Garder la foi dans les épreuves – Paracha Eikev (Deutéronome 7:12-11:25)
« Reconnais en ton coeur que l’Eternel, ton Dieu, te châtie comme un homme châtie son enfant. » (Dévarim/Deutéronome 8 :5)
Introduction (1)
Nous avons toutes déjà été confrontées à des épreuves, des peines et des souffrances, qu’elles soient physiques ou morales, parfois très dures et douloureuses. La perte d’un être cher, la maladie, la stérilité, une fausse-couche, la perte d’un emploi, une trahison, le célibat…
C’est un fait certain : ne pas comprendre la raison et le pourquoi du mal qui nous atteint est une cause première de notre souffrance morale. Que faire à ce moment ? Nous morfondre ? Nous plaindre ? Être en colère ?
Nous pensons que pour être heureux il faut avoir une belle maison, un bon travail, être marié, avoir des enfants, avoir une bonne santé… Nous désirons le confort, une vie stable remplie de réussite, mais en réalité une telle vie n’est pas celle qui attend le croyant.
Une existence avec des hauts et des bas est la véritable vie du croyant, tel un électrocardiogramme : si la ligne dessine des courbes, c’est bon signe, cela signifie que nous sommes en vie, si en revanche la ligne devient horizontale, c’est alors qu’il faut s’en inquiéter…
D.ieu attend que nous Le glorifiions, que nous Le bénissions même lorsque nous vivons des épreuves.
C’est le niveau que le Saint Béni Soit-Il souhaite que nous atteignions. Que nous le voulions ou non, les épreuves font partie intégrante de notre existence. Pourquoi passer par la souffrance ?
Que nous enseigne-t-elle ? Comment garder la foi malgré nos afflictions ? Cette étude aura pour objectif de donner des pistes de réflexions ainsi que des encouragements face à l’épreuve.
L’amour d’un Père
Les exemples bibliques sont nombreux où l’on voit les patriarches, leurs épouses, les prophètes, les apôtres être éprouvés :
l’exil d’Avraham/Abraham, l’infertilité de Sarah, le sacrifice d’Yits’aak/Isaac, les quatorze années de travail de Yaakov/Jacob, la vente de Yoseph/Joseph, la responsabilité de Moshé/Moïse pour libérer les Hébreux, la mort des fils d’Aaron, les épreuves de Iyov/Job et de David, l’exil des enfants d’Israël, la conquête d’eretz Israël (terre), etc.
Toutes ces épreuves ont construit le peuple d’Israël en le fortifiant dans la hémouna (foi) en un D.ieu unique trois fois Saint.
Un verset pris dans la paracha de cette semaine nous révèle que de la même façon qu’un père corrige son enfant pour l’éduquer et le préparer à la vie d’adulte, l’Eternel châtie celui et celle qu’Il aime dans un but éducatif :
– « Reconnais en ton coeur que l’Eternel, ton Dieu, te châtie comme un homme châtie son enfant. » (Deutéronome 8 :5).
Cette notion se retrouve confirmée dans d’autres passages bibliques :
– « L’Eternel reprend celui et celle qu’Il aime : Mon fils, ne méprise pas la correction de l’Eternel, Et ne t’effraie point de ses châtiments; Car l’Eternel châtie celui qu’il aime, Comme un père l’enfant qu’il chérit. » (Proverbes 3 :11-12) ;
– « Heureux l’homme que tu châties, ô Eternel! Et que tu instruis par ta loi (Torah) » (Psaumes 94 :12).
Les disciples de la B’rit ‘Hadasha (l’Alliance Renouvelée ou Nouveau Testament) confirment cette vérité :
l’Eternel est un Père miséricordieux qui, dans Son amour infini, éprouve Ses enfants tout comme un père éprouve son fils bien-aimé.
En effet, toutes les épreuves que le père soumet à son fils sont extrêmement précises, réfléchies et surviennent uniquement pour son bien et son élévation.
