Mesure pour mesure : On récolte ce que l’on sème – Paracha Vayechev
Genèse 37 à 40 – Vayechev signifie « Il demeurera »
Mise à jour effectuée le 24 novembre 2021
« Celui qui veille sur sa bouche garde son âme; Celui qui ouvre de grandes lèvres court à sa perte. » (Proverbes 13:3)
« Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. » (Galates 5.15)
C’est un miracle authentique : les enseignements bénis de chaque Paracha de La Torah font pleuvoir sur la terre assoiffée de notre âme de sublimes bienfaits qui produisent en nous l’enthousiasme sacré et rafraichissant du Roi David lorsqu’il s’exclama : « Combien j’aime ta Torah ! Elle est tout le jour l’objet de ma méditation. » (Psaumes 119.97).
Ici, au travers du personnage de Yossef (Joseph), la Torah nous offre l’opportunité de sonder plus en profondeur le principe célèbre et redoutable du « Mesure pour mesure ».
Résumé de la Paracha :
Avec cette Paracha commence l’histoire de la descendance de Yaakov (Jacob). Celle-ci s’engage prioritairement autour du personnage de Yossef, fils préféré d’Israël son père (Jacob).
Yossef a des songes qui le projettent à une destinée dont ses frères sont jaloux. Yossef est vendu à des marchands ismaélites qui l’emmènent en Égypte.
À ce point, l’histoire de Yossef marque une pause pour s’intéresser à la seconde figure importante des fils d’Israël : Yéhouda (Juda) qui, après la vente de Yossef, mena une vie séparée de ses frères.
Son aventure personnelle s’achève par la naissance de ses jumeaux : Péréts et Zéra’h. Puis, l’histoire de Yossef laissée en suspens reprend.
Potiphar, un important notable de Pharaon le prend à son service. Mais la femme de Potiphar, le tente et désire commettre adultère avec lui. Face au refus de Yossef, elle l’accuse faussement et il est emprisonné. Yossef, sur qui repose le Souffle d’HaShem (Dieu) devient responsable de la prison.
Le grand échanson et le grand panetier de Pharaon sont accusés d’offenses envers Pharaon, Ils se retrouvent sous la garde de Yossef. Chacun fait un rêve que Yossef leur explique. Ce que Yossef prédit se réalise, mais le grand échanson qui est blanchi de tout soupçon oublie Yossef…
Mesure pour mesure : « Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. » (Galates 6.7)
« Si tu dis : Ah! nous ne savions pas !… Celui qui pèse les coeurs ne le voit-il pas ? Celui qui veille sur ton âme ne le connaît-il pas ? Et ne rendra-t-il pas à chacun selon ses oeuvres ? » (Proverbes 24.12)
C’est un modeste verset de notre belle Paracha qui fera l’objet d’une part importante de notre réflexion et nous portera à considérer avec un oeil nouveau les méfaits tragiques et souvent largement sous-estimés de la médisance et du colportage.
Par la même occasion, nous affinerons notre compréhension du principe éternel énoncé par les sages d’Israël : « Mida Kénéguède Mida » – Mesure pour mesure – formulé magistralement par Rabbénou Yéshoua :
« Ne jugez(condamnez) point, afin que vous ne soyez point jugés (condamnés). Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez (…) Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’oeil de ton frère. » (Matthieu 7.1-5)
Yossef (Joseph) est un personnage central de la Paracha Vayeshev. Dans la tradition juive, la grandeur de Yossef est telle que le Messie souffrant décrit en Ésaïe 53 lui est associé et sera appelé par les Sages le « Messie Ben Yossef ».
L’homme quelque peu versé dans les textes de la Brit Hadacha (Alliance Renouvelée) sait que le « Messie souffrant Ben Yossef » correspond en tout point à la personne de Yéshoua (Jésus) dévoilée dans l’Évangile.
Il est connu que Yéshoua (Jésus) fit une première irruption dans la scène de l’histoire en tant que Messie souffrant Ben Yossef pour accomplir l’ultime oeuvre d’expiation et de rédemption, aspect cardinal du message de la Bonne Nouvelle.
