Comment discerner les Balaam modernes et s’en préserver ?

Paracha Balak – Nombres 22:2 à 25:9

Mise à jour de l’étude effectuée le 13 juillet 2022

Chers lecteurs, comme nous avons coutume de le dire lorsqu’il s’agit des textes saints de la Torah, nous nous tenons à nouveau devant une montagne de délices spirituelles et de saintes réflexions qui permettra à tout homme de bonne volonté de se purifier et de cheminer sur les sentiers qui mènent à la vie éternelle.

Nous manquons parfois de discernement pour identifier certains dangereux profils spirituels présents autour de nous. Et ceci peut nous causer de graves préjudices.

La Paracha Balak, cette sainte portion d’Écriture de la Torah (Nombres 22 : 2 à 25 : 9), va nous aider à identifier un de ces profils particulièrement dangereux : celui de Balaam (Bil’am en hébreu).

Ce profil existe dans chaque génération. C’est pourquoi il est important d’analyser quelques caractéristiques morales et spirituelles de ce personnage biblique. L’objectif est de nous aider à détecter et à discerner tous les Balaam modernes qui seraient sur notre chemin afin de s’en préserver.

Mais ce type de profil ne concerne évidemment pas que les autres : il peut s’agit du nôtre… C’est pourquoi cette étude nous sera aussi utile pour procéder à une bonne introspection.

Car c’est ici un des buts principaux de nos études de la Torah : ne pas fermer les yeux sur ses propres imperfections ni se concentrer sur les fautes et les défauts d’autrui tel que le veut la tendance naturelle et charnelle de l’homme.

L’enfant de Dieu authentique, avant de juger (favorablement) les autres, se juge lui-même et s’examine quotidiennement afin de détecter ce qui n’est pas en harmonie avec le conseil de Dieu.

L’enfant de Dieu, avant de prétendre sonder les autres, se sonde lui-même et aura ici l’occasion d’analyser si les traits de caractère spécifiques à « Balaam » sont en lui.

Ci c’est le cas, il confessera son mal devant le Roi de gloire et Lui demandera Son aide Céleste pour extirper de son cœur toute mauvaise disposition « Bilaamique » comme il est dit :

« Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité; J’ai dit : J’avouerai mes transgressions à l’Éternel ! Et tu as effacé la peine de mon péché. » (Psaumes 32:5)

Car « Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, Mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde. » (Proverbes 28:13)

Ce comportement est hautement apprécié et chéri dans le Ciel. Un tel individu sera couronné de succès, car il expérimentera l’aide divine, il verra Dieu intervenir dans sa vie en sa faveur et l’opération chirurgicale complexe que seul le grand médecin de l’âme peut mener, aura lieu : Dieu changera et transformera son coeur.

Bil’am (Balaam) est un personnage tout à fait paradoxal, particulier et atypique.

Le récit biblique dépeint un personnage très étrange, et comme nous le verrons, le comportement de Dieu à son égard le sera tout autant selon ce principe biblique connu :

« Avec celui qui est bon tu te montres bon, Avec l’homme droit tu agis selon la droiture, Avec celui qui est pur tu te montres pur, Et avec le pervers tu agis selon sa perversité. » (Psaume 18)

Cette dernière partie pourrait très bien convenir à Balaam : « Avec l’étrange et le pervers, tu agis de manière étrange, selon sa perversité ! »

Nous lisons aussi dans le Psaume 121 : 5 : « L’Éternel est celui qui te garde, L’Éternel est ton ombre à ta main droite. »

Le maître du Rabbi Haïm Korsia lui a enseigné la chose suivante sur ce verset :

« Si j’ouvre ma main, son ombre est ouverte ; si je la ferme, l’ombre se ferme. Autrement dit, si j’ouvre ma main pour les autres, la main de Dieu s’ouvre pour moi. Et si je la ferme aux autres, celle de Dieu se ferme pour moi. »

C’est ici le merveilleux et redoutable principe du « mesure pour mesure » que l’Esprit Saint, par la bouche de David, a parfaitement imagé par l’ombre.

Ces quelques mots de vérité – « L’Éternel est ton ombre » – nous offrent une formidable image pour ne jamais oublier combien ce mécanisme spirituel du « mesure pour mesure » est présent partout dans notre vie, à tous les niveaux, en bien comme en mal : « l’ombre de l’Éternel » suit toutes nos actions, toutes nos paroles et même toutes nos pensées, les bonnes et les mauvaises et « rend à l’homme selon ses oeuvres, Il rétribue chacun selon ses voies. » (Job 34:11).

