Loi du talion : Œil pour œil, dent pour dent, que disent les Sages d’Israël ?
Paracha Mishpatim (lois, sentences, Jugements) – Exode 21.1 à 24.18
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« Des méchants vient la méchanceté, dit l’ancien proverbe. Aussi je ne porterai point la main sur toi. » (1 Samuel 24:14)
Avertissement
La paracha de ce shabbat du 6 février 2016 fourmille une fois encore de grands secrets et de grands trésors de sagesse spirituelle. Ici, nous examinerons le tristement célèbre verset « oeil pour oeil, dent pour dent » à la lumière des explications des sages d’Israël, fidèlement au contexte, au texte hébreu et à à l’Esprit de la Torah et de l’Evangile de Yéshoua…
Le sujet est épineux et, pour éviter de recevoir “épine pour épine” sans pour autant abolir la loi du talion, il est vivement conseillé de lire l’article avec concentration et dans son ensemble car, les nombreux détails et références qui y sont présents, sont indispensables pour bien comprendre le fond du message de la vidéo qui, à elle seule, est effectivement très incomplète : la vidéo a pour but de déconstruire l’argumentaire de ceux qui ont accusé injustement les juifs d’être un peuple sanguinaire à cause d’une “loi du talion” dont ils n’ont en vérité pas compris le fonctionnement car n’ayant pas fait l’effort de consulter l’enseignement des premiers intéressés : les juifs « à qui les oracles de Dieu ont été confiés » (Rom 3.2) !
En plusieurs endroits de cette étude, nous montrons que la compréhension et la mise en pratique littérale est permise dans de rares cas (aucune abolition de loi du talion) mais absolument PAS de la façon dont certains l’enseignent et le perçoivent. Effectivement, la loi du talion, lorsqu’elle est comprise comme devant être appliquée UNIQUEMENT au STRICT sens littérale et dans TOUS les cas, est susceptible de causer du tord non seulement au peuple d’Israël (qui n’a jamais prôner ni enseigner cela), mais aussi à la saine doctrine dans la mesure ou l’absence de nuance découlant d’une stricte application du verset dans chaque litige corporel, altère la vision de la grandeur et de la grâce de Dieu ainsi que la sagesse profonde de la Torah qui se reflète et se perçoit dans l’enseignement des sages d’Israël. C’est là tout l’objectif de cette vidéo : déconstruire la fausse croyance populaire d’un talion cruel et vengeur, perçu comme tel dans le monde chrétien et qui serait soit disant accepté et pratiqué tel quel par le peuple juif. Le deuxième objectif, cette fois ci de l’article complétant la vidéo, est de trouver un juste et vrai équilibre nuancé entre l’application non littéral du verset dans bien des cas (on parlera de dédommagement financier enseigné par les sages et prouvé dans le texte de la Torah) tout en acceptant effectivement un talion concret et réel dans certains cas plus rares, ce qui aura un fort effet dissuasif.
Mais comme, une toute autre catégorie de personnes et de croyants bien pensant pourront s’insurger en disant : « Des hommes (rabbins) ont osé modifier la Torah ! Vous suivez des traditions d’hommes, et mangez le levain des pharisiens, pauvre de vous, etc ! », il convient alors d’apporter ici une explication détaillée visant à expliquer que la Torah elle-même approuve complètement ce qui est dit dans la vidéo, Dieu lui même allant même jusqu’à lancer une “loi du talion encore plus forte” que l’originelle, envers tous celui qui, « par orgueil, n’écoutera pas » les sages d’Israël à ce sujet : « il sera punit de mort » (voir Deut 17). Pourquoi une telle sentence ? Peut-être parce que celui qui commence à mépriser les sages d’Israël amène la mort dans le monde, tant les répercussions peuvent être grave… Un exemple ? L’église chrétienne a bien démarré puis s’est rapidement corrompu, notamment lorsqu’elle a commencé à se détourner du peuple juif et de l’enseignement des sages d’Israël : résultat : l’inquisition (il y a d’autres causes bien évidemment mais celle-ci compte pour beaucoup).
Bonne lecture !
Introduction
Cet article fait suite au premier article intitulé « La « loi du talion » : le Juif sanguinaire – Que dit la Torah ? », et le complète.
Effectivement, plusieurs ne sont pas au clair à ce sujet. Les uns disent que la loi du talion “œil pour œil et dent pour dent” devait strictement être appliquée à la lettre lorsqu’Israël disposait de tribunaux compétents (Sanhédrin), d’autres parlent de compensation financière tandis que d’autres encore pensent que Yéshoua aurait tout simplement aboli une loi de Moïse devenu vieille, désuète et barbare, une loi sans amour, bonne pour un temps mais désormais aboli depuis que Yéshoua est venu sur cette terre, portant une grâce nouvelle qui n’existait pas avant lui… Mais est-ce bien là ce qu’enseigne la Torah et les prophètes ? Est-ce bien la le message de Yéshoua ? Et qu’en disent tous les sages d’Israël ?
Nous pouvons directement éliminer la dernière interprétation sachant que Yéshoua, en accord avec toute l’Écriture, est clair : la Torah est parfaite et véritable : il n’y a aucune “loi mauvaise” ou “barbare”, « La loi est sainte, et le commandement est saint, juste et bon » (Rom 7.12) et aussi : « Les ordonnances de l’Eternel sont droites, elles réjouissent le coeur; Les commandements de l’Eternel sont purs, ils éclairent les yeux. » (Psaumes 19.9). Jamais Yéshoua n’aurait pu abolir le moindre Yod de la Torah (Matthieu 5.17-19). Yéshoua fut parfaitement soumis au Père, et sa doctrine n’est pas de Lui mais de Dieu. (Jean 7.16).
Alors « œil pour œil » : interprétation littérale ou compensation financière ? Et s’il s’agit de compensation financière, comment peut-on arriver à une telle conclusion ? Et que veut dire Yéshoua lorsqu’il dit : « Vous avez appris qu’il a été dit : oeil pour oeil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis… » (Matthieu 5.38) ? S’oppose-t-il à la Loi de son Père ou alors veut-il nous communiquer un tout autre message ?
En vérité, cela fait des milliers d’années que ces 2 interprétations existent au sein même du judaïsme mais malheureusement, tandis que le judaïsme lui-même, dans sa majorité, n’a globalement jamais retenu la compréhension littérale du verset, le reste du monde (christianisme inclue), afin de nourrir entre autres, le mythe du juif sanguinaire et asseoir un antisémitisme latent, a choisi de croire dans la systématique et unique compréhension et application littérale du verset, causant bien des dommages, non seulement au peuple d’Israël, mais aussi à la Torah (Saine Doctrine) dans la mesure ou une telle interprétation, aux yeux de beaucoup de chrétiens, rendrait licite l’abolition d’un commandement tout entier de Dieu par Yéshoua (comme si Yéshoua disait : “la loi est dure, je suis venu l’abolir”), ouvrant ainsi largement la porte à l’abolition d’autres commandements de la Torah, comme c’est effectivement le cas.
Cette interprétation sans nuance, nourrit à juste titre une vision sombre de Dieu et du peuple d’Israël et justifie, aux yeux de beaucoup, l’abolition de la loi de Moïse. C’est donc une brèche terrible dans la Saine doctrine qu’il convient urgemment, s’il est encore possible, de colmater à l’aide des précieux enseignements des sages d’Israël, malheureusement si souvent passés sous silence et méprisés…
Analysons donc ensemble la question en prenant en compte les trésors cachés dans le texte hébreu sans évidemment oublier le contexte, l’enseignement des sages ni la pensée hébraïque des Ecritures. Sans tous ces éléments, nous pourrions bien nous tromper et arriver à une conclusion erronée. Cette étude vise donc à analyser et à démontrer pourquoi la compensation financière semble être la compréhension la plus fidèle à l’Esprit de la Torah, des prophètes, des sages d’Israël et de l’enseignement de Yéshoua dans la Brit Hadacha (nouvelle alliance), sans pour autant anéantir ce qui est écrit clairement dans la Torah : l’interprétation et l’application littérale du verset ayant également effectivement une certaine place comme nous le verrons, il s’agit ici d’un vrai exercice d’équilibriste !
Certaines personnes objecteront et parfois même condamneront ceux qui ne sont pas de leur avis, en objectant : le texte n’est-il pas clair !? A cela nous pouvons répondre que bien des textes des Ecritures semblent justement clairs au premier abord bien qu’ils enseignent, après une étude plus rigoureuse, toute autre chose, d’ou les innombrables dérives et autres fausses doctrines devant nous amener à comprendre la grande nécessité d’écouter et étudier attentivement ce qu’enseignent les sages d’Israël… Simple exemple : Paul, qui observait la cacheroute et respectait par ailleurs les prescriptions alimentaires dira pourtant : « mangez de tout ce qui se vend à la boucherie » PUIS, Yéshoua lui-même, parfait observateur de la cacheroute et des lois alimentaires données par son Père (Lévitique 11, Deutéronome 14), n’ayant jamais mangé une chose impure et n’ayant jamais enseigné à manger impur, dira pourtant : « ce n’est pas ce qui rentre dans la bouche qui souille l’homme ». En vérité, avec le bon contexte, l’explication des sages d’Israël et la pensée hébraïque, il n’est en vérité jamais questions de cacheroute dans ces deux exemples (voir les articles à ce sujet : Paul et la cacheroute & Yéshoua et la cacheroute). La clarté du texte n’est donc pas toujours synonyme d’une bonne interprétation, d’ou l’importance de ne pas s’enorgueillir mais de consulter les plus anciens et les spécialistes des questions difficiles que Dieu a établi depuis des millénaires afin d’avoir les bonnes clés pour déverrouiller les portes d’une compréhension fidèle à l’Esprit des Ecritures.