Ayant offert sa vie en rançon pour les fautes de quiconque croit et se repent de ses péchés, Le Messie est ressuscité le troisième jour et « Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. » (Actes 5:31) et c’est pourquoi « la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. » (Luc 24:47).
C’est aussi pourquoi il est dit de lui : « Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés. » (Actes 10:43)
Ce Yéshoua (Jésus) reviendra « avec puissance et une grande gloire » (Luc 21:27) au moment de la guéoula (délivrance finale) et se présentera cette fois en tant que Messie Ben David (Messie Roi des rois).
Les points communs entre Yossef et Yéshoua sont très nombreux ainsi que le veut le principe énoncé par les sages d’Israël : « Maassé avot siman lebanim » – « Tout ce qui est arrivé aux pères (les patriarches) est un signe pour les fils ».
Yossef, jalousé et envié par ses frères, fut rejeté et laissé pour mort pendant une longue période de temps jusqu’au jour où il se révéla de nouveau à sa famille pour leur offrir la délivrance en Égypte.
C’est exactement ce que les Évangiles nous apprennent du Messie Yéshoua ben Yossef : jalousé et envié par plusieurs de ses frères juifs, il fut rejeté et traité d’imposteur ou de sorcier puis vendu à l’Égypte de l’époque (Rome) et laissé pour mort jusqu’à ce jour.
Après un long délai, à l’instar de Yossef, le Messie se révélera à l’ensemble du peuple d’Israël et leur apportera une grande délivrance. C’est pourquoi si proche de la fin, il existe plusieurs rabbanim sérieux et des centaines de milliers de juifs qui ont reçu la révélation du Messie et savent qu’il s’agit de Yéshoua (Jésus).
La Vie de Yossef (Joseph) à l’instar de celle de Yéshoua (Jésus) est exemplaire, il est un modèle de crainte de Dieu, de persévérance, de patience, de foi comme il est dit quelque part :
« Dieu aime celui qui, dans une cave de noirceur, jeûne avec chasteté plutôt que celui qui vit avec délicatesse dans des chambres secrètes, sans restriction », « car tout homme qui pratique la loi du seigneur sera aimé de lui. »
Et encore :
« Et où le Très-haut demeure, même si un homme subit la jalousie ou l’esclavage ou la calomnie, le seigneur qui demeure en lui, à cause de sa modération, non seulement le délivrera du mal, mais l’exaltera aussi et le glorifiera comme pour moi (Yossef). Car dans chaque voie l’homme est protégé, soit en intention ou en parole ou en pensée. »
Cependant, si Yossef est une figure du Messie, il reste un homme qui peut fauter et tomber comme nous allons le voir ensemble.
La Torah a notamment choisi de nous rapporter une faute particulièrement grave commise par Yossef :
«… Et Yossef rapportait sur leur compte des médisances à leur père » (Genèse 37.2).
Une autre traduction dira : « Et Yossef rapportait à leur père leurs mauvais propos. »
Rachi sur ce verset nous rapporte un excellent commentaire qui sera le socle de cette étude :
« Tout ce qu’il voyait de mal chez ses frères, les fils de Léa, il le racontait à son père : ils mangeaient de la chair d’animaux vivants, ils humiliaient les fils des servantes en les appelant “esclaves”.
Mais aussi, Yossef les soupçonnait d’immoralité. Et c’est en corrélation avec ces 3 accusations qu’il fut puni, ce que l’on appelle en hébreu « Mida Kénéguède Mida » – Mesure pour mesure.
Ainsi “ils égorgèrent un jeune agneau” lors de la vente de Yossef, et ne le mangèrent pas vivant (verset 31).
Pour avoir raconté qu’ils appelaient leurs frères “esclaves”, Yossef fut vendu comme esclave.
Et par rapport à leur débauche, Yossef fut confronté à l’immoralité : “et la femme de son maître leva les yeux sur Yossef…” (Midrash Rabba 39)
Le Rav Eliaou Hassan, dans son excellent ouvrage “la Paracha”, explique :
« Si nous voyons parfaitement le “mesure pour mesure” dans le fait qu’il raconta que ses frères appelaient les fils des servantes “esclaves” et qu’ils se conduisaient avec immoralité, il est difficile de comprendre la “punition” qu’il reçut lorsque ceux-ci égorgèrent un agneau devant lui au moment de le vendre aux caravaniers. En quoi fut-ce une punition ?