Sur le personnage de Bil’am, le Rav Haïm Chmoulevitch explique :

« Bil’am est le modèle de l’homme au sein duquel règnent des tendances diamétralement opposées, du fait qu’il utilise simultanément son réservoir de lumière et son réservoir d’obscurité, ce qui aboutit à des attitudes contradictoires. »

En effet, d’un côté, il est capable de proclamer les plus grandes et belles prophéties sur Israël et le Mashia’h et n’en doutons pas, de donner également de magnifiques enseignements.

En effet, dans notre Paracha, en Nombres 24 :16, il est dit au sujet de Balaam qu’il est

« celui qui entend le verbe divin et connaît le secret du Très-Haut qui perçoit la vision du Tout-Puissant ».

Mais d’un autre côté, il est capable de commettre les pires abominations et d’adopter un comportement de véritable impie.

Le caractère très versatile de Balaam fait de lui un lunatique.

D’un côté, il semble aimer et respecter Dieu et d’un autre, il est capable de s’associer avec les pires ennemis d’Israël tels que Balak, le roi de Moab que nous découvrons également dans notre paracha.

Ce n’est pas sans raison que Pierre, dans la B’rit Hadasha, fait référence à Balaam lorsqu’il parle d’une certaine catégorie de croyants ayant quitté le chemin de la foi :

« Après avoir quitté le droit chemin, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui aima le salaire de l’iniquité, 16, mais qui fut repris pour sa transgression : une ânesse muette, faisant entendre une voix d’homme, arrêta la démence du prophète. » (2 Pierre 2 :15-16)

De même, le Messie Yeshoua lui-même dira à l’une de ses assemblées qui croient en son nom, l’assemblée de Pergame :

« J’ai quelque chose contre toi, c’est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangeassent des viandes sacrifiées aux idoles et qu’ils se livrassent à l’impudicité. » (Apocalypse 2 :14)

Aujourd’hui encore, les « Balaam » sont nombreux à vouloir faire tomber Israël par toute sorte de pièges, de ruses et de fausses doctrines. Que Dieu nous en préserve et protège Son peuple !

Les Maximes des Pères nous expliquent la chose suivante au sujet de Balaam :

« L’œil bienveillant, la modestie et la modération caractérisent les élèves d’Abraham.

L’œil malveillant, l’orgueil et la volupté (recherches des plaisirs insatiables) caractérisent les élèves de Bil’am l’impie. » (Traité Avot 5.19)

Le Rabi Haïm Chmoulevitch, dans son livre Si’hot Moussar, explique :

« L’œil malveillant, c’est envier son prochain, ne pas supporter la réussite et le bonheur d’autrui, et vouloir ramener tous les honneurs à soi-même.

L’esprit hautain, c’est l’orgueil et l’entêtement dans ses préjugés aussi durs que le cèdre.

La volupté : c’est la recherche des plaisirs insatiables. »

Balaam cumulait donc ces 3 terribles traits de caractère.

La Torah nous défend de nous associer avec de tels profils, surtout s’ils occupent des positions d’enseignant ou de dirigeant spirituel.

En effet, la sagesse de la Torah nous enseigne que les mauvais traits de caractère d’un maître et d’un enseignant viennent se déposer et s’imprimer dans le cœur de ses disciples.

C’est ce que dit Le Rabi Haïm Chmoulevitch sur la Paracha Balaam de cette semaine :

« En même temps que les enseignements de Torah, un maître transmet ses propres traits de caractère. »

Posons-nous la question : comment est-ce possible qu’une personne si grande spirituellement que Balaam puisse être en même temps à ce point un impie ?

Balaam était doté d’un niveau de prophétie extraordinaire et rare. Comment expliquer une telle impiété de sa part ? Comment Dieu peut-il permettre cela ? Comment peut-il accorder de si extraordinaires révélations prophétiques à un tel méchant ?

Les sages et la Torah enseignent clairement que la faute et l’impiété chassent la présence divine. D’où lui venaient alors ses prophéties et cette communication avec l’Éternel ?