Sur certains sujets sensibles comme la “Loi du Talion”, bien des subtilités peuvent nous échapper si nous nous arrêtons à une lecture simpliste du texte. Les innombrables torsions des Écritures et les innombrables fausses doctrines proviennent justement d’une mauvaise interprétation des textes : les textes sont sortis de leur contexte, coupés de la pensée hébraïque et des enseignements transmis de maître à disciples depuis des millénaires au sein du peuple d’Israël, transmission qui possède une grande valeur et sans laquelle, bien des passages et bien des versets des Ecritures seraient inapplicables et/ou incompréhensibles et obscurs comme il est dit :
« Moché reçut la Torah de Celui qui lui est apparu sur le Sinaï et la transmit à Yéhoshoua (Josué), et Yéhoshoua la transmit aux anciens, et les anciens aux prophètes, et les prophètes la transmirent aux membres de la grande assemblée. » (Michna 1, Pirké Avot, maxime de nos pères).
Evidemment, comme en toute chose, sachons retenir ce qui est bon et faire preuve de discernement dans les informations que nous recevons, cette étude comprise ! Que chacun puisse être animé d’une entière conviction ainsi qu’il est dit : « or tout ce que l’on ne fait pas avec foi, est un péché. »(Rom 14.23) et aussi : « que chacun soit pleinement persuadé en son esprit. » (Rom 14.5)
Une dernière précision importante : notre position vis-à-vis du « œil pour œil » ne remet certainement pas en cause le Salut de quiconque a reçu Yéshoua dans son coeur, il ne devrait donc y avoir ici aucune cause de division dans le corps du Messie à moins d’être animé d’un esprit qui ne vient pas du Père. Cependant, là ou il y a un grave danger, c’est lorsqu’un faux enseignement jetant l’opprobre sur Dieu, sa Torah et son peuple, est répandu : la malfaisance d’une telle chose est considérable d’ou l’extrême circonspection à avoir dans l’interprétation des Saintes Lettres du Dieu vivant.
Cette étude propose donc majoritairement l’explication des sages d’Israël, explication parfaitement alignée avec l’ensemble des Ecritures. Ceux qui adhèrent à une compréhension STRICTEMENT littérale du “oeil pour oeil” doivent bien être conscient, comme le démontre la vidéo et cette étude, que la loi du talion, comprise comme devant être UNIQUEMENT et SYSTÉMATIQUEMENT appliquée dans son sens littérale, est susceptible de causer du tord non seulement au peuple d’Israël, mais aussi à la saine doctrine dans la mesure ou l’absence de nuance découlant d’une stricte application du verset dans chaque litige, altère la vision de la grandeur de Dieu et de la sagesse profonde de la Torah. Ainsi, si chacun est effectivement libre de croire à une interprétation littérale du « œil pour œil » sans pour autant créer une division néfaste au sein du corps du Messie, chacun devrait user de circonspection et de prudence s’il adhère à une telle interprétation afin de ne pas enseigner à la masse une doctrine dépourvue de nuance au mépris des enseignements précieux des Sages, ce qui est assurément un comportement problématique.
Et si vous n’êtes pas d’accord en quelques points avec cette étude, que chaque authentique croyant applique pour lui-même ce verset de Philippiens 3.15 : « si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas. »
Effectivement, quand il s’agit de la loi, Paul est clair : « Mais évite les discussions folles, les généalogies, les querelles, les disputes relatives à la loi; car elles sont inutiles et vaines. » (Tite 3:9)
Enfin, n’oublions pas ce que les sages d’Israël enseignent au sujet de tous ceux qui interprètent hâtivement la Parole du Tout Puissant :
Ne place pas d’obstacle devant l’aveugle (Lévitique 19 14). Il s’agit de l’interdiction de rendre une décision halakhique contraire à la loi (Halakha = lois, enseignements des Sages découlant de la Torah). Les sages disent : “soit circonspect pendant le jugement” (avot 1.1). Ceux qui tranchent la halakha sans être qualifiés enfreindront aussi cette interdiction. Leur faute est extrêmement grave, comme il est dit : “ils ne savent pas et ne comprennent pas ; ils marchent dans les ténèbres ; tous les fondements de la terre sont ébranlés” (psaumes 82.5). Les sages disent, de plus :
“sois prudent lorsque tu enseignes car, dans l’étude, une erreur involontaire est considérée comme une erreur volontaire (avot 4.16). Dans le verset : elle a fait tomber de nombreuses victimes (proverbe 7.26), il s’agit d’un disciple qui tranche la loi sans être qualifié pour le faire.
Et dans la suite du verset, l’expression : “et ceux qu’elle a tué sont foule” fait référence à un disciple qualifié pour trancher la loi mais qui s’en abstient (sota 22a).
Que Dieu puisse vous bénir au travers de cette étude au nom du Sauveur et Messie Yéshoua et n’oublions jamais :
L’enseignement ne peut que montrer le chemin, éclairer la route. L’étudiant doit marcher par lui-même.
La secte des Boéthusiens face à Yéshoua (*)
Avant toute chose, reprenons la maxime des pères au sujet de la transmission orale :
« Moshé reçut la Torah au Sinaï et la transmit à Yehoshoua ; Yehoshoua la transmit aux Anciens, les Anciens aux Prophètes et les Prophètes la transmirent aux Hommes de la Grande Assemblée. Ceux-ci énoncèrent trois principes: soyez circonspects dans le jugement, formez de nombreux disciples et établissez une barrière autour de la Torah. (Mishna Avoth 1:1)
Matthieu 5:28 établira par exemple une barrière autour du commandement contre l’adultère en déclarant que “quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur”, en accord avec l’enseignement des sages selon lequel “celui qui commet un adultère avec ses yeux est appelé adultère” (Midrash Vayiqra Rabba 23:12) et aussi : « Celui qui jette des regards envieux ne fusse que sur le petit doigt d’une femme mariée, c’est comme s’il a commis l’adultère avec elle. » (Kallah, chapitre 1).
Dans son sermon, Rabbi Yeshoua en profitera aussi pour réfuter les pratiques d’autres fractions du judaïsme de son époque: Matthieu 5:38-39 (oeil pour oeil) est manifestement une attaque à la halakha (loi orale) boéthusienne qui, d’après la Méguilath ta’anith, interprétait le commandement “d’oeil pour oeil, dent pour dent” (Exode 21:24) d’une manière toujours littérale :
היו ביתוסין אומרים: עין תחת עין שן תחת שן. הפיל אדם
שן חברו יפיל את שנו. סמא עין חברו יסמא את עינו
Les Boéthusiens déclaraient : “oeil pour oeil, dent pour dent, si un homme a assommé la dent de son prochain que sa dent soit aussi assommée, s’il a aveuglé l’oeil de son prochain, que son oeil soit aussi aveuglée.” (Méguilath ta’anith)
C’est en opposition à cette lecture quelque peu extrême de la Torah, et non à la Torah elle-même, que Yeshoua dit:
« Vous avez appris qu’il a été dit: œil pour oeil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Mais s’il te gifle la joue, donne lui aussi l’autre » (Matthieu 5:38-39).
Yéshoua enseigne ici de ne pas répondre au mal par le mal et de ne pas répondre à la provocation mais par la même occasion, il semble briser la fausse interprétation des Boéthusiens qui comprenaient UNIQUEMENT et STRICTEMENT littéralement le « œil pour œil, dent pour dent », sans chercher à ouvrir davantage leur esprit aux autres possibilités provenant d’une lecture fidèle à l’hébreu et à l’Esprit de la Torah proposé par bien des sages d’Israël.
Notons que les Boéthusiens, en plus de prendre le « œil pour œil » au sens littéral, ne croyaient pas non plus à la résurrection des morts et aussi, ils étaient en conflit avec les pharisiens concernant certaines dates du calendrier biblique. Il semblerait qu’aujourd’hui encore, cet esprit Boéthusien existe toujours chez plusieurs personnes qui rentrent farouchement en conflit encore et encore sur les mêmes sujets. Selon les pharisiens, les boéthusiens allaient jusqu’à utiliser de faux témoins pour induire en erreur les Sages pharisiens à propos de la conjonction lunaire (Tossefta Roch Hachana 1:15).
En vérité, les rabbins n’ont jamais appliqué ni compris STRICTEMENT à la lettre ce texte (œil pour œil). Ils l’ont interprété à la lumière de l’Esprit qui parcourt la Bible dans sa totalité, sans oublier ni le contexte, ni les messages évidents qui ne sont visibles que dans une lecture attentive du texte hébreu (comme nous le verrons plus bas dans cette étude).