Rabbi Haïm Chmoulévitch nous répond quelque chose d’extrêmement frappant :
Il n’y a pas de punition plus grande pour un homme que d’avoir devant ses yeux la preuve qu’il s’est trompé ! Ainsi, lorsque Yossef vit qu’ils égorgèrent un agneau, il comprit qu’il s’était trompé à leur sujet et qu’il les avait soupçonnés à tort. Il est difficile de décrire sa honte et ses remords tant le choc fut violent !
Ce terrible sentiment de voir la preuve de son erreur lorsqu’il est trop tard est comparable à cette histoire :
un certain Rav était victime constamment d’insultes et d’attaques de la part d’un journaliste qui avait de la haine pour la Torah et pour ceux qui la pratiquaient. Jusqu’au jour où ce journaliste mourut brutalement.
Ainsi, la tristesse et l’affliction se répandirent dans le coeur du Rav et, sa mine qui habituellement était joyeuse était devenue grise et on lui demanda pourquoi.
Il répondit : « J’ai tellement de pitié pour cet homme. Imaginez-vous : toute sa vie il a pensé qu’il n’y avait pas de juge et pas de jugement, il s’est efforcé toute sa vie de lutter contre la Torah et de renier ses principes et voilà qu’aujourd’hui il est mort !
Il se rend compte en ce moment même qu’il a une âme, qu’il y a un juge et un jugement et que toute sa vie il s’est trompé.
Une erreur grande comme l’éternité qu’il vient de perdre ! Comment ne pas avoir de la peine pour un tel homme ? Y a-t-il plus grande punition ? »
Quelle terrible vérité !
« Lorsque tu juges et montres quelqu’un du doigt, ta propre main t’accuse trois fois plus qu’elle ne l’accuse lui !
En effet, n’as tu pas remarqué que lorsque tu montres quelqu’un du doigt, ton index est dans la direction de la personne et TROIS autres doigts son dans ta direction !!!
Alors écoute ta main et juge-toi donc toi-même trois fois avant de parler sur les autres une fois ! »
Ainsi, pour avoir colporté et médit sur ses frères, Yossef expérimenta l’enseignement du Messie Yéshoua :
« Prenez garde à ce que vous entendez. On vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis, et on y ajoutera pour vous. » (Marc 4.24)
Premier jugement : Pour avoir jugé à tort selon les apparences, il fut témoin de son erreur et de son propre jugement d’apparence : en vérité, ses frères ne mangeaient pas d’animaux avec le sang. Yossef subit la honte et l’amertume du jugement d’apparence.
Deuxième jugement : Pour avoir médit et rapporté à son père que ses frères (les fils de Léa) appelaient “esclaves” d’autres de leurs frères (les fils des servantes) , il fut vendu comme esclave.
Troisième jugement : Pour avoir colporté le mal en rapportant à son père l’attitude débauchée de ses frères, il fut confronté à l’immoralité durant la terrible épreuve avec la femme de Potifar.
En effet, Dieu nous avertit au travers de sa Torah parfaite : « Tu ne colporteras pas de rumeur sans fondement. Ne te rends pas complice d’un méchant par un faux témoignage. » (Exode 23:1)
Salomon, ce grand sage nous enseigne que « celui qui couvre les fautes, cherche l’amitié; mais celui qui en fait rapport, divise les meilleurs amis. » (Proverbes 17:9). Yossef a pleinement vécu cette division causée par ses médisances et ses mauvais propos selon qu’il est dit : « Les paroles d’un rapporteur sont comme des coups qui retentissent au plus profond des entrailles. » (Proverbes 26:22)
Sur ce verset, Rachi rapporte ce commentaire qui s’appuie sur l’hébreu et l’interprétation des maîtres d’Israël : « Les propos des calomniateurs sont comme cause de mort pour eux. »
Yossef, après avoir médit sur ses frères, a expérimenté combien ses paroles étaient effectivement “comme cause de mort” pour lui : Tentative de meurtre à son égard, il fut ensuite laissé pour mort.