Renforçons la question : Paul, dans la Nouvelle Alliance ne dit-il pas : « qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? » (2 Corinthiens 6 :14) Et Jean, ne dit-il pas aussi que la lumière ne peut cohabiter avec les ténèbres et que les ténèbres se dissipent face à la lumière véritable ? (1 Jean 1 : 5, 1 Jean 2 : 8)

Comment est-ce possible d’être à ce point impie tout en ayant une si grande connexion avec le Dieu tout puissant, au point que Dieu Lui-même parlait à Balaam jusqu’à lui dévoiler des merveilles prophétiques sur Israël et Le Messie ?!

Le prophète Habakuk n’a-t-il pas dit :

« Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, Et tu ne peux pas regarder l’iniquité. Pourquoi regarderais-tu les perfides, et te tairais-tu, Quand le méchant dévore celui qui est plus juste que lui ? » (Habakuk 1 : 12)

Regardons de plus près une des nombreuses pistes de réflexion mises à notre disposition.

Selon la Torah et les commentaires des sages, une caractéristique majeure de Balaam est la suivante : toute sa connaissance n’était qu’intellectuelle et n’est jamais descendue dans son cœur empli d’orgueil et de volupté !

Sa connaissance précieuse et ses dons spirituels lui permettaient d’accéder à un haut niveau de prophétie et de perception spirituelle au point qu’en dépit de son cœur tortueux et impie, Dieu lui parlait.

Rav Moshé Kaufman du site Torah Box nous rappelle que chez certains hommes, « il y a plus de distance entre la tête et le cœur qu’entre le ciel et la terre »

et le Rav Moshé Kaufman cite Aristote dans lequel nous retrouvons ce que l’on pourrait appeler le « paradoxe de Balaam » :

Aristote, lui qui enseignait des choses d’une grande hauteur intellectuelle, lorsqu’il fut surpris en pleine homosexualité, aurait répondu :

« On n’a pas besoin d’être un triangle pour enseigner la trigonométrie » !

Un Balaam moderne pourrait facilement dire en conformité avec Aristote :

« Nul besoin d’être un juste ou un sage pour enseigner la Torah, prophétiser, faire des miracles au nom de Yéshoua (Jésus), chasser des démons, etc ».

C’est bien là ce que nous transmettent le Messie Yéshoua et le rabbin Paul : toute la connaissance des secrets et les plus grands pouvoirs ne sont d’aucune utilité si les bons traits de caractère ne sont pas présents dans notre cœur !

Yeshoua le résume magnifiquement en ces termes, lorsqu’Il s’adressait aux Balaam de son temps :

« Vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et au-dedans ils sont pleins de rapine et d’intempérance.

Pharisien aveugle ! Nettoie premièrement l’intérieur de la coupe et du plat, afin que l’extérieur aussi devienne net. » (Matthieu 23 :25)

Note importante : malheureusement, des siècles d’antisémitisme ont conduit beaucoup de monde à penser que les pharisiens de l’Évangile seraient représentatifs du peuple juif : ceci est un grave mensonge.

Les Sages d’Israël authentiques, à l’époque même de Yéshoua, luttaient également contre les pharisiens et les sadducéens.

De plus, il est connu que tous les pharisiens n’étaient pas des impies, mais seulement certains groupes.

Une preuve forte de ce qui est dit ici est que Paul lui-même, longtemps après avoir reçu la puissante révélation du Messie et après sa téchouva (repentance), n’avait pas honte de continuer à se qualifier lui-même de pharisien comme il est dit :

« Je suis pharisien, fils de pharisiens; » (Actes 23:6)

Sur ce verset le théologien David H. Stern explique :

« Bien qu’il était converti au Messie Yéshoua depuis plus de 20 ans, Sha’oul (Paul) se considérait toujours comme un pharisien.

À la lumière de ces faits, on ne peut pas dire, comme on l’entend souvent, que « Pharisien » = « légaliste » ou « hypocrite ».

Inscrivez-vous à notre module d’étude complet sur l’Apostasie si vous désirez creuser ce sujet.

Chez Balaam, cette tragique déconnexion entre sa tête et son cœur provient notamment de l’orgueil et de la recherche secrète des honneurs, en plus de son goût du lucre et des passions de la chair.