– Rav Shaül de Tarse (l’apôtre Paul) dira : « Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils » (Hébreux 12 :6) ;
– Yohanan (l’apôtre Jean), sous la direction de l’Esprit, écrira en parlant du Seigneur : « Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. » (Apocalypse 3 :19).
« Souffrir pour grandir » dirions-nous. C’est ce que la langue hébraïque nous enseigne étonnamment bien.
En effet, en hébreu, le mot « méniot » (obstacles) partage les mêmes lettres que le mot « néhimot » (bonheur). Ceci pour nous enseigner que l’obstacle (méniot) se transformera en tremplin pour nous élever et nous donner le bonheur (néhimot). De même, le mot « épreuve » (nisayion) semble avoir des connotations avec le mot « miracle » (nes).
L’un et l’autre mettent en évidence la grandeur et la souveraineté du Seigneur, en même temps que Son amour pour Ses enfants. Ce n’est que lorsque nous obtenons la délivrance à nos épreuves que nous pouvons crier au miracle.
En outre, le mot « nes » signifie aussi « signe dressé, étendard » : lorsque D.ieu met à l’épreuve, c’est en vue de donner un exemple au monde tout en fortifiant la foi de celui qui en est l’objet. (2)
Enfin, si nous observons attentivement le mot « savlanout » (patience), nous remarquons que sa racine partage les mêmes lettres que le mot « sével » (souffrance). Il existe donc un lien entre les souffrances que l’homme endure et sa capacité à s’armer de patience. Celle-ci se forme grâce à la force de résistance à la souffrance que l’on est capable de développer. (3)
Ainsi, les épreuves nous aident petit à petit à acquérir plusieurs qualités telles que la patience, la confiance, le lâcher prise, l’abnégation de soi et tant d’autres qui nous amèneront de victoire en victoire jusqu’à atteindre le bonheur. Tout un programme !
C’est alors que nous comprenons les propos des apôtres qui viennent confirmer ce lien entre souffrances et élévation :
– « Bien plus, nous sommes fiers même de nos détresses, sachant que la détresse produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et la victoire dans l’épreuve l’espérance. » (Romains 5 :3-4) ;
– « Mes frères regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » (Jacques 1 :2).
Voici une petite parabole qui nous aidera à persévérer dans la confiance et à ne surtout pas en vouloir à HaShem (D.ieu), bien au contraire, à Le remercier car nous avons de la valeur à Ses yeux !
« Un homme se rendit un jour chez un marchand de cruches. Lorsque le marchand lui présenta sa marchandise, il tapa légèrement sur les plus solides d’entre elles afin de prouver à l’homme qu’elles étaient de bonne qualité et ne se cassaient pas facilement.
Par contre, il évita soigneusement de donner des coups sur les cruches plus fragiles car il savait qu’elles ne résisteraient pas… Il en est de même des êtres humains : si D.ieu vous met à l’épreuve, c’est que vous êtes dotés d’une âme élevée et d’une grande force de caractère. Ce n’est pas seulement un atout, c’est la preuve du grand amour et de l’estime de D.ieu à votre égard. » (4)
Ce texte enseigne que le Seigneur éprouve de préférence les plus robustes, ceux et celles qui ont été dotés d’une grande âme, ce que vient confirmer le Psaumes 11 :15 « Le Seigneur éprouve le juste ».
HaShem sait que l’épreuve ne les brisera pas. À nous donc de percevoir le mal comme l’ombre du bien, à nous de trouver la joie au travers des situations mauvaises, sans jamais oublier que l’Eternel n’est jamais très loin.
Chaque épreuve est donc synonyme de construction, d’élévation spirituelle. Pour grandir en hémouna (foi), nous devons passer par des épreuves et nous ne devons pas le voir comme une fatalité. D.ieu sait très bien ce qu’Il fait, jamais Il ne nous voudrait du mal, car si nous souffrons, Il souffre.