Bien souvent, c’est notre esprit imprégné et non encore nettoyé d’une certaine mentalité romaine barbare qui croit déceler une contradiction là où elle se serait contenté d’une vengeance qui n’a rien de réparateur, comme le pensaient les Boéthusiens.
La Torah n’a de cesse de nous montrer que l’amour de Dieu se répand dans le cœur de l’homme à mesure qu’il sait réduire les offenses mortelles à des litiges d’ordre civil, à mesure que punir se ramène à réparer ce qui est réparable et à rééduquer le méchant : c’est l’Esprit de la Torah. Il ne faut pas à l’homme une justice sans passion seulement. Yéshoua a constamment rappelé cela dans ses enseignements et, bien que Dieu lui même ordonnait parfois des jugements sévères afin qu’une certaine crainte salutaire puisse s’emparer du coeur des fidèles, il ne s’agit surtout pas d’un comportement que les convertis devraient adopter en toute circonstance, notamment au sujet des litiges corporels entre croyants au sein du Sanhedrin (tribunal).
L’interprétation STRICTEMENT littérale du “oeil pour oeil” est donc similaire à celle de la secte des boéthusiens dont la doctrine a, semble-t-il, été réfutée par Yéshoua qui aurait pris à contre pied tous ceux qui, comme eux, interpréteraient le “oeil pour oeil” comme devant être tout le temps appliqué dans un sens UNIQUEMENT littérale. Si des personnes sont d’un autre avis dans l’interprétation, ce n’est pas gênant, seulement si cette autre interprétation n’abolie pas la loi du talion qui est effectivement clairement enseignée dans la Torah.
Reflexion des sages d’Israël et impossibilité pour l’homme d’appliquer la loi du talion à la lettre
Avant toute chose, il est important de rappeler ce que nous demande la Torah vis à vis de notre écoute envers ceux qui doivent trancher sur des question délicates et difficles :
« Quand une affaire sera trop difficile à juger pour toi, qu’il faille distinguer entre sang et sang, entre cause et cause, entre plaie et plaie, un litige quelconque dans tes portes, tu viendras aux sacrificateurs de la race de Lévi, tu les consulteras, Et tu agiras conformément à ce qu’ils t’auront déclaré, tu prendras garde à faire selon tout ce qu’ils t’auront enseigné. Tu agiras conformément à la loi qu’ils t’auront enseignée, et selon le droit qu’ils t’auront prononcé; tu ne te détourneras point de ce qu’ils t’auront déclaré, ni à droite ni à gauche. Mais l’homme qui agira avec orgueil et ne voudra point obéir au sacrificateur qui se tient là pour servir l’Éternel ton Dieu, ou au juge, cet homme-là mourra, et tu ôteras le méchant d’Israël; » (Deutéronome 17.8)
Comme le dit le Maharal de Prague dans son ouvrage « le puits de l’exil » :
« Que Dieu accorde aux sages les dispositions nécessaires pour édicter les règles opportunes, l’Ecriture nous le fait déjà entendre : (Deut 17.2) : « Ne t’écarte de ce qu’ils t’auront dit, ni à droite, ni à gauche ». On voit là que Dieu a rendu les sages aptes à légiférer, selon les besoins, en connaissance de cause. Et personne ne peut dire que l’oeuvre de la nature ne vient pas de Dieu, car c’est Lui qui a réglé la nature. Il en est de même, en fait, pour les institutions des sages : tout vient de Dieu qui a donné, aux sages, les dispositions leur permettant de prendre, avec leur intelligence, les mesures qu’il fallait. »
C’est aussi, d’une certaine façon, ce que Yéshoua montrera à ses disciples : « Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent » (Matthieu 23.2).
Ainsi, ces textes ainsi que bien d’autres textes issus des proverbes de Salomon (voir la vidéo) nous invitent à consulter les sages de la génération lors “d’un litige quelconque” car Dieu accorde une grande importance à la parole des chefs et des sages d’Israël lorsqu’il y a « un différent » au sujet de la loi.
Alors, regardons justement ce que disent les sages à ce sujet :
« On a enseigné à l’école de Hiskia : un œil à la place d’un œil, et non une vie à la place d’un œil ». Car l’extraction de l’œil, qui viendrait comme punition de la perte de l’œil d’une victime, pourrait entraîner, de façon incontrôlable, jusqu’à une mort. Ce qui est l’inverse du principe. (Guémara Ketouvot 38B)
Est donc établie l’impossibilité logique de l’application du châtiment corporel. La logique de l’Ecrit, et celle de l’Oral, quoique fonctionnant ici en sens inverse, se nouent donc rigoureusement dans une démonstration implacable pour le bon sens.
Regardons cet échange intéressant :
« Rabbi Dostaï ben Yehouda enseigne : Œil pour œil : il s’agit d’une réparation en argent » (Baba Kama, 83 b).
Voici la suite :
« Tu dis “en argent”, mais peut-être s’agit-il effectivement de l’œil ? »
Mamach(vraiment) : de l’œil concret, charnel, souffrant ?
Hypothèse finalement rejetée : pour que la loi du talion soit validée au premier degré, il faudrait qu’un principe d’équivalence puisse être posé. Qu’un œil puisse compenser un œil, par commutation de valeurs semblables. Or, s’il y a égalité devant la loi, il ne peut y avoir égalité intrinsèque, qualitative, des existences et des situations :
« Imagine que l’œil de l’un soit grand et l’autre petit, pourrons-nous lui appliquer [strictement] la loi du talion ? » (ibid.).
« Imagine que celui qui a éborgné son prochain soit lui-même borgne, estropié, ou manchot, pourrons-nous lui appliquer [strictement] la loi du talion ? » (Baba Kama, 84 a)
La perte d’un œil n’a pas le même sens pour le borgne et pour le voyant ; le dommage esthétique causé à une femme ne s’évalue pas de la même manière que pour un homme : ainsi, dit le Talmud, les sensibilités sont variables ; les organes, réfractaires à toute comparaison. Fragilité de l’un, robustesse de l’autre : rien ne s’échange, pas même le degré de cécité, pas même la souffrance ; rien ne peut entrer dans une loi de symétrie.
« Une même législation vous régira » (Lévitique, 24, 22) : pour atteindre à cette justice vraie, l’égalité juridique doit se fonder sur l’inégalité entre les êtres, se construire comme différence.
Toute mesure de punition vengeresse, outre la répugnance qu’elle éveille dans la conscience hébraïque, apparaît absurde, qui n’en laisse pas moins le blessé seul avec sa souffrance, sans le soulager d’aucune manière :
« Comment imaginer que la Thora puisse prescrire une conduite parfaitement stérile – et ce, eu égard à la victime elle-même –, alors que, en interprétant la formule dans le sens d’une compensation en argent, le blessé du moins en tire quelque avantage » (Thora Temima, sur Exode, 21, 24, et sur Baba Kama, 84 a, n. 171).
Plutôt que de mutiler en retour, ne vaut-il pas mieux pénaliser et astreindre le coupable au dédommagement de la victime ?
Comme nous l’avons vu au-dessus, il est bon de le rappeler, l’école d’Hizkiah enseignait :
vie pour vie, oeil pour oeil, et non vie et oeil pour oeil. Mais si tu supposes qu’il s’agit du véritable talion, il pourrait arriver qu’en l’énucléant, tu lui ôtes également la vie.“
« Pourquoi une compensation monétaire ? Dieu dit : un oeil pour un oeil. Pourquoi ne pas le considérer à la lettre ? Tu ne le dois pas, car la Torah nous enseigne la chose suivante : mais une homme frappant un animal (Chemot, 24:18), et énonce que dans le cas d’un animal frappé il y aura compensation financière, induisant que dans le cas d’un homme frappé il y aura compensation financière. »
« Et au cas où cette source n’était pas satisfaisante (à tes yeux), remarque que la Torah dit :
Tu n’accepteras pas de rançon pour la vie d’un assassin coupable d’un crime capital, il sera mis à mort (Nombres, 35:31). Ceci montre clairement que tu n’accepteras pas de compensation dans ce cas précis, ce qui implique clairement qu’il peut y avoir compensation dans le cas de membres ôtés. »
« Rav Simeon ben Yohai (rabbin du II siècle après JC) remarque lui aussi ce que nous venons de découvrir : oeil pour oeil signifie compensation monétaire. Tu dis cela, mais on peut penser peut-être qu’en réalité il faut appliquer le véritable talion.
Que se passera-t-il alors si un aveugle arrache l’oeil d’un homme, ou si un manchot coupe la main d’un homme, ou quand un paralytique casse la jambe d’un homme ? Comment faire dans ce cas oeil pour oeil, vu que la Torah énonce : « Tu n’auras qu’une loi » (Vayikra, 24:22), induisant que la loi doit s’appliquer pour tous de la même manière ? ».
Mais encore, regardons cet autre passage en Exode 21.18 : « Si des hommes se querellent, et que l’un d’eux frappe l’autre avec une pierre ou avec le poing, sans causer sa mort, mais en l’obligeant à garder le lit (il y a donc eu blessures et meurtrissures infligées), celui qui aura frappé ne sera point puni, dans le cas où l’autre viendrait à se lever et à se promener dehors avec son bâton. Seulement, il le DÉDOMMAGERA de son interruption de travail, et il le fera soigner jusqu’à sa guérison. » (Ex 21.18-19) Lors de cette lutte dans laquelle il y a forcément eu blessure et/ou meurtrissures, il n’est pas dit de recevoir forcément une mutilation de type “blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure.” : Un dédommagement FINANCIER est accepté.