Il ne travaillait pas à lutter contre ces mauvaises inclinations présentes dans son coeur. Regardons attentivement le contexte et les versets mis en rouge :

« Les anciens de Moab et les anciens de Madian partirent, ayant avec eux des présents pour le devin (Balaam). Ils arrivèrent auprès de Balaam, et lui rapportèrent les paroles de Balak. Balaam leur dit : Passez ici la nuit, et je vous donnerai réponse, d’après ce que l’Éternel me dira.

Et les chefs de Moab restèrent chez Balaam. Dieu vint à Balaam, et dit : Qui sont ces hommes que tu as chez toi ? Balaam répondit à Dieu : Balak, fils de Tsippor, roi de Moab, les a envoyés pour me dire: Voici, un peuple est sorti d’Egypte, et il couvre la surface de la terre; viens donc, maudis-le; peut-être ainsi pourrai-je le combattre, et le chasserai-je.

Dieu dit à Balaam : Tu n’iras point avec eux; tu ne maudiras point ce peuple, car il est béni. Balaam se leva le matin, et il dit aux chefs de Balak : Allez dans votre pays, car l’Éternel refuse de me laisser aller avec vous. Et les princes de Moab se levèrent, retournèrent auprès de Balak, et dirent : Balaam a refusé de venir avec nous. » (Nombres 22)

Les commentateurs nous font remarquer que Balaam ne retient pas la deuxième partie de l’ordre de l’Éternel, et choisit de se focaliser uniquement sur son propre honneur :

Dieu dit effectivement à Balaam 2 choses : « Tu n’iras point avec eux; tu ne maudiras point ce peuple, car il est béni. »

Or,  la suite nous montre que Balaam ne parle uniquement que de ce qui le concerne lui, tout en omettant de mentionner que le peuple d’Israël est béni (car cela ne parle pas de lui, mais du bien d’Israël) et ainsi, il répond :

« Allez dans votre pays, car l’Éternel refuse de me laisser aller avec vous. »

Sur la partie du verset « l’Éternel refuse de me laisser aller avec vous. », Rachi explique :

« Si ce n’est avec des dignitaires plus haut placés que vous.

Cela nous apprend qu’il était pétri d’orgueil et qu’il ne voulait pas dévoiler sa dépendance par rapport à Hachem, sinon de manière arrogante.

C’est pourquoi : « Balak continua encore… » (verset 15) »

En réalité, plusieurs commentateurs nous font remarquer une chose intéressante qui devrait nous pousser à la réflexion :

Bil’am a commis une erreur d’interprétation par orgueil !

L’orgueil trouble et entache le discernement :

Balaam a cru que Dieu lui ordonnait de ne pas aller vers Balak parce que les messagers n’étaient pas assez honorables pour lui.

C’est pour cela qu’il ne retient que la première partie de l’ordre donné par l’Éternel :

À cause de son orgueil et de sa poursuite des honneurs, il s’est imaginé que le peu de dignité des premiers messagers était la raison pour laquelle Dieu ne désirait pas qu’il parte !

Voyez comment l’orgueil pervertit le message de Dieu ! Et effectivement, c’est une possible interprétation (orgueilleuse) du verset : « l’Éternel refuse de me laisser aller avec vous », sous-entendu : pas avec de piètres individus tels que vous, mais avec de plus honorables personnages, Dieu me laissera aller vers Balak.

Au fond, ce qu’il y a de terrible lorsque l’orgueil enveloppe le cœur d’un homme, c’est que l’homme entend ce qu’il a envie d’entendre et reste persuadé d’avoir raison. L’homme orgueilleux interprète la parole de façon perverse : il tord les Écritures.

Se protéger de l’orgueil est un travail de quotidien, c’est un travers qui nous concerne tous.

L’importance de se sonder quotidiennement et de recevoir l’avis contradictoire de plusieurs personnes lorsque nous sommes confrontés à certaines décisions, situations ou choix problématiques, constitue un fondement pour bien agir.

« Examinez-vous vous-même, pour savoir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes » dit le Rabbi Paul en 2 Corinthiens 13:5.

C’est pourquoi Dieu nous a donné Sa Parole.

L’étude assidue de la Torah projette la pure lumière de la vérité dans nos cœurs pour y éclairer les zones tortueuses, nous analyser, voir les zones sombres et travailler à corriger nos traits de caractère, nos errements, nos erreurs et surtout notre orgueil.