C’est là ce que dit l’Écriture : « Car Dieu amènera toute oeuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal. » (Ecclésiaste 12:14)
Si ces jugements semblent sévères, c’est aussi pour nous rappeler combien « L’Éternel est pointilleux avec Ses saints à la mesure de l’épaisseur d’un cheveu » (Baba Kama 50) et comme dit le Sage Salomon :
« Sache que pour tout cela Dieu t’appellera en jugement. » (Ecclésiaste 11:9)
Gardons aussi à l’esprit que Yossef avait une destinée précise et difficile : son songe devait se réaliser et c’est lui qui devait apporter plus tard la délivrance à l’Égypte et à toute sa famille comme il est dit : « Ce n’est donc pas vous qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu; » (Genèse 45.8).
Une telle destinée doit nécessairement passer par de grandes épreuves comme il est dit aussi du Messie :
Toutefois, à la différence du Messie qui était sans faute, le cheminement de Yossef fut aussi conduit par la justice divine pour réparer ses propres fautes, enseigner à toutes les générations quels sont les colossaux méfaits de la médisance et mettre ainsi en relief le principe du « Mesure pour mesure » énoncé par la Torah et l’Évangile.
En vérité, d’une façon bien plus récurrente que nous le pensons, nous sommes constamment confrontés au principe spirituel du “mesure pour mesure”, individuellement, collectivement et sur tous les plans. Tout n’est que justice de Dieu et “mesure pour mesure”.
Regardons un exemple connu à l’échelle collective : c’est une chose établie que durant des siècles, une partie de l’Église officielle a méprisé et persécuté le peuple juif jusqu’à se déclarer être le nouveau peuple de Dieu, le “nouvel Israël” (fausse théologie du remplacement) tout en abolissant de nombreux commandements (fausse doctrine de l’abolition de la loi de Dieu).
L’Éternel a alors suscité l’Islam qui lui rend mesure pour mesure : L’Islam a souvent méprisé et persécuté l’Église officielle, prétend être établi à sa place et pointe régulièrement du doigt la fausse doctrine de l’abolition de la loi de Dieu chez les chrétiens ! C’est encore un “mesure pour mesure”.
Un autre tragique exemple d’un “mesure pour mesure” collectif : La France soutient des Etats terroristes comme la Palestine gouvernés par le Hamas, un mouvement qui souhaite la destruction d’Israël. La France participe au financement du terrorisme dans le monde ? Mesure pour mesure : Les terroristes attaquent la France et souhaitent la destruction de la France comme nous le rappellent les sombres évènements de 2015.
Un dernier exemple, cette fois individuel, dans la vie de tous les jours : je me rappelle d’un homme qui s’est ouvertement moqué de Dieu en ma présence. À peine cinq minutes plus tard, plusieurs personnes sont arrivées et se sont ouvertement moquées de lui et avec insistance en ma présence.
Refusant de se repentir, il fut ensuite régulièrement victime de moquerie et expérimenta la réalité de ce verset : « Mais ils se montrèrent rebelles, Et ils devinrent malheureux par leur iniquité. » (psaumes 106.43).
Certaines fois la rétribution arrive immédiatement, d’autres fois, elle tarde pour des raisons connues seulement de Celui qui décide souverainement des temps et des circonstances. Mais la justice de Dieu s’accomplit toujours, tôt ou tard comme il est dit :
« Il n’y a ni ténèbres ni ombre de la mort, Où puissent se cacher ceux qui commettent l’iniquité. » (Job 34:22)
Si le monde savait à quel point le principe du « mesure pour mesure » est constant, réel et parfaitement juste, il tremblerait devant la perfection du jugement divin, il se repentirait rapidement et chercherait activement le pardon auprès de Dieu, dans la Crainte de Son Saint Nom Honorable…
Yonah de Geronne, dans son magistral ouvrage « Les portes du repentir » parle en ces termes du châtiment divin et des épreuves :
« Sache et comprends que le châtiment divin a pour objectif le bien de l’homme.