Là encore, nous avons un dédommagement n’ayant rien à voir avec une interprétation littérale de la loi du talion. La Torah est claire : « il le dédommagera ».
Et encore, regardons le simple mais pertinent commentaire du Rav Dynovisz* au sujet de ce verset (voir la vidéo) : « Si un homme frappe l’oeil de son esclave, homme ou femme, et qu’il lui fasse perdre l’oeil, il le mettra en liberté, pour prix de son oeil. Et s’il fait tomber une dent à son esclave, homme ou femme, il le mettra en liberté, pour prix de sa dent. »
Ici, nous avons justement un homme qui vient de perdre sa dent par la main d’un autre homme ! Dans la vidéo, le Rav Dynovisz explique : Si la loi du talion est si “talion” que cela, pourquoi n’applique-t-on pas ici le “oeil pour oeil” et “le dent pour dent” ? Effectivement, c’est ici la parfaite occasion de l’appliquer. Pourtant, la Torah refuse catégoriquement : il est question d’un dédommagement d’une autre nature, ici la liberté (qui revient dans ce cas, à de l’argent) et en d’autres endroits, il s’agit directement d’un dédommagement financier comme la suite de l’étude le prouvera encore davantage.
Insistons : « Si un homme frappe l’oeil de son serviteur, homme ou femme, et qu’il lui fasse perdre l’oeil, il le mettra en liberté, POUR PRIX de son oeil. Et s’il fait tomber une dent à son serviteur, homme ou femme, il le mettra en liberté, pour PRIX de sa dent. » (Ex 21.26-27)
Ici, l’expression traduite par « POUR PRIX » est rendu avec le même mot hébreu (Ta’hat) que celui utilisé dans l’expression “oeil pour (Ta’hat) oeil”.
Maïmonide (philosophe juif du Moyen-Age) constate également que l’oeil de la victime ne ressemble jamais exactement, quant à sa taille, son acuité visuelle, etc., à celui de l’agresseur. Arracher l’oeil de ce dernier reviendrait à lui enlever quelque chose qui porte le même nom, mais qui n’a pas le meme contenu. La conséquence en serait une violation de la loi ci-dessus (« Tu n’auras qu’une loi » (Vayikra, 24:22).
LA LOI DU TALION, LE PRINCIPE DE « L’EN-DESSOUS » : Analyse de la puissance du texte hébreu et de la sagesse d’Israël
Déjà, ce que nous avons vu auparavant suffirait pour appuyer solidement l’enseignement des sages qui penchent facilement par une interprétation non littérale du “oeil pour oeil, dent pour dent”. Mais le texte hébreu et toute sa magie va davantage asseoir une interprétation non littérale avec compensation financière : l’analyse minutieuse des versets révèlent que l’Ecriture elle-même parle d’argent.
Prenez un bol de concentration et constatez les merveilles de l’hébreu et de la Torah :
Dans Lévitique 24.20, le verset dit littéralement : « Une fracture A LA PLACE d’une fracture, un œil A LA PLACE d’un œil, une dent A LA PLACE d’une dent, comme il aura DONNE un défaut dans un homme, ainsi lui sera-t-il DONNE ».
Concernant l’emploi du mot « DONNÉ », voici une petite réflexion intéressante de Rachi, qui pointe ici une expression déplacée :
« Nos maîtres ont expliqué qu’il ne s’agit pas d’une mutilation entraînant un défaut corporel, mais d’une indemnisation en argent… D’où l’emploi du verbe « donner » dans ce contexte : une chose que l’on donne de la main à la main ».
L’exégèse déduit de la redondance du terme « donné » et de l’anomalie de son utilisation, impropre en cet emploi (la blessure est faite et non donnée), l’allusion à une réparation en argent. La législation des sages d’Israël préconisant une compensation pécuniaire à cinq niveaux (du dommage lui-même, de la douleur physique, des frais médicaux, de l’interruption de l’activité professionnelle, et du préjudice moral) (Cf. supra, p. 160, à partir de Baba Kama, 83 b ; chap. 8, est confortée et maintenue.)
Analysons maintenant le mot hébreux « Ta’hat » traduit par « pour » ou « à la place de » selon les traductions, et utilisé dans l’expression « œil pour(ta’hat) œil »
Le terme « pour », « à la place de », donnant « ta’hat » en hébreu, apparaît par exemple en Deutéronome 22.29 dans le verset : « puisqu’il (ta’hat) l’a opprimée », et implique un dédommagement en argent : « il donnera au père de la jeune fille cinquante sicles d’argent; »
Ainsi, plutôt que de priver le coupable de la fonction analogue, on cherche le moyen de rendre à la victime ce qui lui fut pris : « œil pour œil » dans un second sens, toujours classique, du mot « ta’hat », celui de « remplacement », de « suppléance » (Cf. Y. Z. Meklenburg, op. cit., sur Exode, 21, 24)
Le mot « ta’hat », grossièrement rendu par la préposition « pour » dans les traductions françaises, connaît en hébreu de multiples emplois grammaticaux. Ce mot « Ta’hat » est la clé de voûte de la formule du talion. C’est ce terme qui signifie à l’origine « en dessous », « inférieur » :
« Dieu fit l’espace, opéra une séparation entre les eaux qui sont au-dessous (Ta’hat) et les eaux qui sont au-dessus, et cela demeura ainsi » (Genèse, 1, 7).
« Adam connut de nouveau sa femme ; elle enfanta un fils, et lui donna pour nom Seth : « Parce que Dieu m’a accordé une nouvelle postérité au lieu (Ta’hat) d’Abel, Caïn l’ayant tué” » (Genèse, 4, 25).
Seth « au lieu » d’Abel : « Ta’hat » connote ici, par extension, la notion de substitut et de consolation. « Ta’hat » signifie l’effort de vivre, en dépit du malheur, la volonté de mettre au monde, contre le désespoir d’avoir perdu.
Ainsi et de la même manière, l’œil : rien ne saurait le guérir. Mais du moins peut-on penser à quelque palliatif, à un expédient de valeur moindre et donné pour tel : l’indemnité en argent marque cet effort et ce deuil. Une compensation symbolique, « en dessous » du véritable œil qui est irremplaçable.
Un célèbre sage d’Israël, le Gaon de Vilna, aimait à remarquer, à ce propos, qu’en substituant aux lettres du mot hébreu « Ayin » (l’œil), les lettres qui les suivent immédiatement dans l’alphabet (et donc situées « en dessous » des premières), on obtenait l’anagramme du mot Kessef : « l’argent ». D’où ARGENT POUR ŒIL ! Subtilité et sainte puissance de l’hébreu, sagesse de Dieu déversée dans la langue Sainte !
Ainsi, la Torah, dans l’expression « Ayin ta’hat ayin », « oeil pour œil », nous confronte clairement au principe de l’en-dessous. La Torah prescrit un dédommagement matériel : tout simplement de l’argent. Mais cet argent n’est que « Ta’hat », un lointain souvenir [en dessous] de la justice parfaite. Ce tout petit peu -si peu soit il- est impératif. La vraie justice parfaite sera rendu par Dieu au temps voulu ; l’homme étant incapable de cette minutieuse justice (voir plus bas dans l’étude), il se contentera de la compensation financière.
Toutefois, le ta’hat nous enseigne que nous ne devons pas remettre en question le principe de la justice. Ceci doit rester l’ambition et la cible, et le tout petit peu de justice dont l’homme est capable doit être réalisé à tout prix !
La compensation financière et Yéshoua
Le rav ron chaya déclare :
« La loi orale explique que œil pour œil, dent pour dent, etc…, ne signifie pas à D.ieu ne plaise qu’on doit crever les yeux à celui qui a crevé les yeux de son prochain. Cela est ridicule. La Torah ordonne de payer à la personne à qui on a crevé un œil la valeur d’un œil.
La loi du talion à proprement parler n’est pas juive (dans son interprétation commune faite par les non juifs). Si un homme a par exemple coupé la main de quelqu’un d’autre, la Torah demande un dédommagement pécuniaire, mais pas de couper la main de celui qui a coupé celle de son prochain. Il ne s’agit pas de vengeance personnelle mais de ‘réparation’ statuée par Hachem (Dieu).
« Mais s’il y a accident, tu donneras vie pour vie, oeil pour oeil, dent pour dent, pied pour pied, brûlure pour brûlure, meurtrissure pour meurtrissure, plaie pour plaie. »
Première constatation: observons la gradation : “1 verset pour la vie, 1 pour les dommages corporels graves, 1 pour les dommages légers”. De cela les rabbins déduisent qu’il doit exister une échelle au niveau des dommages et intérêts, mais que les atteintes à la vie doivent recevoir un traitement exceptionnel (en gros, la peine de mort, là pour le coup on est vraiment dans le talion brutal).
« Celui qui cause un dommage à son compagnon en est responsable et doit le réparer à cinq titres : pour le dommage matériel, pour la douleur, pour les soins médicaux, pour la cessation du travail et pour le préjudice moral » (Baba Kama, 83 b ; chap. 8, michna 1).