Les maîtres enseignent que celui qui se laissent vivre et ne fait pas un travail réel et quotidien sur lui-même afin de briser son égo et dominer ses passions charnelles, il verra ses connaissances empoisonnées sa mauvaise conduite et tout son service divin sera contaminé : un mauvais esprit l’accompagne en toute chose et un tel profil finira par trouver dans les textes saints l’opposé da la vérité. Tel fut le cas de Bil’am.

Regardons maintenant le comportement de notre seul vrai modèle : Dieu !

Malgré l’impiété de Bil’am, HaShem, dans Sa bonté, a désiré limiter au maximum la dégringolade de cet homme impie comme le dit l’expression :

« Ne donne pas un coup de pied à une pierre après sa chute ».

Là-dessus, le Rav Chmoulevitch rajoute : « si tu le peux, fais en sorte que l’impie ne rajoute pas de faute à ses péchés. »

Voilà pourquoi Dieu, après avoir envoyé un ange pour stopper Bil’am, a été jusqu’à faire parler son ânesse pour l’épargner, le sauver de sa propre folie et limiter la casse.

Là encore, nous avons un bel exemple de la noble façon dont Dieu agit avec Ses créatures, un modèle que nous devons absolument imiter comme il est dit :

« Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5: 48)

C’est le moment idoine pour partager une pépite spirituelle concernant un commandement lié à la zoophilie qui nous apprend à quel point HaShem respecte Ses créatures, au point de se soucier, dans une certaine mesure, de l’honneur des impies.

Regardons Lévitique 20 : 15 : « Si un homme couche avec une bête, il sera puni de mort; et vous tuerez la bête. »

Question : pourquoi la bête doit-elle aussi mourir ? N’est-elle pas victime de la perversion de l’homme ? Pourquoi devrait-elle mourir ?

Avant de répondre, regardons le commentaire de Rachi sur un verset de notre Paracha qui fait allusion au décès de l’ânesse de Balaam.

L’ange s’exprime ainsi :

« Cette ânesse m’a vu, et elle s’est écartée à mon aspect, trois fois; si elle ne s’était écartée de devant moi, assurément je t’aurais fait mourir, tandis que je l’aurais laissée vivre. » (Nombres 22 : 33)

Rachi sur le verset « je l’aurais laissée vivre » commente :

« Et maintenant, dès lors qu’elle a parlé et t’a réprimandé et que tu n’as pas pu la réfuter – comme il est écrit : « Il dit : non !  » (verset 30) – je l’ai fait mourir, afin que l’on ne dise pas : « Voici celle qui a réduit Bil‘am au silence par ses réprimandes et à laquelle il n’a su que répondre ! »

Car Hachem ménage la dignité des créatures humaines, comme dans : « et vous tuerez l’animal » (Lévitique 20:15), ou dans : « tu tueras la femme et l’animal » (Lévitique 20:16) (Midrach Tan‘houma)

Nous apprenons ici à quel point HaShem notre modèle se soucie de respecter l’honneur de tout homme comme le dit le traité Sanhédrin 54a au sujet de la mort d’un animal qui a été utilisé pour un acte de zoophilie :

l’animal est aussi tué afin que « lorsque l’animal passerait dans la rue, les gens ne puissent pas dire : « voici l’animal pour lequel untel a été lapidé ! » »

Dieu se soucie tant de Ses créatures qu’il arrive parfois que même après la mort d’un impie, il organise les événements afin que l’on ne porte pas atteinte à son honneur, c’est-à-dire « que l’on ne frappe pas une pierre qui est déjà déjà tombée… »

Le Rav Chmoulevitch rajoute :

« Si déjà HaShem se soucie de respecter l’honneur des impies, à combien plus forte raison celui de tout homme et en particulier celui des justes ! » (midrach Vaykra rabba 22,14)

Magnifique leçon de morale donnée par le Créateur afin que nous l’imitions.

Nous avons donc bien compris que la chute de Balaam est principalement due à son orgueil et à son désir d’être honoré, des traits de caractère qui, si on ne fournit pas un vrai travail pour s’en défaire, mènent à une déconnexion totale entre la tête et le cœur.