Dieu le punit avec deux desseins : le premier objectif de la punition est l’expiation de son péché et le pardon de sa faute, comme il est dit “vois mon affliction et mes difficultés et pardonne tous mes péchés” (psaumes 25.18).
Le châtiment permet aussi la guérison de son âme par les souffrances physiques et morales que Dieu lui envoie. “Guéris mon âme, car j’ai fauté contre toi”.
Lorsqu’un homme accepte le châtiment divin et améliore ses voies et ses actes, il doit se réjouir de ses souffrances en ce qu’elles lui font beaucoup de bien.
Il doit donc remercier Dieu pour ses souffrances, comme il le remercie pour ses autres réussites, ainsi qu’il est écrit : “Je lève la Coupe de la délivrance, et j’invoque le nom de Dieu” (psaumes 116 13.) »
C’est ici presque mot pour mot l’enseignement de Yaacov (Jacques) :
« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience.
Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son oeuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » (Jacques 1)
En vérité, la pire des choses pour un homme est de vivre dans l’impiété et dans la tranquillité, sans être dérangé, mais en prospérant : c’est le signe indéniable de son appartenance aux fils de la rébellion. Dieu n’est pas Son Père et il n’est pas son fils comme il est dit :
« C’est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas ? Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils. » (Hébreux 12:7-8)
Le Maharal de Prague, un sage d’Israël, enseigne la sagesse à ceux qui se regardent comme juste et sans péché :
« La chair du vivant sent la coupure du couteau, tandis que la chair morte ne la sent pas.
N’ayant plus la vie, elle ne sent pas ce qui manque. Il en résulte que la reconnaissance de nos lacunes est le degré le plus élevé auquel nous puissions nous trouver.
Que nous ne les reconnaissions pas et que nous ne les sentions pas est due à l’immensité du défaut de sagesse qui est en nous. »
Si « la chair du vivant ne sent plus la coupure du couteau », cela signifie certainement que cette personne est « morte, quoique vivante » et que le vrai Dieu l’a complètement abandonné, que Dieu préserve.
Tandis que l’homme qui est éprouvé par la souffrance, la douleur et l’épreuve est encore sous le regard de Dieu, qui probablement veut le pousser à au repentir, car bien souvent, Dieu permet l’affliction pour que l’homme scrute et examine ses voies, découvre ses fautes ou ses manquements et réforme ses voies afin de grandir.
Rabbi Eliezer ben Yaacov dit : “tant qu’un homme vit dans la tranquillité, aucune de ses transgressions n’est pardonnée.
Par les souffrances, il est désiré de Dieu : “car celui que Dieu aime, il corrige, comme un père son fils désiré (proverbe 3. 12)”.
Ainsi, Yossef est sorti grandi de “la fournaise de l’adversité”, car comme nul autre, il a manifesté une totale abnégation au sein de la détresse et du tourment : il a prouvé son attachement inconditionnel à Dieu, et en acceptant avec amour et foi la justice divine et les pénibles épreuves auxquelles il était soumis, il a de ce fait, compris, expié et réparé ses manquements passés.
C’est pourquoi il est dit quelque part à son sujet :
« En 10 tentations le Seigneur me montra son approbation et pour chacune d’elles j’endurais, car la persévérance est un contrôle puissant et la patience apporte beaucoup de bonnes choses. »
et aussi :
« Vous aussi aimez-vous les uns les autres et de grande persistance, cachez les fautes l’un de l’autre, car Dieu se plait dans l’unité des frères et dans la résolution d’un cœur disposé à l’amour ; ».
Dans son traité sur la médisance, le Hafets Haïm rapporte :
La tâche suprême de l’homme est de se garder de pécher avec
sa bouche.
Nos sages enseignent que tous les commandements et les bonnes oeuvres qu’on a accomplies et toute la Torah qu’on a étudiée ne suffisent pas pour compenser les dégâts causés par la parole. (extrait d’une lettre du Gaon de Vilna).
De même que l’étude de la Torah a autant de poids que toutes les autres mitsvoth (commandements) réunies, le lachon hara (mauvaise bouche, médisance, colportage, commérage) a autant de poids que tous les autres péchés réunis. (Yerouchalmi, Péa 1,1)
Une fois encore, c’est précisément l’enseignement d Rabbi Yaacov (Jacques) dans la Brit Hadacha (alliance renouvelée) :
« Voici, même les navires, qui sont si grands et que poussent des vents impétueux, sont dirigés par un très petit gouvernail, au gré du pilote.
