« Toute la gloire de la fille du roi est à l’intérieur »
Psaume 45:14

Honorer ses parents, le miroir de notre relation avec D.ieu

par | Fév 22, 2023 | 3 commentaires

honorer ses parents : miroir de notre relation avec Dieu

Un bref rappel des Dix Commandements

 

Les Dix Commandements ont été donnés à Moché (Moïse), au Mont Sinaï, sur deux Tables de pierre (Exode 32 :15) : les cinq premiers commandements – reliant l’homme à Son Créateur – figuraient sur la Table de droite, les cinq autres – reliant l’homme à son prochain – étaient inscrits sur celle de gauche.

Ces Dix Paroles sont la base de l’Alliance que D.ieu a établie avec le peuple hébreu et avec tous ceux et celles désirant faire partie de la Maison d’Israël. De ces commandements découlent tous les autres préceptes contenus dans la Torah. 

Les cinq premiers commandements nous montrent comment aimer D.ieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée et les cinq autres nous expliquent comment D.ieu veut que nous aimions notre prochain.

Les Dix Commandements

Aimer son prochain Aimer D.ieu 
6. Tu ne tueras point (tu n’assassineras pas) 1. Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face 
7. Tu ne commettras pas d’adultère 2. Tu ne te feras pas d’images taillées (= pas d’idolâtrie)
8. Tu ne déroberas pas 3. Tu ne prendras pas le nom de ton Dieu en vain
9. Tu ne diras pas de faux témoignages 4. Souviens-toi du jour du Chabbat 
10. Tu ne convoiteras pas 5. Honore ton père et ta mère 

 

Un œil avisé remarquera que le commandement du respect des parents se trouve sur la Table de droite avec les commandements reliant l’homme à Son Créateur.

En toute logique, il aurait dû se retrouver sur la deuxième Table qui regroupe les commandements relatifs à notre relation avec notre prochain. Comment expliquer cette position particulière ? 

Nous trouvons, dans le Séfer Ha’hinoukh [1], une très belle explication : « Lorsque l’homme fixe cette pensée dans son cœur [à savoir, le respect des parents], il en viendra à reconnaître à chaque instant les bienfaits de Hachem [D.ieu], ce qui l’amènera à réaliser combien il Lui est redevable, et il en viendra à s’appliquer dans le service divin. »

En d’autres termes, ce que ce texte nous enseigne c’est qu’il existe une connexion étroite entre la relation parents-enfants et celle entre l’homme et Le Créateur.

Comme nous allons le découvrir dans cette étude, il y a en effet un lien entre le respect et la crainte que nous devons avoir à l’égard du Seigneur et de nos parents. Si nous respectons, honorons et craignons nos parents comme il se doit, alors D.ieu considère que c’est comme si nous L’avions honoré Lui-même et comme si Hachem résidait avec nous (Kidouchin 30b). 

Au travers de quelques instructions et précisions que donnent les Sages d’Israël concernant le respect des parents, nous allons mieux comprendre le rôle que joue ce commandement face à notre service divin : honorer son père et sa mère revient à honorer D.ieu Lui-même. 

 

1.1 Ne pas prendre la place réservée aux parents

 

La Torah mentionne à cinq reprises le commandement du respect des parents, que l’on nomme en hébreu Kiboud Av Vaem. 

1. « Honore ton père et ta mère afin que tes jours se prolongent. » (Exode 20 :12)

2. « L’homme devra craindre son père et sa mère. » (Lévitique 19 :3)

3. « Celui qui maudira son père ou sa mère sera passible de mort. » (Exode 21 :17)

4. « Celui qui frappe son père ou sa mère sera passible de mort. » (Exode 21 :15)

5. « Maudit soit celui qui méprise son père ou sa mère. » (Deutéronome 27 :16)

 

Comment honorer, respecter et craindre ses parents ? Parmi les actions incluses dans la mitsva (commandement) d’honorer et de craindre ses parents, les Sages d’Israël recommandent celle qui consiste à ne pas s’asseoir à la place qui leur est réservée (Choul’han Aroukh 240,2). 