Il nous donne des épreuves que nous pouvons surmonter. Avoir des épreuves est bon signe, cela est la preuve que D.ieu nous aime tel un père qui aime son enfant. Notre Créateur veut nous réparer, nous fortifier, nous faire grandir, nous aider à voir au-delà de notre propre douleur. Les épreuves cachent des trésors que seul le temps et la Roua’h Hakodesh (l’Esprit du Saint) nous feront découvrir.
L’épreuve comme réparation d’une faute (5)
Nous tirons une autre leçon fondamentale de la comparaison d’HaShem à un père. Un bon parent punit son enfant de manière à ce que ce dernier puisse apprendre de son erreur et améliorer son comportement.
Si le fils continue à mal se comporter, même après la sanction, l’objectif du père n’est pas atteint. Ainsi, quand l’Eternel nous punit, Il désire, dans la plupart des cas, nous montrer que nous devons nous améliorer dans un certain domaine.
C’est parfois ainsi qu’HaShem communique avec nous pour nous dire ce qui ne va pas dans notre vie. Quand une personne souffre, peu importe l’ampleur de sa douleur, le Saint Béni soit-Il lui véhicule le message qu’elle doit s’élever.
Les épreuves sont donc un cadeau extraordinaire qui nous permettent de nous amender.
Mais comment peut-on savoir quel message HaShem veut nous transmettre à travers nos épreuves ? Il est bien évidemment impossible de le déterminer avec certitude, mais la Torah rapporte des histoires selon lesquelles D.ieu punit l’individu selon le principe « Mida Kénégued Mida » (mesure contre mesure) pour ses péchés.
Par exemple, Yaakov/Jacob trompa son père en se faisant passer pour Esav/Esaü au moment de la bénédiction d’Yits’aak/Isaac son père, quelques années plus tard, il fut à son tour trompé par Léa au moment de son mariage croyant épouser Rah’el/Rachel (Genèse 29 :25) ; Shimshon/Samson fauta avec son regard (en tombant sous le charme de Dalila) et par conséquent, les Philistins lui crevèrent les yeux (Juges 16 :21) ; Abshalom, le fils du roi David, s’enorgueillissait de sa belle chevelure et ce fut ses cheveux qui entraînèrent sa mort, lorsqu’ils s’entremêlèrent dans les branches d’un arbre (2 Samuel 18 :9-10)…
Il est donc recommandé de rechercher une raison quelque peu liée à la douleur subie. Si, par exemple, quelqu’un souffre de douleurs buccales, il peut se demander en premier lieu s’il a transgressé un interdit lié à la parole (Lachon Hara/mauvaise langue).
Toutefois, attention à ne pas tomber dans le piège de vouloir tout analyser, tout comprendre, parfois nous n’avons tout simplement aucune explication à nos souffrances et cela aussi fait partie de la foi.
Il se peut que nous n’ayons jamais de réponse à nos interrogations, mais une chose est sûre, D.ieu communique avec nous, Il veut que nous entendions Sa « voix » à travers les difficultés et que nous les utilisions pour nous rapprocher de Lui.
Retenons par conséquent que l’objectif principal de l’épreuve est de nous améliorer et qu’elle nous permet de déceler nos travers. Toute personne qui ne perçoit pas la Providence divine dans les malheurs qui lui arrivent et les fait uniquement dépendre de sa malchance, c’est comme si elle transformait de l’or en poussière.
Au lieu de mériter des trésors en recevant la justice divine avec amour et faire ainsi en sorte que ses épreuves soient une réparation et une expiation de ses fautes et des fautes de tout le peuple, elle gaspille cette opportunité exceptionnelle et la transforme en tristesse et en rancœur envers le Ciel.
L’exemple suprême nous a été donné par notre Messie Yéshoua, Lui qui n’a jamais fauté, a accepté le supplice de la croix pour l’expiation des fautes de toute l’humanité.
