du monde vient en aide à ceux et celles désireux de changer.

Le regard et l’esprit désormais transformés par ce retour aux sources judéo-messianiques, les enseignements de la Bible, assimilés dans leur contexte, deviennent plus intelligibles. Ma façon de considérer Jésus a également évolué : Je ne crois plus en un Messie qui aurait aboli les lois divines – mais en Yéshoua HaMashia’h (Le Messie) qui rend témoignage de mon unité avec le peuple juif, peuple choisi par D.ieu. 

En définitive, je ne peux que remercier l’Éternel des armées, Notre D.ieu trois fois Saint, pour cette merveilleuse grâce que de m’avoir amenée à faire partie de Son peuple, à entrer dans l’Alliance éternelle faite à Avraham : « Ta postérité sera comme la poussière de la terre; tu t’étendras à l’occident et à l’orient, au septentrion et au midi; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité. » (Genèse 28 :14).

Pour terminer, j’ai à cœur d’encourager toutes les personnes qui liraient ces quelques lignes à se réconcilier avec Celui qui viendra juger toute âme. L’humanité tout entière a besoin du Sauveur, même si nous nous considérons comme des gens simples, heureux, honnêtes, bons…nous restons des injustes et des pécheurs, c’est-à-dire des transgresseurs des commandements de D.ieu. Cet état de péché nous éloigne de Notre Créateur. 

Ne l’oublions jamais, l’Éternel est fidèle avant même que nous en prenions conscience ! Persévérons donc avec joie et confiance, adhérence et obéissance, dans le chemin qui nous amènera à la Vie Éternelle !

Sim’ha, Rédactrice pour RencontrerDieu.com au féminin