Cette déconnexion entre la tête et le coeur conduit au paradoxe Bil’am : connaître Dieu, recevoir de Dieu, être reconnu par les autres comme « prophète » de Dieu, mais se conduire en impie…

À une époque ou beaucoup de personnes se font appeler ou s’appellent eux-mêmes « prophète », cette étude nous rappelle que tout celui qui se proclame « prophète », même s’il reçoit d’authentiques prophéties de la part de l’Éternel, n’est pas nécessairement approuvé de Dieu.

Le Messie, à ce sujet est très clair : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? » (Matthieu 7 : 16) : la rancoeur, le ressentiment, le mauvais caractère, la haine, la jalousie, les médisances, l’orgueil, l’insolence, les querelles, etc. : voilà autant de chardons qu’il nous faut bien identifier.

Nous avons aussi vu que cet esprit de Bil’am conduit également le croyant à pervertir et à tordre le sens des Écritures ou ce qu’il pourrait recevoir de Dieu afin de légitimer son propre mal, ses idées préconçues et entendre ce qu’il souhaite entendre.

L’absence d’esprit critique caractérise Bil’am. Toutefois, comme le précisent certains penseurs et intellectuels :

la vraie pensée critique consiste à critiquer sa propre pensée, s’y opposer et voir comment elle résiste aux arguments contraires.

Choisissant de suivre ses désirs, le profil type « Balaam » est amené à transgresser ce commandement important : « Ne suivez pas les désirs de vos coeurs et de vos yeux pour vous laisser entraîner à l’infidélité. » (Nombres 15 : 39)

Nous avons aussi vu le comportement charmant d’HaShem qui, dans sa bonté, se soucie de respecter tout homme, même des impies !

L’Éternel Dieu ne tient pas le coupable pour innocent, mais il n’est pas du genre à écraser celui qui est déjà à terre et, comme le dit le grand Sage Salomon, « ce qui fait le charme d’un homme, c’est sa bonté ». Le charme de Dieu est donc immense.

Ces quelques réflexions sont précieuses et nous donnent déjà de quoi méditer,  nous analyser et réformer nos voies pour le meilleur.

Pour conclure cette étude, regardons ce que nous préconisent Les Sages d’Israël pour éradiquer toute trace de Bil’am en nos coeurs.

Il est dit dans les Maximes des Pères :

« Sans farine pas de Torah et sans Torah pas de farine ».

Étrange précepte ou sagesse profonde ? Voici ce qui est dit à ce sujet :

« En vérité, ce précepte du sage se rapporte à l’art et à la manière d’étudier la Torah.

La farine ne pousse pas, mais est préparée artificiellement.

Deux procédés sont nécessaires lors de la préparation de la farine : d’abord le blé doit être écrasé puis le son séparé de la farine.

Les mêmes procédés sont exigés pour l’étude de la Torah.

Quand l’élève absorbe la matière à étudier telle quelle, il charge seulement sa mémoire, tandis que la véritable science en elle-même lui reste étrangère [déconnexion cœur et cerveau].

Il lui faut pour ainsi dire écraser avec les meules de son cerveau la matière présentée, la morceler et la rendre si fine jusqu’à faire des durs grains une douce farine.

Par des questions qu’il soulève, des contradictions qu’il croit découvrir, il lui faut travailler la matière absorbée.

En même temps, il faut aussi qu’il sache distinguer l’essentiel de ce qui n’est pas important. […] Comme du blé on tire la farine en l’écrasant et en le purifiant, il faut triturer la matière donnée grâce au travail de notre esprit. […]

Quand il n’y a pas de matière enseignée, on ne peut pas non plus l’écraser et la trier. Quand on n’a pas de blé, on ne peut pas faire de farine ! » (Pirké Avot, michna 17, chapitre 3)

Ainsi, sans enseignements solides de Torah (Blé) il n’y a aucune possibilité pour l’homme de travailler son coeur (farine obtenue en utilisant les meules de son cerveau).

Et sans ce travail essentiel pour obtenir de la farine, la Torah ne nous sert de rien, elle est inutile (pas de blé).

Et c’est là le vrai problème de Balaam : il utilisait les meules de son cerveau non pour écraser le bon grain de la Torah et améliorer son cœur, mais pour écraser un autre type de grain, le grain de ses pensées perverses et orgueilleuses et le grain de ses désirs charnels et ainsi, il préparait un autre type de farine : celle de l’impiété.