De même, la langue est un petit membre, et elle se vante de grandes choses.
Voici, comme un petit feu peut embraser une grande forêt ! La langue aussi est un feu;
c’est le monde de l’iniquité. La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne.
Toutes les espèces de bêtes et d’oiseaux, de reptiles et d’animaux marins, sont domptés et ont été domptés par la nature humaine;
mais la langue, aucun homme ne peut la dompter; c’est un mal qu’on ne peut réprimer; elle est pleine d’un venin mortel. Par elle nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à l’image de Dieu.
De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi. La source fait-elle jaillir par la même ouverture l’eau douce et l’eau amère ? » (Jacques 3).
Inutile d’en dire plus, l’homme censé saura mettre une garde à sa bouche, se rappellera du redoutable “mesure pour mesure” de l’Omniscient et puisera dans ces réflexions des conseils pour la vie.
Terminons notre réflexion par une prière :
Nous invoquons les mérites infinis du Messie d’Israël et c’est en Son Nom que nous demandons au Seigneur des cieux et de la terre de nous aider à garder notre bouche, à nous éloigner de toute médisance, de tout colportage et de tout jugement d’apparence envers les hommes.
Que nous puissions craindre et croire en la perfection du “mesure pour mesure” et attirer un “mesure pour mesure” bienfaiteur sur notre vie.
Que le Tout-Puissant nous aide à nous comporter avec justice et vérité, sans faire un mauvais usage de notre langue, mais qu’elle soit au contraire utilisée pour guérir, bénir et réparer.
Lorsque cela est nécessaire, puisse l’Éternel nous permettre d’avertir et de réprimander notre prochain, dans la douceur, la vérité et en vue de la paix.
Que Dieu nous donne de sonder et de scruter nos voies, de garder l’équilibre et d’utiliser nos lèvres et notre langue avec la sagesse d’en Haut.
Que l’Éternel nous aide à discerner comment il convient de parler à chacun, d’une manière agréable au Père Saint et Véritable, le Dieu d’Israël.
Que le Seigneur nous préserve de l’orgueil spirituel, plus terrible de tous les venins, qu’il nous accorde l’humilité et qu’il nous donne d’être davantage conscients de nos immenses lacunes afin de nous appuyer non pas sur notre sagesse mais sur Sa puissance qui s’accomplit dans les faiblesses d’un homme ou d’une femme repentant et confiant dans Son immense bonté.
Toutes ces choses, Dieu, nous te les demandons au nom du Messie Yéshoua, qui a permis à un si grand nombre de païens de sortir de leur vie idolâtre et dissolue, d’abandonner leurs vaines superstitions et leurs faux dieux pour se convertir au Dieu véritable et marcher sur les chemins resserrés du salut et de la rédemption avec joie du coeur malgré les épreuves, les yeux fixés sur la rémunération glorieuse qui attend les enfants du Saint d’Israël.
Avec David, aide-nous Seigneur à prier cette prière d’un coeur pur et sincère, nous te supplions de nous exaucer :
« Éternel, mets une garde à ma bouche, Veille sur la porte de mes lèvres ! » (Psaumes 141.3) ; « Regarde si je suis sur une mauvaise voie, Et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! » (Psaumes 139:24)
Amen vé amen.
Étude inspirée de l’excellent ouvrage “la Paracha” du Rav Eliaou Hassan.