« Nos Sages se sont prononcés, par tradition reçue et conformément à l’esprit de la Thora, dont les voies sont de paix et d’harmonie, en faveur du dédommagement pécuniaire » (Note Thomas : comme largement démontré plus haut et plus bas dans l’étude) (Baroukh Halevi Epstein, Thora Temima sur Exode, 21, 24, n. 171).
Si on a causé un tort à autrui, il faut le dédommager financièrement avec précision contre le préjudice subi (voir plus haut) ; pour cela il faut faire évaluer le dommage par des experts et les pertes occasionnées sur différent plans seront évaluées, non seulement l’oeil mais aussi tous les usages que l’on en avait et toutes les jouissances. C’est cela que veut dire l’expression « oeil pour œil », « âyine ta’hate âyine » : nous sommes tenues de le faire en regardant ainsi les choses (oeil) et en les regardant ainsi sous le regard divin (oeil). Donc, rien de cruel ni de primitif.
L’amende payée en contrepartie de la dispense de recevoir une peine physique (d’emprisonnement par exemple, ou de coups à recevoir…) s’appelle “le kofér”. Il y a, par exemple, cinq types de familles de dommage (douleur, honte etc.). Chacune est évaluée à sa juste valeur afin que le lésé obtienne une compensation totale.
Il est intéressant d’insister : dans le chapitre 5 de l’Evangile de Matthieu, chapitre dans lequel Yéshoua donne sa position concernant la Loi du Talion (verset 38-39), Yéshoua, quelques versets au-dessus (verset 25), fait aussi référence au dédommagement financier :
« Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu’il ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l’officier de justice, et que tu ne sois mis en prison. Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n’aies payé le dernier quadrant. »
On serait en droit de penser qu’il s’agit ici de deux ennemis qui se sont querellés et que l’un a perdu sa dent lors d’un combat physique. Yéshoua dirait alors ici de régler le litige de la meilleur façon possible selon son enseignement donné plus bas au verset 38-39, sans quoi le fautif devra payer le juste montant d’un dédommagement devant le juge : “jusqu’au dernier quadrant”.
Ainsi, fermé à l’allégorie, à la richesse des explications des sages et aux nombreuses preuves fournies par la Torah elle-même et le texte hébreu, le Pharisien qui prend le texte « à la lettre » fera preuve d’une insensibilité analogue dans la réglementation du rapport social et de la vie civile. L’étroitesse du sens se redouble ainsi d’une rudesse des mœurs – que la convention culturelle associe au Dieu Vengeur de l’Ancien Testament.
« Œil pour œil, dent pour dent » signifie unanimement, dans la jurisprudence talmudique, « prix d’un œil pour un œil, prix d’une dent pour une dent ». Les rabbins tombent d’accord en effet pour s’écarter de la lettre et trancher en faveur de l’esprit qu’il y a derrière la lettre : la fameuse loi du talion sera globalement interprétée en termes de réparation matérielle, non de mutilation (bien que, comme nous le verront plus bas, l’application conrête du talion est parfois possible) ;
Ainsi, paradoxe des paradoxes : interprétant une fois encore mal un autre verset de l’Ecriture, “la lettre tue mais l’esprit vivifie” (2 cor 3.6), ce sont précisément ceux qui jugent bien faussement les juifs de n’avoir que “la lettre sans l’Esprit”, qui sont en vérité ceux qui désirent regarder uniquement la lettre de la Torah sans l’Esprit, au point de comprendre un systématique arrachage d’oeil et/ou une grave mutilation là où l’Esprit voudrait indiquer une autre possibilité, fournissant par la même occasion, un grand nombre de preuves issues de la Torah, du bon sens, de la raison, du contexte, de la pensée hébraïque, de l’hébreu et le tout, servi sur un plateau par les Sages d’Israël…
Yéshoua, loin d’abolir le moindre iota de la Loi divine, semble condamner certains Pharisiens pour avoir enseigné « œil pour œil » comme devant toujours et dans tous les cas être appliqué à la lettre (Matthieu 5:38-39), un enseignement qui peut subtilement prôner la vengeance. Or, comme nous l’avons clairement démontré, ce verset d’un “œil pour un œil” et “d’une dent pour une dent” ne fut appliqué littéralement que rarement dans le Judaïsme et JAMAIS il n’a été interprété uniquement littéralement comme s’il n’existait aucune autre façon de le mettre en pratique que de procéder à des mutilations systématiques.
En fait, un des SEUL Rabbin dans toute la littérature Rabbinique à avoir interprété « œil pour œil, dent pour dent » au sens littéral est Rabbi Eliezer (Bava Kama 84a), qui était connu pour n’avoir jamais dévié des enseignements de Beth Shammaï (Shabbat 130b ; Niddah 7b). L’école de Shammaï était connu pour être la plus stricte, rigoureuse et sévère.
Il y a de nombreux passages dans le Talmud qui enseignent à ne pas répondre ni aux provocations ni aux insultes, mais de les ignorer. Hillel lui-même a dit : « Ce qui t’est détestable, ne le fais pas à tes semblables » (Shabbat 31a). Yéshoua fera écho à cet enseignement en disant : « Tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le pour eux » (Matthieu 7:12).
De même, la Brit Hadacha (Nouvelle alliance) fidèlement à la Torah, n’a de cesse d’enseigner à ne jamais répondre au mal par le mal, à ne jamais se venger, à ne faire de mal à aucun homme, même s’il s’agit de notre pire ennemi et même devant un tribunal compétant qui prescrirait de lui crever un oeil : fuir le mal et pardonner étant l’attitude prescrite, laissant la vengeance à Dieu seul, le seul capable d’accomplir une parfaite vengeance, de la meilleur façon et au temps convenable, après avoir déployé tous les moyens pour amener le fauteur à la repentance.
A noter : certaines personnes appuient la doctrine du “oeil pour oeil” au sens littéral en s’appuyant sur d’autres versets de la Torah qui prescrivent la condamnation à mort d’une personne ayant commis de graves péchés : si “vie pour vie” est toujours appliquée à la lettre, alors il doit en être pareil pour le reste !
Mais, comme le montre plusieurs versets, le dédommagement financier dans un cas de dommage corporel sur un homme ne doit pas être comparé avec la peine de mort capitale décrétée par la Torah en cas de fautes graves (blasphème, Adultère ou meurtre par ex.). Effectivement, comme nous l’avons vu plus haut :
« Tu n’accepteras pas de rançon pour la vie d’un assassin coupable d’un crime capital, il sera mis à mort (Nombres, 35:31). Ceci montre clairement que tu n’accepteras pas de compensation dans CE CAS PRÉCIS, ce qui implique clairement qu’il peut y avoir compensation dans le cas de membres ôtés. »
Oui la Torah est extrêmement claire : la loi du talion est une vérité biblique parfaitement appliquée par HaShem (Dieu) si l’absence de repentance est là mais, dans le cas de dommages corporels et avec repentance, il s’agit très vraisemblablement le plus souvent d’un dédommagement et pour preuve : Jamais il ne s’est vu en Israël un Sanhedrin avec des juges pieux arrachant des dents, des yeux, coupant des bras, des jambes, des pieds : cela n’a jamais existé.
En équilibre sur un fil : finalement, une compréhension littérale possible ?
Mais les choses sont loin d’être aussi simples : il serait en vérité périlleux de trancher UNIQUEMENT en faveur d’une interprétation littérale seulement, tout comme il serait périlleux de trancher UNIQUEMENT en faveur d’une interprétation non littérale. Preuve en est, veuillez lire ci-dessous quelques extraits de réflexions tirées de divers sites israélites partageant quelques autres enseignements des Sages d’Israël :
Rambam, dans le Guide des égarés III, 41, s’exprime ainsi : « En général, la peine qu’on doit infliger à quiconque commet un crime sur son prochain, c’est d’agir envers lui exactement comme il a agi : s’il a porté une lésion au corps, il subira une lésion corporelle (…) Celui qui a privé quelqu’un d’un membre sera privé du membre, comme il est écrit « la mutilation qu’il aura faite à un homme lui sera faite également (Lev. 24, 20) (…) Pour les blessures dont il était impossible de rendre exactement la pareille, on était alors condamné à une amende d’argent, comme il est dit (Ex. 21, 19) : Il le dédommagera de son chômage et il le fera guérir ».
Deuxièmement, Rambam laisse bien sous-entendre ici que le châtiment corporel strict pourrait exister dans les cas généraux. Il y a donc bien une lecture évidente, patente, qui entérine cette loi du châtiment exact.
Malgré cela, Rambam lui-même, dans le Michné Tora Hilkhot Hovel ou Mazik chap. 1, 2-3, tranche bien sûr la halakha comme la Guemara, disant qu’il n’y a qu’une compensation pécuniaire. Il écrit aussi, dans l’introduction à son commentaire de la Michna, qu’un prétendu prophète qui dirait que l’expression « tu lui couperas la main » (Deut. 25, 12) doit être prise à la lettre, et non dans le sens d’une peine d’argent, montrerait par là qu’il est un faux prophète et devrait être mis à mort.