Certes, toute sa connaissance en Torah lui donnait accès à des compréhensions et des perceptions spirituelles si profondes que Dieu se révélait à lui pour lui indiquer la bonne route et l’avertir du bon choix à effectuer.

Mais toute cette connaissance ne lui était d’aucune utilité pour faire fondre son orgueil et améliorer ses traits de caractère, car il ne souhaitait pas faire le bon travail et mener le bon combat de la foi : il n’a fait qu’accumuler de la connaissance, sans la transformer en farine, ce qui a contribué à augmenter considérablement son orgueil et son aveuglement au lieu de le diminuer.

Ainsi, Bil’am n’a pas vu ce que son propre âne avait pourtant vu…

Plus tard, la mort tragique de Bil’am, tué par l’épée au cours d’une bataille, et la perte de son monde futur, nous enseigne quels sont les fruits amers du chemin qu’il a choisi de prendre malgré les avertissements lancés par Dieu à diverses reprises;

C’est ici ce que Paul enseigne : « La connaissance enfle » (1 Corinthien 8 :1).

C’est pourquoi nous ne devrions plus être étonnés de voir des érudits pétris de connaissance de Dieu, s’éloigner malgré tout des voies droites de l’Éternel, devenir amers, insolents, orgueilleux, tordre de nombreux textes, diviser le peuple de Dieu, se quereller, calomnier, médire, se servir de la Torah comme d’un outil pour appuyer leurs thèses perverses, jusqu’à parfois tomber dans le reniement de l’oeuvre de rédemption du Messie Yéshoua (Jésus) et des principes fondamentaux de la foi tels que La Providence Divine.

En conclusion, laissons la parole au Rav Kaufman qui dit des choses simples et merveilleuses en rapportant quelques paroles du Rav ‘Haïm de Volozhin :

« Depuis la faute, il n’y a pas un endroit ou un point de la création dans lequel il n’y a pas le bien et le mal mélangé.

Notre travail est de faire le tri grâce à la Torah ! »

Si pour les impies, le monde matériel est un moyen qu’ils utilisent pour se vautrer dans la cupidité, les honneurs, les vanités de ce monde, les théories de ce monde, l’orgueil de la vie et la volupté, pour l’enfant de Dieu, le monde matériel n’est qu’un moyen de s’élever et de s’approcher de Dieu !

Et le Rav Kaufman conclut :

« Que cette connaissance de la Torah [que nous amassons régulièrement tel du blé] ait un support, un écrin qui soit le comportement et la sacralisation de la vie et nous arriverons alors à la plénitude [grâce au travail de la matière absorbée, afin d’en faire de la farine, indispensable pour manger « le pain de vie » et découvrir de nombreux bons plats cuisinés et autres mets délicieux pour nos âmes]. » Amen !

Que l’Éternel Dieu, le Fort d’Israël, par les mérites infinis du Messie Yéshoua, nous aide à éliminer tout ce qu’il y a de Balaam en nous et dans notre entourage et aussi, que le Seigneur des armées nous donne la force et le courage de transformer Ses enseignements en une farine pure et spirituelle, utile pour rassasier le cœur et établir cette connexion entre le ciel et la terre, entre la tête et le cœur !

Amen vé amen !

Une étude et un partage réalisés par la seule grâce infinie d’HaShem (Dieu) et avec la précieuse aide des rabbanim d’aujourd’hui et des sages d’Israël d’autrefois.

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11 Commentaires

  1. Wilkin

    Bonjour. Je vous remercie pour l’étude toujours remplie d’enseignements utiles à notre sanctification et je voudrai aussi vous remercier d’avoir rendu les noms hebreux à chaque personnage, et surtout à Yéshoua ( Jesus) (via votre étude très instructive sur l’importante des noms hebreux ).Mais, pourquoi pas à Celui qui dans nos bibles traditionnelles est nommé Dieu ? ( Sauf version Chouraqui).Y aurai -il une raison bien particulière à cela?Merci d’avance pour votre réponse. Shalom. Christiane .

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  2. Christine

    Merci à notre Bon Père Céleste qui nous aime de son Amour infini et ne veut pas que nous nous perdions dans nos voies d’orgueil et nous ramène sans cesse à la vie en Yeshua le Mashiah! Je commence à comprendre pourquoi de mon coeur coulent « l’eau douce et l’eau amère « me désespérant d’être libre un jour..Merci pour ce partage qui fait jaillir la vie!