Si nous sentons que nos épreuves du moment sont dues à des manquements ou à des fautes, il existe une prière, dont nous pouvons nous inspirer, qui est récitée par nos frères et sœurs juifs afin d’accepter les souffrances avec amour :
« Je crois sincèrement que c’est la Providence qui m’envoie mes souffrances actuelles et je les accepte avec amour. Tout cela m’est arrivé à cause de mes nombreuses fautes ; c’est un juste châtiment, Eternel, car Toi Tu m’as justement puni et moi j’ai fait le mal.
Je T’en prie, fais en sorte que mes grandes souffrances servent d’expiation à mes nombreuses fautes. D’après la lettre de la loi, j’aurais dû détailler toutes mes fautes et m’en repentir, elles qui sont à la source de ces souffrances, mais il est clair et évident devant Toi que je ne connais pas la teneur de mes fautes, aussi, que ce soit Ta volonté, mon Père céleste, d’effacer et d’extirper mes fautes involontaires ou délibérées, ainsi que mes actes de rébellion qui ont entraîné ces souffrances.
Adoucis les rigueurs du Jugement pour moi et pour tout Israël, modifie toutes les influences célestes en notre faveur et témoigne-nous toujours et à jamais, ainsi qu’à toute la maison d’Israël, une bienveillance manifeste. Amen. » (Chomer Emounim de Rabbi Aharon Roth) (6).
« Gam zou létova » = « Ceci aussi est pour le bien »
Lorsque nous comprenons que la souffrance fait partie du plan de D.ieu, nous serons à même de dire « gam zou létova », autrement dit « tout est pour le bien ».
Pour s’en convaincre, lisons ce que le Talmud raconte au sujet de Rabbi Akiva, l’un des plus importants fondateurs du Judaïsme rabbinique du IIe siècle :
« Rabbi Akiva, lors d’un voyage, s’arrêta un soir dans une ville pour se reposer. Mais dans cette ville, personne ne voulut le recevoir. Alors il s’éloigna en se disant : « Gam zou létova » (ceci aussi est pour le bien) et alla dormir dans les bois, avec son âne qui lui servait à voyager, son coq qui le réveillait, et sa bougie pour s’éclairer.
La nuit venue, le vent souffla et éteignit la bougie, le laissant dans le noir…
Rabbi Akiva se dit encore : « Gam zou létova ».Puis un chat surgit et tua le coq…Rabbi Akiva se dit encore : « Gam zou létova ».
Puis un lion vint tuer l’âne… Rabbi Akiva se dit encore : « Gam zou létova ».
Le lendemain, il apprit que des bandits avaient pénétré en ville et avaient capturé des otages. Il en fut donc épargné. Les bandits passèrent près de lui dans les bois mais ne le virent pas puisque sa bougie était éteinte, et ne l’entendirent pas puisqu’il n’avait plus de coq ni d’âne.
C’est ainsi que Rabbi Akiva fut sauvé ! » (7)
Cette histoire nous enseigne que tout ce qui peut nous arriver tend nécessairement au bien, même si l’expérience est désagréable, elle mène sûrement au bien, comme il est dit : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment D.ieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » (Romains 8 :28).
En résumé, nous ne devons pas envisager les difficultés comme une expérience totalement négative, mais comme le plus grand facteur de développement, car elles nous obligent à puiser au plus profond de nous le trésor de ressources qui s’y trouve enfoui.
Et bien que ces situations échappent souvent à notre contrôle, l’attitude avec laquelle nous les abordons est, quant à elle, entre nos mains. Nous avons l’aptitude d’accepter ces défis comme ce qu’ils sont : des occasions de grandir et de nous développer. Et bien qu’il soit possible que nous ne comprenions jamais pourquoi certaines choses arrivent, celles-ci peuvent – et donc doivent – faire de nous des personnes meilleures.
D.ieu est là
Terminons ce sujet si complexe et si profond par cette vérité éternelle : D.ieu ne nous abandonne pas au moment où nous souffrons. Une parabole bien connue raconte l’histoire d’un homme qui se remémore les chemins qu’il a parcourus durant sa vie.