Que veut-il donc dire dans le Guide ? « Et il ne faut pas te préoccuper de ce que, dans ces cas, nous n’infligeons qu’une peine d’argent, car ce que j’ai pour but ici, c’est de motiver les textes bibliques, et non de motiver l’explication traditionnelle. En outre, j’ai aussi sur la tradition dont il s’agit une opinion qui ne peut être exposée que de vive voix ».
Quelle est cette « opinion » problématique ? Là encore, les explications les plus noires pourraient être proposées. Comme on l’a dit au début, voulait-il dire que les rabbins ont, par humanité civilisatrice, adouci l’ancienne loi du talion ? Moïse de Narbonne a pensé que Rambam ferait entendre par là que pour les rabbins eux-mêmes, toutes les fois que l’exécution de la loi du talion ne mettrait pas en danger la vie du coupable, elle serait applicable. Pour Shem-Tov, la distinction serait entre des actes volontaires, et des actes involontaires, par rapport auxquels la seule compensation pécuniaire serait justifiée. Mais celui-ci termine sa glose par une expression de désapprobation totale : « Puisse D. lui pardonner, à lui et à nous », qui montre bien la difficulté d’une telle construction.
Il semble plus certainement qu’il faut, comme Rambam en montre la nécessité, distinguer deux plans. Le plan du texte biblique, posant la règle de l’équivalence radicale, entre le dommage infligé et la peine encourue. En ce sens, il aurait été imprécis d’énoncer que la réparation d’une blessure, ou de la destruction d’un membre, puisse être autre chose que cette même blessure. Énoncer une compensation monétaire aurait bien évidemment amoindrit le sens de la gravité de l’acte, qui, parce qu’il est si violent contre un corps humain, ne mérite qu’une violence équivalente. Cependant, sur le plan de la peine, a posteriori donc, la cohérence de l’exégèse rabbinique traditionnelle reprend toute sa nécessité. Une fois le mal fait, la réparation n’est que pécuniaire. Mais on n’oublie pas, c’est ce que nous force à retenir Rambam, l’idée première, originelle (mais pas du tout au sens historique), que toute blessure au corps mérite une autre blessure.
Ainsi, une baraïta dans Baba Kama 84a énonce : « R. Eliezer a enseigné : « un œil à la place d’un œil », c’est un œil véritable. Crois-tu qu’il peut s’agir vraiment d’un œil véritable, (alors que l’on sait qu’il faut un dédommagement en argent) ? Rav Achi a enseigné : cela nous apprend que l’on évalue le montant du dédommagement d’après l’œil de l’agresseur, non d’après celui de la victime ». Cela pour asseoir que l’argent n’est pas exclusivement là pour réparer un dommage extérieur, fait sur un corps d’homme, mais qu’il s’agit d’un déboursement qui a pour origine l’œil du fautif, qui lui rappelle qu’il méritait en effet de perdre son propre œil.
Quelle est alors la logique de la Tora ché bé al pé ? Pourquoi ne pas assumer le châtiment corporel, lorsqu’il est possible ? La Guemara Ketouvot 38b montre que, précisément, le principe d’équivalence ne serait pas respecté : « On a enseigné à l’école de Hiskia : « un œil à la place d’un œil, et non une vie à la place d’un œil ». Car l’extraction de l’œil, qui viendrait comme punition de la perte de l’œil d’une victime, pourrait entraîner, de façon incontrôlable, jusqu’à une mort. Ce qui est l’inverse du principe. Est donc établie l’impossibilité logique de l’application du châtiment corporel. La logique de l’Ecrit, et celle de l’Oral, quoique fonctionnant ici en sens inverse, se nouent donc rigoureusement. »
http://yechiva.com/index.php/paracha/chemot/michpatim/307-127
Pour conclure, l’approche pragmatique accepte le sens littéral, mais le disqualifie pour vice technique. En effet, que faire dans le cas d’un agresseur aveugle qui crèverait l’œil d’autrui ? Comment le punir, lui qui ne voit déjà plus ?
Et comment faire pour infliger une blessure exactement identique (ni inférieure ni plus grande) à la plaie d’origine ? Quand bien même arriverions-nous à infliger une telle blessure au criminel, comment être sûr qu’il n’y succombera pas s’il est fragile de santé, ou plus sensible à la douleur ? Respecter cette loi à la lettre n’est pas réaliste, il n’y a donc d’autre choix, pour que justice soit rendue équitablement, que de comprendre cette loi, valable en théorie, comme une injonction de Kofer (dédommagement).
CEPENDANT, Contrairement aux dires des uns et des autres, il faut bien noter qu’aucune des approches non littérales données par les sages ne disqualifient le sens littéral pour des raisons éthiques ou humanistes qui seraient naturelles à nos consciences modernes : les raisons sont toutes autres et viennent s’harmoniser avec le contexte, l’hébreu et l’Esprit de la Torah.
Levinas, dans le même esprit, affirme que la formulation de la Torah écrite permet de souligner la gravité de l’atteinte physique, gravité grandement atténuée dans la seule interprétation pécuniaire de la Mishna. Les riches, pour lesquels le prix à payer pour quelques dents cassées est dérisoire, pourraient sous-estimer leurs actes. Mais la sentence biblique «Œil pour œil, dent pour dent» les place devant l’horreur de leur crime.
La punition prescrite par la Torah pour un voleur est le remboursement de l’objet du délit éventuellement augmenté d’une amende. La Torah aurait-elle pu formuler la même punition pour un voleur qui n’a pris «que» des biens et pour un agresseur qui mutile irréversiblement sa victime ? Par cette formulation non équivoque, la Bible hiérarchise ces fautes sur une échelle de valeur. Finalement, la loi du talion ainsi formulée aurait un caractère fortement dissuasif et pourrait décourager les agresseurs téméraires alors forcés de s’identifier à leur victime, à appréhender leur douleur.
Note Thomas : Effectivement, comme le mentionne le Rambam ou Eliezer, un vrai talion appliqué littéralement serait possible dans certains cas rares jugés nécessaires et réalisables par les juges : A ce sujet, si bien des fois, le pardon et la sincère repentance sont discernés par les sages juges et la compensation financière acceptée par la victime, nul besoin d’application stricte : Toute l’histoire d’Israël nous prouve que ce sont ici les cas les plus COMMUNS et sans rien abolir à la compréhension et à l’application effectivement littérale du verset en de RARES cas, c’est bien là ce qu’enseignent les sages ainsi qu’il est dit au sujet des litiges de ce type : « Tu auras soin d’agir d’après tout ce qu’ils t’enseigneront. Tu te conformeras à la loi qu’ils t’enseigneront et à la sentence qu’ils auront prononcée; tu ne te détourneras de ce qu’ils te diront ni à droite ni à gauche. L’homme qui, PAR ORGUEIL, n’écoutera pas (…) sera puni de mort. » (Deut 17).
Finalement, il est très peu probable qu’un riche puisse s’imaginer s’en sortir et être encouragé à mutiler son prochain pensant naïvement qu’il n’aura qu’à payer pour s’en sortir : le caractère dissuasif de la loi du talion et Sa possible application cumulés au grand discernement des juges qui décèlent la moindre entourloupe, ne permettent pas ce type d’abus (Jamais des sages juges ne laisseront un riche s’amuser à mutiler et s’en tirer avec une simple compensation financière, cela serait une insulte pour les sages et les juges, les choses sont bien plus complexes, subtiles et rares que cela).
Ainsi, la Torah écrite fixe-t-elle un standard de justice idéale, sans soucis pragmatique. Quant à la Torah orale, elle enracine cet idéal dans une réalité sociale. La loi du Talion, loi sanguinaire, n’est pas applicable telle quelle, non seulement pour les raisons mentionnées dans le Talmud, mais aussi parce qu’elle se contente de punir le coupable, sans dédommager la victime. Nos Sages exigent, quant à eux, une réparation financière, accompagnée d’excuses. Le criminel ne sera quitte qu’après avoir payé son dû, et avoir reçu le pardon de la victime. Ces modalités permettent de rétablir l’ordre social, un instant rompu par la violence de l’agression. Levinas écrit : « La violence appelle la violence. Mais il faut arrêter cette réaction en chaine. La justice est ainsi. Telle est du moins sa mission une fois que le mal est commis. L’humanité nait dans l’homme à mesure où il sait réduire les offenses mortelles à des litiges d’ordre civil, à mesure où punir se ramène à réparer ce qui est réparable et à rééduquer le méchant. » Cette justice humaine réparatrice s’inscrit d’ailleurs dans l’esprit de notre parasha, dont beaucoup de lois préconisent une juste vie en société.
La Torah orale ne serait donc pas, comme on l’entend souvent, un simple commentaire de la Torah écrite, mais une entité indépendante. Révélées toutes les deux au Sinaï, la Torah écrite et la Torah orale n’ont pas le même objectif, et peuvent même parfois se contredire. Cette dualité est exprimée par le Gaon de Vilna, dans son commentaire sur notre parasha: « La halakha déracine le texte écrit – [9]הלכה עוקרת מקרא -, cela est vrai pour beaucoup de sujets de la parasha de mishpatim… et la grandeur de notre Torah réside dans ce fait qu’elle tire sa source de la loi donnée à Moïse au Sinaï, mais qu’elle s’inverse comme l’argile sous le sceau».