Selon les grands décisionnaires du Judaïsme, un enfant (même adulte) ne pourra pas s’asseoir sur la chaise réservée à son père ou à sa mère, que cela soit à la maison, au bureau, à la synagogue ou à l’assemblée qu’il fréquente…Il y a un doute à savoir s’il est permis de s’asseoir sur le siège avant de la voiture (souvent occupé par l’un des parents). Si le parent autorise son enfant à s’y asseoir, cela sera possible (Nézer Yam p.92). 

Cette règle est en vigueur même lorsque le père ou la mère sont absents. Après leur décès, il est permis au fils ou à la fille de s’asseoir sur la chaise des parents. 

Cette prescription peut paraître sans grande importance…et pourtant, la raison de ce principe est fondamentale : dans une société moderne où l’enfant est désormais « roi » et les parents « ses sujets », il est essentiel de savoir garder sa place de parent afin de ne pas inverser les rôles. 

D’un point de vue spirituel, nous avons tendance à nous comporter parfois comme « ces enfants rois » voulant prendre la place de D.ieu afin de diriger notre vie comme nous l’entendons.

En réalité, cela témoigne d’un manque de confiance en Hachem. La foi en D.ieu c’est s’en remettre à Lui. Ce n’est pas se dire que tout ira bien, mais que tout ira comme cela a été prévu par le Maître du Monde. 

Même en tant que croyants, nous avons tendance parfois à prendre Sa place en voulant tenir les rênes de notre vie ou celles de nos proches. 

Peut-être faites-vous partie de ces parents qui s’inquiètent constamment de leurs enfants craignant qui ne lui arrive quelque chose de mal (D.ieu préserve), et qui par conséquent, les surprotègent et les surveillent à outrance.

Bien évidemment, chaque parent a la responsabilité de veiller à ses enfants, mais il est crucial d’avoir à l’esprit que la surveillance ne dépend pas uniquement des parents. Cela aurait des conséquences néfastes chez le parent et l’enfant qui viendraient à en oublier la Providence Divine constante, l’aide et la protection que D.ieu nous accorde à chaque instant.

D’autres personnes encore, remplies de pressentiments et d’inquiétudes, ressentent une forte angoisse à l’idée de prendre la route, de tomber malade, de perdre le travail…Ils doivent savoir qu’un accident, une maladie, une perte d’emploi…ne dépend pas uniquement de tous les efforts qu’ils fourniront pour que cela n’ait pas lieu, mais que seul Hachem peut protéger des dangers de la route, d’une maladie ou bien encore d’un licenciement.

Éprouver un vrai sentiment de sécurité c’est être conscient que tout se passe exactement comme cela doit se passer, et qu’il y a Quelqu’un qui est là à veiller sur vous.

Quelques soient nos craintes, nous devons nous en remettre au Saint Béni Soit-Il du plus profond de notre cœur par la prière et en ayant un sincère bita’hone (confiance). Si le sujet de la confiance en D.ieu vous intéresse, nous vous conseillons fortement cet ouvrage : Bita’hone – la confiance en D.ieu : vivre à l’abri de ses ailes de la Rabbanite S. Feldbrand. Ce livre pratique propose de solides stratégies permettant d’intensifier la foi et la confiance en Hachem.

 

1.2 Ne pas appeler ses parents par leur prénom

 

Pour continuer, les Sages enseignent qu’il est interdit d’appeler son père ou sa mère par son prénom, même avec leur permission, car il y a du mépris dans cette conduite (Mora Horim p.71 paragraphe 3). La raison de cet interdit est que l’on ne mentionne pas celui ou celle que l’on craint par son prénom. 

Nous le faisons aisément lorsqu’il s’agit de notre patron, de notre médecin ou d’une personne que nous estimons. À aucun moment nous viendrait l’idée de les interpeller par leur prénom, car il y a un respect, une crainte qui se sont installés de façon naturelle.

À combien plus forte raison avec nos parents, puisque la Torah nous enjoint explicitement de craindre notre père et notre mère (Lévitique 19 :3) ! Nous les appelons par le rôle qu’ils jouent « papa, maman ». 