« Alors qu’un homme se trouvait plongé dans la nostalgie, il se mit à observer les traces de pas qu’il avait laissées dans le sable, traces qui représentaient tous les événements de sa vie. Et voici qu’il remarqua à côté de ses pas, une autre paire de pas.
Il s’étonna : » Qui est celui qui a marché avec moi tout au long de ma vie ? «
Et une Voix Céleste lui répondit : « C’est moi, ton Père, J’ai cheminé à tes côtés à chaque étape. J’étais toujours là-bas, pour toi, pour te protéger et te soutenir, pour t’aider et te sauver. »
L’homme poursuivit son investigation, et, chose surprenante, lorsque le parcours de sa vie passait par des sables brûlants, que des difficultés et des peines s’abattaient sur lui et qu’il souffrait et était tourmenté, il s’aperçut que les pas de son Père avaient disparu !
» Oh Papa ! » La question qui lui brûlait les lèvres sortit, malgré lui, » Pourquoi T’es-Tu éloigné de moi justement dans les moments où je souffrais tellement ?! Pourquoi m’as-Tu laissé seul ainsi, alors qu’au-dessus de moi brûlait le soleil ardent du désert ?! «
» Mon fils chéri ! » Une Voix Céleste lui répondit ; » Jamais, Je ne t’ai abandonné ! Sache que cette paire de pas unique, c’était la Mienne ! Quand les sables du désert te brûlaient la plante des pieds, Je t’ai transporté sur la paume de Mes mains ! » » (8)
Au moment où les douleurs atteignent leur maximum, au seuil de la délivrance, souvenons-nous du verset : « Même lorsque j’irai dans la vallée des ténèbres, je n’aurai pas peur du mal, car Toi, Tu es avec moi » (Psaumes 23 :4). C’est HaKadoch Baroukh Hou (Le Saint Béni soit-Il) qui se tient à nos côtés pour nous soutenir et aussi pour nous porter dans les moments les plus difficiles de notre vie.
« Il n’existe rien en dehors de Lui » « Ein ‘od Milévado » nous enseignent les Sages d’Israël. Rav ‘Haïm de Volozine, l’auteur du Néfesh Ha’Haïm (Troisième partie, chapitre 12) nous enseigne la ségoula (9) suivante :
« Et en vérité, c’est une grande chose qui a la vertu de retirer et d’annuler de sur l’homme tous les jugements et volontés extérieures, pour qu’ils ne puissent avoir aucun contrôle sur lui et pour qu’ils n’aient absolument aucun effet. Lorsque l’homme fixe dans son cœur en disant, HaShem n’est-Il pas le D.ieu véritable, et à part Lui, Béni soit-Il, il n’y a aucune autre force dans le monde, et tous les mondes ne sont absolument remplis que de Sa simple unité, Béni soit Son Nom.
Et il annule dans son cœur, d’une annulation totale, et il ne prête absolument pas attention à aucune pensée, seulement au Maître Unique, Béni soit-Il. Alors, le Saint, béni soit-Il, va faire en sorte que s’annulent de sur lui toutes les forces et les volontés qu’il peut y avoir dans le monde, pour qu’elles ne puissent avoir absolument aucune prise sur lui. »
C’est cela le « Ein ‘od Milévado », croire de toutes nos forces et intérioriser le fait qu’« il n’existe rien en dehors de Lui ». Il nous faut prier avec le sentiment qu’HaShem peut tout, qu’Il est L’unique source de tout résultat.
L’histoire de Pourim relatée dans le livre d’Esther recèle également un enseignement fondamental : D.ieu prépare toujours le remède avant l’affliction.