Telle notre parasha, qui nous ramène à la réalité de la vie sociale après l’expérience mystique du don de la Torah au Sinaï, la Torah orale tente de rendre accessible pour une société humaine variable et hétérogène, une vérité éternelle exprimée dans la Torah écrite. Nos Sages sont les vecteurs de cette transposition, parfois même au prix de contradictions frontales avec le texte. La Halakha est fixée par les humains, selon des règles rigoureuses enseignées au Sinaï. L’Homme est donc responsable de l’application de la Loi sur Terre. C’est à ce sujet qu’il a été ditלא בשמים היא”[10], la Torah n’est pas dans le Ciel”.
http://www.modernorthodox.fr/mishpatimliorah/#_edn4
La lettre tue mais l’Esprit vivifie
En contexte avec ce sujet épineux de la loi du talion, dans l’ouvrage Pirké Avot (Maximes des Pères), la sagesse d’Israël nous remémore quelque chose de fort intéressant au sujet de la relation étroite qu’il peut y avoir entre la paix, la justice et la vérité (les versets biblique ont été rajoutés car n’apparaissant pas dans l’ouvrage), ce qui va venir éclairer davantage la fameuse loi du talion pour venir définitivement entériner la justesse de l’enseignement des Sages d’Israël sur la loi du talion :
« Quelque grand, quelque important que chacun de ces principes puisse être (paix, justice, vérité), il doit parfois céder le pas à l’un des autres. C’est ce que nous allons tâcher d’illustrer par quelques exemples.
Il arrive que le droit ne puisse se faire prévaloir, parce que la vérité exige qu’on fasse passagèrement fit du droit. Nos sages appellent cela une décision commandée par les circonstances, quoique contraire au droit. Le prophète Élie se vit contraint, pour faire admettre la vérité éternelle, d’élever un autel sur le Mont Carmel, et il y offrit un sacrifice à l’Éternel, quoi que la loi n’autorisa pas à offrir de sacrifice ailleurs que dans l’enceinte du temple de Jérusalem. C’était la manifestation de l’éternelle vérité, devant laquelle le droit devait s’effacer passagèrement.
Note Thomas : exactement de la même manière et dans le même esprit, les sages ont statué un dédommagement financier pour les cas de grave mutilation tel qu’un oeil arraché car, bien que le verset semble exiger une mutilation contre une mutilation, la vérité est qu’il est impossible ou très difficile d’appliquer un vrai talion sans risque d’un dommage psychologique et physique incontrôlable, pouvant entraîner jusqu’à la mort du mutilé par complication hémorragique et infection aggravée, causant ainsi au final des dommages bien plus sévères et importants que ne l’aurait exigé un parfait talion, ce qui irait à l’encontre de la volonté divine ; c’est ainsi que les sages ont statué pour un dédommagement dans bien des cas ; au sujet de cette prescription des sages, il est dit : « Tu auras soin d’agir d’après tout ce qu’ils t’enseigneront. Tu te conformeras à la loi qu’ils t’enseigneront et à la sentence qu’ils auront prononcée; tu ne te détourneras de ce qu’ils te diront ni à droite ni à gauche. L’homme qui, PAR ORGUEIL, n’écoutera pas (…) sera puni de mort. » (Deut 17).
De même, dans le cas de lésions plus légères, puisque le texte hébreu fait clairement allusion à une réparation en faveur de la victime et un dédommagement financier dans les cas graves sur ordre des sages, il s’agira ici aussi d’un dédommagement dans la plus part des cas car, nous sommes en droit de penser que le fait d’infliger un châtiment corporel à son ennemi n’a rien de réparateur mais au contraire, cela encouragerait à maintenir un esprit de vengeance chez l’un, de rancune chez l’autre, ce qui est l’inverse de l’Esprit de la Torah parfaitement incarnée en Yéshoua qui, fidèlement à l’enseignement des sages, demande de bénir ses ennemis et de rembourser jusqu’au dernier quadrant celui à qui on a fait du tord, non pas de leur arracher un membre ou de les défigurer en réponse. La Torah maintien “le oeil pour oeil” dan son application strict en de rares cas, mais, si le pardon, la repentance sont présents chez l’agresseur et/ou que l’acceptation d’un dédommagement financier est acceptée par la victime, alors la Torah approuve cette issue. Lorsque Pierre coupa l’oreille d’un souverain sacrificateur en présence de témoins, Yéshoua appliqua encore ce principe : il bénit son ennemi, et lui guérit l’oreille bien que certainement, il le fit aussi pour d’autre raison.
Insistons : ce qui est valable ici ne l’est pas dans le cas de l’ordonnance “vie pour vie” où les complications hémorragiques sont inexistantes, et où la sévérité du châtiment est à la hauteur de la gravité de la profanation. De plus, les sages décèlent ce principe de réparation dans le texte hébreu comme nous l’avons vu plus haut et ainsi : si le texte n’en demeure pas moins vrai et sévère, il s’efface passagèrement devant la vérité d’une loi difficile à appliquer dans bien des cas, ce qui est, comme le disent les sages : une « décision commandée par les circonstances, quoique contraire au droit » : le droit stricte s’effaçant ainsi passagèrement devant la vérité, sans rien renier ni du principe, ni de la vérité enseignée par le texte écrit car assurément, sans repentance, le véritable talion sera appliqué par Dieu lui même comme nous le voyons si souvent dans ce monde et dans la Torah.
Mais aussi, force est de l’admettre, la loi du talion, en de plus rares occasions, dans des cas généraux dont il est possible de rendre la pareille sans mettre en péril la vie ou aller au delà de la loi du talion, alors, la loi pourra peut-être se voir administrer par un tribunal compétant, comme le suggèrent d’autres sages d’Israël tels que le Rambam ou Rabbi Eliezer, préservant ainsi la lecture effectivement littérale du verset « pour que vous ayez sa crainte devant les yeux, afin que vous ne péchiez point. » (Ex 20.20) : « Pour les blessures dont il était impossible de rendre exactement la pareille, on était alors condamné à une amende d’argent, comme il est dit (Ex. 21, 19) : Il le dédommagera de son chômage et il le fera guérir » (Rambam).
Enfin, tout ceci trouve sa trace et sa preuve historique dans le fait qu’il n’a jamais été vu de cas de mutilation type “oeil pour oeil” dans les tribunaux en Israël car effectivement, ainsi que le dit le Rav David Zenou: « A l’époque du grand tribunal (Sanhedrin), la peine capitale n’était appliquée qu’a des moment extrême, si bien que le Talmud écrit que le Tribunal qui condamne a mort tout les 70 ans est sanguinaire. »
Pirké Avot continue : « De même, il faut parfois faire fi de la justice, par amour de la paix. Schimeï, le fils de Guéra, avait injurié et maudit le roi David, l’oint de Dieu qui était en fuite : par amour de la Paix, Le roi, revenu vainqueur, ne pouvait permettre à la justice de s’exercer librement. Il refusa sa mort :
« Alors Abischaï, fils de Tseruja, prit la parole et dit : Schimeï ne doit-il pas mourir pour avoir maudit l’oint de l’Eternel ? Mais David dit : Qu’ai-je affaire avec vous, fils de Tseruja, et pourquoi vous montrez-vous aujourd’hui mes adversaires ? Aujourd’hui ferait-on mourir un homme en Israël ? Ne sais-je donc pas que je règne aujourd’hui sur Israël ? Et le roi dit à Schimeï : Tu ne mourras point! » (2 Samuel 19.21) »
Yoav (Joab), le puissant guerrier, avait souillé sa main d’un double assassinat : par amour de la Paix, David ne put le punir (Note Thomas : bien qu’il soit dit : “vie pour vie” dans la loi du talion). Mais peu avant sa propre mort, David, conscient de la divine Torah du talion, dira tout de même à son fils Salomon :
1 roi 2.1 : « Au reste, tu sais ce que m’a fait Joab, fils de Tséruja, ce qu’il a fait à deux chefs des armées d’Israël, à Abner, fils de Ner, et à Amasa, fils de Jéther, qu’il a tués, versant dans la paix le sang de la guerre, et ensanglantant du sang de la guerre la ceinture qu’il avait aux reins et les souliers qu’il avait aux pieds. Tu agiras selon ta sagesse. »
Note Thomas : La encore, au sujet de la loi du talion, exactement dans le même esprit que ce qui est dit ici au sujet de Yoav, nous comprenons mieux pourquoi les sages ont statué un dédommagement financier dans la majorité des cas, faisant passagèrement « fit de la justice par amour de la paix », la mutilation contre une mutilation, comme nous l’avons déjà vu, étant souvent difficile à mettre en oeuvre par des hommes pour diverses raisons aussi bien spirituelles que corporelles.