De même, il nous est interdit d’appeler D.ieu par son Saint Nom (le Tétragramme). Le tétragramme, YHWH (יהוה) représente le « nom propre » de D.ieu. La prononciation originelle du Tétragramme demeure imprécise. Le Talmud énonce l’interdiction de le prononcer, en vertu du Troisième Commandement : « Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain ». 

Dans ses prières et pendant la lecture de la Torah, le peuple juif a pris l’habitude de le remplacer par « Adonaï », dont la traduction en français est « Seigneur ». Dans la vie de tous les jours « Adonaï » est remplacé par « Hachem », signifiant « Le Nom ». 

 

1.3 Comment parler à ses parents?

 

De nos jours, il est malheureusement fréquent d’entendre des jeunes parler avec agacement, moquerie ou encore colère à leurs parents. Sans aucune vergogne et sans raison valable, certains d’entre eux interrompent leurs parents, crient sur eux, haussent les sourcils ou bien encore les ignorent. Cette façon d’agir envers ses géniteurs est devenue plus ou moins « commune ». 

L’apôtre Paul avait prévenu le jeune Timothée : « Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. 2Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, 3insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, 4traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, 5ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là. » (2 Timothée 3 :1-5)

À la fin des temps, les enfants deviendront de plus en plus irrespectueux envers leurs parents, et ce temps a déjà commencé. En tant que croyants, à nous de prendre le contre-pied ! Au sujet du respect des parents, plus particulièrement sur la communication, les Sages enseignent qu’il faut parler à ses parents avec calme, patience et crainte, comme si on parlait à un roi ou à une reine.

Il est important aussi de ne pas les interrompre dans leur discours et de tout faire pour ne pas les contrarier. 

Il est essentiel d’honorer son père et sa mère avec le sourire (Choul’han Aroukh 240,4) afin de leur montrer et leur faire ressentir la joie que nous avons de les servir et de les honorer et que nous ne le faisons pas par obligation, mais par amour. « Un commandement effectué avec joie donne droit à une récompense cent fois plus grande que celle effectuée sans joie » (Or’hot Tsadikim). 

Il en va de même avec notre relation envers Hachem. Lorsque nous accomplissons des mitsvot (commandements), accomplissons-les avec sim’ha (joie) ! « Servez D.ieu dans la joie » nous enjoint le psalmiste (Psaume 100 :2). Le bonheur avec lequel est accomplie une mitsva (commandement) indique que l’on a conscience que servir le Roi des rois constitue un immense privilège. La joie est en effet fondamentale dans le service Divin, elle révèle le cœur de l’homme.

« Lorsqu’un homme prie ou réalise une mitsva sans joie, il montre qu’il ne connaît pas Hachem, et ne sait pas comment Le servir. Car si cela était le cas, il saurait que Hachem est LA source du bien et des bénédictions, et il serait rempli de joie. Cela ressemble à un homme qui ramasse dans la rue un sac rempli de pierres précieuses et ne manifeste aucun signe de joie : c’est bien la preuve qu’il n’a aucune connaissance du contenu du sac. » (Rav Chimchon Pinkous)

Nous pourrions écrire des pages et des pages au sujet de la joie qui doit imprégner chacune de nos mitsvot, mais continuons le parallèle entre le respect des parents qui reflète notre relation et notre comportement vis-à-vis de Notre Créateur. 

Lorsque nous prions Notre Père Céleste, nous devons avoir constamment à l’esprit que nous nous adressons au Roi des rois, Seigneur des seigneurs. Le Choul’an Aroukh [2] définit l’état d’esprit qui convient : « Nous devons considérer que la Chekhina (la Présence Divine) se trouve devant nous…car si nous parlions devant un roi humain, nous mettrions de l’ordre dans nos mots et nous concentrerions sur eux afin de ne pas faire de faux pas ou d’échouer. Combien plus encore devons-nous le faire devant le Roi des rois qui examine toutes les pensées et les intentions. » (Siman 98, Séif 1). 