C’est en effet seulement après l’intronisation d’Esther en tant que reine sur l’Empire perse et après que le roi Assuérus ait dû sa vie à Mordekhaï/Mardochée (ce dernier déjoua le complot contre le roi) que D.ieu envoya l’épreuve de la promotion d’Haman en tant que premier ministre de l’Empire et de son plan macabre visant l’extermination de tous les Juifs. Par le mérite d’Esther et de Mordékhaï/Mardohée, le peuple juif fut sauvé et put ensuite retourner en Israël et y reconstruire le Temple.
Conclusion
Retenons que seules la foi (hémouna) et la confiance (bita’hon) en D.ieu permettront de se confronter et de surmonter l’épreuve afin de mériter de se rapprocher du Saint Béni soit-Il. Les difficultés que l’on rencontre peuvent nous aider à grandir dans notre service divin.
La Guémara (10) nous dit : « L’homme est dans l’obligation de remercier pour le mal comme pour le bien » (Bérakhot 54a). Un homme croyant sait pertinemment que ce qui lui arrive sont des décrets célestes et que tous viennent, sans exception, d’HaShem, et de Lui seul. Le Steipler10 écrit : « Pendant les situations difficiles, il faut toujours se souvenir que tout passera et se transformera avec le temps. Tout ce qui a été accompli dans la miséricorde se transformera en bien. Même si les résultats ne sont pas encore connus, lorsqu’ils seront dévoilés, il s’avérera que tout était fait pour le bien. Quelquefois, on comprend immédiatement pourquoi, et d’autres fois ce n’est qu’après de nombreuses années, et parfois même, cela ne se dévoilera que dans le monde futur. » (11)
« Beaucoup de malheurs atteignent le juste, mais l’Eternel l’en délivre toujours. »
(Psaumes 34 :19)
Amen vé Amen, que le Tout-Puissant vienne panser toutes les blessures physiques et spirituelles et qu’Il nous donne le réconfort dont nous avons toutes besoin face aux épreuves !
Sim’ha
Sources utilisées pour cette étude et notes :
1. Introduction inspirée du chiour (enseignement) de Rav Shimon Gobert « Trouver la joie dans l’épreuve et la souffrance » (vidéo disponible sur Youtube).
2. « L’épreuve d’Abraham selon les rabbins », Anne-Catherine Avril, SBEV / Éd. du Cerf, Supplément au Cahier Evangile n° 134 (décembre 2005), « Les tentations du Christ », p. 37-40.
3. Rabbanite Ne’hama Epstein, Un accouchement près d’Hachem : préparation professionnelle et spirituelle à l’accouchement, Editions Torah-box : 2015, p.188.
4. http://www.torah-box.com/femmes/celibataires/bien-vivre-son-celibat_8963.html
5. Inspiré de l’article de Torah-Box « Comment gérer une épreuve ? » https://www.torah-box.com/paracha/devarim-deuteronome/ekev/ekev-le-but-des-epreuves_6748.html.
6. Aneni, prières appropriées à diverses circonstances, Feldheim Publishers, 2008.
7. Talmud Berakhot 60b.
8. Rabbanite Ne’hama Epstein, Un accouchement près d’Hachem : préparation professionnelle et spirituelle à l’accouchement, Editions Torah-box : 2015, p.37.
9. On peut définir une ségoula comme étant un phénomène physique produisant des effets métaphysiques non quantifiables, mais présents dans l’existence humaine, voire dans la vie quotidienne. Une ségoula est une sorte de « combine » qui a la faculté de régler certains problèmes. Elle fonctionne en tant que « coups de pouce ». La meilleure des ségoulot reste la prière.
10. Commentaires de la Mishna, le premier recueil de la loi juive orale.
11. Rabbin, talmudiste du XXe siècle.
12. Kariena Délgrata 1, 92.
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Qu’as-tu que tu n’as reçu , et si tu l’as reçu pourquoi te glorifie tu comme si tu ne l’avais pas reçu ? J’ai cru très longtemps que ce verset avait rapport uniquement avec les bénédictions , mais en fait il se rapporte aussi et surtout aux corrections de l’Eternel , une souffrance dont on connaît la cause fait bien moins souffrir ! ginette