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  3. Gérard Christian

    Merci Thomas, pour ce conseil
    Je vais surveiller attentivement cette relation cerveau-coeur dans mes activités quotidienne.
    Ce ne sera certainement pas facile de la réaliser de façon instinctive

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  4. Marie

    Merci cher frère !Quelle pépite ! Mon Seigneur sonde moi, sonde mon coeur, sépare le vil du précieux, achève ton oeuve en nous.

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  5. Annie

    Une très bonne nourriture à méditer … merci Thomas !
    Shabbat Shalom …. Que D.ieu te garde et te bénisse !

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  6. Pierre

    Merci pour l’étude, Dieu vous bénisse abondamment.

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  7. MIREILLE

    merci Thomas pour cet enseignement, tellement important pour les temps que nous vivons. Restons ancrés dans la Thora pour discerner les Balaams modernes. UN seul connait les coeurs et les sonde.
    Super pour You tube Thomas !
    Shabbat Shalom les deux frères

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  8. Elie Samuel

    Shabbat Shalom frère Thomas pour cette merveilleuse et précieuse richesse que tu donne à mon coeur. Ses saintes paroles entendus donneront une santé à mon esprit et mon âme.

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  9. Bernardini Marie-Rose

    Bonjour Thomas. Je suis veuve et je vis seule. Cette semaine j’ai fait une expérience extraordinaire avec lepain. Je bénissai Dieu pour mon repas pour le pain, j’énumerrai tout le processus,le grain qui tombe en terre qui germe, qui meurt qui donne une plante puis un épis( je suis fille d’agriculteurs) des grains de blés qui sont moulus, la farine etc… et je machais ce pain dans ma bouche et au lieu de l’avaler goulument comme d’habitude je le savourais de plus en plus et il devenait de plus en plus gouteux et agréable à manger. Le Saint Esprit m’a fait penser à Jésus qui dit je suis le pain de vie, celui qui ma mange aura la vie éternelle. j’ai compris à ce moment là que je devais lire sa parole doucement, y réfléchir dessus , la méditer la faire mienne et la vie du ressuscité va grandir en moi. Merci Ha Shem. Merci Thomas, ton étude conforte et élargit ce que j’avais compris. Dieu soit loué. bonne semaine . Je te bénis au nom dr l’Eternel qi a fait la terre et les cieux. Marie-Rose.

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    • Marie

      Merci pour ce partage, cela me parle beaucoup.

      Réponse
  10. Francoise

    Shabbat shalom
    Merci Thomas pour cet enseignement enrichissant. Ma prière et mon désir est: que Hashem nous aide à nous débarrassé de ce balaam, car avec ça on ne voit pas loin, ni visé devant. Il y a plu de 3ans Hashem m’a révélé le passage d apocalypse 2 dans le rêve, comme pour la première fois j’avais eu peur et j’appelais une dame pour lui dire que j’ai offensé Hashem et il m’a révélé un passage biblique. J’ai donné le passage à la dame et elle a lu et m’a appelée au tel avec des rires, et m’as dit qu’il n’a rien de grave que c’est que Hashem m’aime et veut me protéger de quelque chose. Étant déjà prise par la peur, malgré la lecture répété de ce passage, je n’arrivais pas a crypter le message, et chaque je relis des mois sur des mois après, quand je me suis rendu compte que le mari avec qui je vis avait une chambre de fétiches qu’il adorait et fesait des sacrifices pour ça et dont je suis la seule à ne pas être au courant. Même mes enfants étaient au courant et leur a interdit de m’en parler en leur mentant que c’est son papa défunt et maman défunte qu’il a mis dans la chambre pour sa sécurité parce-que les sorciers veulent le tuer. Et c’est après que lui même c’est vendu ne sachant pas que je suis déjà de retour du boulot, il avait déjà ces choses bizares. Heureusement que par le passage biblique que j’ai reçu en songe, il est interdit de manger des objets sacrifiés, et j’ai mis mes enfants en gardent contre ça, mais ils les forçait à manger sauf moi seule dans la maison. Aujourd’hui par cet enseignement, je vois que Hashem m’a sauvee et mas avertie par ce passage, et je l’implore aussi pour mes enfants avec tout ce qu’on leur a déjà donner.

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