En définitive, savoir à qui nous adressons nos prières et comment le faire est essentiel, c’est être conscients de l’opportunité d’avoir une audience avec le Saint Béni soit-Il. 

 

Conclusion

Ces quelques halakhot (indications, chemin à suivre) – parmi tant d’autres recommandations concernant le respect des parents – fonctionnent comme un protocole nous permettant d’accéder au Palais Royal.

En effet, en suivant attentivement les précieux conseils donnés par les Sages d’Israël, chacun et chacune de nous a l’opportunité de ressentir la réalité immense de se tenir devant Le Roi d’une majesté infinie.

En remplissant notre rôle en tant que « sujets » respectueux de nos parents dans ce monde, nous obtiendrons le privilège d’être les serviteurs bien-aimés du Ribono Chel Olam (Maître de l’Univers) dans ce monde-ci et dans le monde futur. C’est ainsi que s’accomplit la promesse liée au cinquième commandement : « Honore ton père et ta mère afin que tes jours se prolongent. » (Exode 20 :12)

Si nous songeons au profond respect que nous devons à nos parents, nous sommes alors prêts à parler à Hachem et à Le servir de tout notre cœur. L’honneur des parents est comparé à celui que l’on doit à Hachem. On pense souvent à tort que cette mitsva (commandement) ne s’applique qu’aux enfants, mais le fait même que ce commandement figure dans les Dix Commandements et que la Torah promet en récompense de son accomplissement le prolongement de nos jours, montre bien qu’il concerne chacun de nous, même adultes.

Malheureusement, on constate une certaine négligence dans l’accomplissement de cette mitsva, attitude qui provient d’un manque de transmission des justes valeurs, d’un manque d’étude sur ce commandement, et surtout du Satan qui sait que la mise en pratique de ce commandement fondamental et d’une extrême importance affaiblit sa force et nous permettrait de faire rapprocher la guéoula (délivrance finale) (Midrach rapporté dans le Radak, Choftim 6 :11).

L’Adversaire met alors tout en œuvre pour que le respect et la crainte des parents soit bafoué, négligé…mais c’est à nous, enfants de Lumière, que revient cette responsabilité de multiplier les actions visant à honorer nos parents ! 

Que chacun et chacune reconnaisse et rende le bien à ceux qui nous ont comblés de tant de bienfaits durant toute notre vie et qui ont surtout été la cause de notre venue en ce monde ! Si vos parents sont des « racha » (méchants), les Sages enseignent qu’il faut tout de même leur témoigner un minimum de respect.

Il y a tant de merveilles à découvrir sur le respect des parents, tout n’a pas été dit, c’est pourquoi, si le sujet vous intéresse, nous vous conseillons cet ouvrage très complet du Rav Shimon Baroukh, Le respect des parents : lois et coutumes. 

Soyez bénis ainsi que tous vos proches !

Sim’ha

Notes et références

 

Rav Shimon Baroukh, Le respect des parents : lois et coutumes 

Rav Shalom Arush, « S’en remettre à Hachem », site breselev.com. 

 

1. Texte juif médiéval publié anonymement discutant des 613 commandements.

2. Choul’an Aroukh est un code de Loi juive compilé par Joseph Karo au XVIᵉ siècle.

Réagissez à cet article en laissant un commentaire !

3 Commentaires

  1. Terez

    TODAH RABAH POUR CE MERVEILLEUX ENSEIGNEMENT HALLELUJAH POUR LE ROI DES ROIS SOYEZ BÉNIS. BON SHABBAT SHALOM

    Réponse
  2. Anne

    Bonsoir à tous, merci pour cet excellent enseignement ! Quelle bonne remise “à l heure” dans les relations et notre attitude demandée par notre Seigneur dans nos relations. Merci de votre travail et de vos partages. C ‘est si important ! Merci

    Réponse
  3. Patrick

    Bonjour
    Merci pour ce merveilleux message, qui peut sembler anodin mais o combien précieux

    Soyez bénis pour votre implication dans l’édification du peuple du Seigneur et autres

    Réponse

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