Combattons le fléau de la médisance en étudiant ensemble les Lois du Langage :
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Ce qui prouve l’omniscience de l’Eternel, 🙂
amen.merveilleux
Shalom, Je suis arrivée sur ce site en tapant “mesure pour mesure, loi thora”, plongée dans les textes de la Torah par la grâce de D.ieu depuis un moment déjà et en réponse à l”une de mes questions à l’Eternel Hachem.Cependant une question subsiste et l’article me laisse sur ma faim : à aucun moment, à ma connaissance seule, la bible ne relate une demande de pardon de Joseph à ses frères au moment même où il constate son erreur. S’il l’avait fait tout de suite au lieu d’attendre la venue de ses frères en Egypte pendant la famine, son destin aurait’il subi le même chemin de corrections en rapport avec “mesure pour mesure”? Qu’en est-il de ce verset de l’alliance renouvelée “j’ai effacé tes péchés comme on efface un nuage” ? Et des paraboles qui relate la remise de dettes (pardon) de débiteurs énoncé par Yeshoua ? Je suis absolument convaincue qu’en l’absence de pardon le décret du “mesure pour mesure” s’applique irrévocablement, croyant ou non. Ma question demeure : qu’en est-il du décret quand à la demande de pardon et de sincère repentir :
* juste après son erreur et juste avant les commencement du décret
* en cours d’application du décret
* en fin nous le connaissons par l’histoire de Joseph.
J’espère m’être exprimée de façon claire, sinon dites-le moi. Merci pour vos réponses basées sur la parole et sagesse de D.ieu.
Shalom,
effectivement ça demande réflexion et on aimerait bien avoir la réponse de Thomas… Merci d’avance !
Bien que pour diverses raisons, je ne réponde qu’un an plus tard à l’occasion de la même paracha, mieux vaut tard que jamais et voici :
L’article répond à la question :
Vous demandez : « La bible ne relate une demande de pardon de Joseph à ses frères au moment même où il constate son erreur. S’il l’avait fait tout de suite au lieu d’attendre la venue de ses frères en Egypte pendant la famine, son destin aurait’il subi le même chemin de corrections en rapport avec “mesure pour mesure”? »
Il est dit (avec entre crochet un petit rajout explicatif) :
« son cheminement aurait pu être différent [S’il s’était repenti] mais il fut adapté à ses fautes afin que la justice divine s’accomplisse par la même occasion et que Yossef puisse en tirer leçon, puis plus tard, tous ceux qui auront cette chance d’étudier la Torah. Si Yossef n’avait aucunement fauté [ou s’il s’était sincèrement repenti], Dieu ne lui aurait certainement pas permis de passer par ces épreuves précises et son cheminement aurait été sans doute bien différent.
Quoiqu’il en soit, Yossef a fauté, et il a expérimenté le principe énoncé par la Torah et l’Evangile : “Mesure pour mesure”. »
Vous rajoutez :
« qu’en est-il du décret quand à la demande de pardon et de sincère repentir :
* juste après son erreur et juste avant les commencement du décret
* en cours d’application du décret
* en fin nous le connaissons par l’histoire de Joseph. »
Quelques petites maximes de nos sages de mémoires bénies répondent à toutes ces dernières questions sous-jacentes :
« La Torah vient nous enseigner ici que « Rien ne résiste au repentir » (Yéroushalmi Péah 1:1), que « Les portes du repentir sont toujours ouvertes » (Ech’a Rabba 3, « Soucota »), et « Combien grand est le pouvoir du repentir qui parvient jusqu’au Trône divin » (Yoma 86a, Rosh HaShana 17a). Aucun ange n’a le droit d’accuser celui qui se repent puisque D. le reçoit pour ainsi dire à bras ouverts, dans le sens où il est dit « Ta droite est tendue pour accueillir les repentants » (Pirkey D’Rabbi Eliézer 33), et Il accepte son repentir en lui faisant une place sous Son Trône de gloire. « Celui qui se repent est semblable à un nouveau-né, tout comme celui qui se convertit » (Yébamot 22a, Bech’orot 47a), et toutes ses fautes passées lui sont pardonnées. » (Rav D. Pinto).
En espérant avoir répondu au mieux à vos questionnements,
Thomas.
Merci pour l’enseignement ! Ce cite web ma toujours beaucoup aidé et surtout à comprendre la bible.
moi aussi j’ai cherché ce que c’était “la paracha ” merci pour le guide dans l’étude précédente très instructif pour les non-initiés comme moi merci Thomas
Merci,pour votre enseignement.
Je découvre grâce à votre site,ce qu’est une Paracha.Je vais me confirmer à la Thora et à ses enseignements.Soyez béni, Thomas!