Mais, à cause de l’absence d’authentique repentance, le talion sera finalement rendu par Dieu, par exemple dans le cas de Schimeï qui fut épargnée par David, mais qui se verra rattrapé par la mort sous le roi Salomon :
« Et le roi Salomon dit à Schimeï : Tu sais au dedans de ton coeur tout le mal que tu as fait à David, mon père; l’Eternel fait retomber ta méchanceté sur ta tête. » (1 Roi 2.44)
Conclusion : La Justice de Dieu
Le Rav Ron Chaya déclare au sujet de la loi du talion et du dédommagement : « Il ne s’agit pas de vengeance personnelle mais de ‘réparation’ statuée par Hachem (Dieu). Si Hachem veut faire du mal à Réouven, Il va chercher un délégué qui pourra remplir ce rôle. Hachem va prendre par exemple Chimone et le placer dans une situation où il aura le libre arbitre de faire du mal à Réouven. S’il décide de ne pas lui faire de mal, alors D. prendras quelqu’un d’autre pour faire ce mal à Réouven. Si Chimone décide de faire le mal, il sera puni pour cela, bien qu’il ait, en fin de compte, réalisé le plan de D. »
Quoiqu’il en soit, la mauvaise compréhension et la mauvaise interprétation de ce verset peut s’avérer être absolument terrible : pour les puristes de la SEULE et UNIQUE interprétation littérale, cela revient à faire fi de la subtilité et de la grande sagesse de Dieu dont les voies sont paix, harmonies et miséricordes et qui, sans rien renier à sa Torah parfaite, a accordé le pouvoir et l’autorité aux Sages d’Israël d’autrefois de statuer de la façon la plus intelligente possible (voir Deut 17).
De plus, prôner une stricte et unique application littérale du “oeil pour oeil” reviendrait à encourager la vision d’un Dieu sanguinaire et cruelle ayant mis en oubli sa propre miséricorde, aboutissant à une vision négative et péjorative du peuple d’Israël et encourageant par la même occasion à accepter la terrible et fausse doctrine de l’abolition de la Torah : Effectivement, dans cette vision erronée, le Dieu gentil du nouveau testament serait désormais représenté par un Jésus venu mettre un terme au Dieu sanguinaire et cruelle de l’ancien testament et à ses lois anciennes, dépassées et désormais caduques du type “oeil pour oeil”, qu’il serait venu abolir : “il vous a été dit mais moi je vous dit” a dit le Messie, un enseignement donnant lieu à une interprétation faisant place à la doctrine de Marcion (Dieu de l’ancien et Dieu du nouveau) et entraînant du même coup un nombre considérable de chrétiens à ne plus étudier la Torah, alors qu’il s’agit ici précisément de l’un des devoirs bénis les plus précieux du croyant, grandement utile et nécessaire pour la véritable marche dans la sanctification !
Mais finalement, il semblerait y avoir un danger aussi pour les puristes de la SEULE ET UNIQUE interprétation NON littérale car, malgré tout, la clarté du texte semble être sans équivoque comme le Rambam le laisse entendre mais, la sagesse d’Israël vient à la rescousse des difficultés techniques et spirituelles de la loi du talion et les maîtres ont statué, n’en déplaise aux contradicteurs, à la possibilité d’un dédommagement financier dans les cas aptes à être jugés de la sorte et qui sont majoritaires.
Finalement, une fois encore, tout est une question d’équilibre, conduit par l’Esprit de Dieu et devant traiter chaque cas selon la sagesse de Dieu, afin de déterminer la meilleur décision à prendre : voilà un vrai sanhédrin (tribunal) compétant ! Un tribunal compétant n’est pas un tribunal qui, systématiquement appliquerait des mutilations graves ou légères sans chercher à user de sagesse pour trouver la meilleure des solutions conformes à toute la Torah.
Cependant et il faut insister : certains, en voulant visiblement mépriser les explications des sages d’Israël et l’héritage merveilleux que le monde rabbinique a hérité de ses pères « à qui les oracles ont été confiés » (Rom 3.2), ne font que perpétrer et entretenir une de ces racines empoisonnées et imprégnées d’orgueil qui produisent toutes sortes de fausses doctrines. Ainsi, dans le cas de notre étude, certains iront jusqu’à soutenir contre vents et marrées, une systématique mutilation des membres du corps découlant d’une interprétation UNIQUEMENT littérale du “oeil pour oeil” alors que Yéshoua en personne semble réfuter cette seule et unique interprétation littérale, redirigeant l’interprétation de la Torah vers son essence qui est la bonté et la miséricorde, de même que les sages d’Israël statuent, démontrant par l’hébreu, le contexte et la Torah elle-même, qu’un substitut et un dédommagement financier est acceptable dans bien des cas. S’il n’y a pas de repentance de la part de celui qui a causé un dommage corporel, Dieu lui appliquera certainement lui même un talion parfait en tout point, par la main des juges peut-être mais bien rare sont les cas ou Dieu laisse les hommes arracher des membres, crever des yeux, amputer etc, et ne parlons pas de l’impossibilité technique d’obtenir un vrai talion en arrachant les membres ou en mutilant une personne, comme nous l’avons démontré dans cette étude !
A l’aide du texte hébreu, du contexte et de l’Esprit de la Torah, “oeil pour oeil” fait bien aussi (Et surtout) référence à un dédommagement financier et ne devrait donc jamais être pris SEULEMENT et UNIQUEMENT à la lettre. Vouloir statuer et trancher trop vite en méprisant les enseignements des sages d’Israël dénoterait seulement une belle pointe d’orgueil. A ce sujet, il est dit :
« L’orgueil fait échouer les plus sages, diminue la raison et obscurcit l’intelligence. A plus forte raison pour les étudiants qui n’ont pas recueillis assez d’expérience au service de leur maîtres, et qui, venant à peine d’ouvrir les yeux, s’imaginent déjà être des savants accomplis. C’est à l’égard de ceux-ci qu’il est dit : « Tout coeur hautain est en horreur à Dieu » (prov 15.5). Quiconque désire atteindre le degré de « propreté » doit nécessairement se purifier de tout cela et comprendre que l’orgueil est un état d’aveuglement qui empêche l’intelligence humaine d’apercevoir ses défauts et ses insuffisances. » (La voie des justes, Ramhal).
Il y aurait donc en vérité 2 catégories dans “la loi du talion” authentiques qui s’harmoniseraient dans un délicat équilibre :
– Les fautes capitales qui, quant à elles, entraine assurément la peine capitale de mort : adultère, meurtre, blasphème etc (vie pour vie).
– Les fautes entraînant des dommages corporels dont la réparation se fait par dédommagement financier selon les enseignements des sages avec peut-être, en de rares cas et bien que cela ne se soit jamais vu, un application stricte du verset mais ce n’est pas la décision de l’ensemble des sages d’Israël et ce n’est pas non plus ce que Yéshoua semble enseigner : tandis qu’il avait parfaitement l’occasion de préciser sa pensée à ce sujet, il montre le voie à suivre (Matthieu 5). Ainsi, dans le cas d’un dédommagement, la véritable compensation/justice totale et complète pour toute chose sera inévitablement complétée par la justice divine, ici-bas, tôt ou tard, dans les générations à venir ou au jour du jugement, seule la repentance évitant le pire car la bonté de Dieu est sans limite pour quiconque se repent et une sincère repentance peut annuler tous les mauvais décrets…
EN définitif et pour conclure, nous pouvons maintenant comprendre une autre facette de cette expression « oeil pour œil » : l’hébreu n’a pas choisi cet expression et cette loi par hasard car effectivement, le mot “âyine” signifie “oeil” mais aussi “source”. En effet, ce que tu vois par ton oeil (âyine) révèle ta propre source (maâyane) car il n’y a pas de barrage possible entre les deux, disent nos Sages, lors du regard : ainsi, celui qui regarde une image troublante ou laide ou méchante est atteint dans ses profondeurs ipso facto ; il y a un conduit direct entre la surface de l’oeil et la profondeur la plus intime de nous-mêmes, la source.
Alors avec quel oeil regardez-vous la Torah et le peuple du Dieu vivant ? Votre compréhension du “oeil pour oeil” statuera certainement, soit en vous encourageant, soit en vous poussant à la repentance, cette voie merveilleuse préparée par Dieu afin d’échapper à l’abîme de nos fautes car, au delà de l’interprétation que l’on peut faire de ce célèbre verset, il est bien question de notre ouverture d’esprit et de notre attitude envers les enseignements des sages d’Israël….
« Ton oeil est la lampe de ton corps. Lorsque ton oeil est en bon état, tout ton corps est éclairé; mais lorsque ton oeil est en mauvais état, ton corps est dans les ténèbres. Prends donc garde que la lumière qui est en toi ne soit ténèbres. Si donc tout ton corps est éclairé, n’ayant aucune partie dans les ténèbres, il sera entièrement éclairé, comme lorsque la lampe t’éclaire de sa lumière. » (Luc 11.34-36)
Que la lumière de Dieu puisse guérir nos coeurs parfois si abîmé : Lui seul est capable de guérir et d’accéder là ou nul homme ne saurait rentrer…
Prière :
O toi HaShem, le Dieu vivant et vrai, nous te demandons de nous aider dans nos faiblesses si nombreuses et de déployer Ta puissance dans nos insuffisances ! Pardonne nos fautes et nos mauvaises interprétations de Ta puissante Parole Sacrée, veuille nous guider à toujours mieux la comprendre ! Pardonne notre mépris conscient ou inconscient envers la sagesse glorieuse des Sages d’Israël qui ont lutté et donné leur sueur et leur sang jusqu’à leur vie pour nous transmettre aujourd’hui encore Ta puissante Torah avec les explications de plusieurs de ces anciens que tu as choisis et établis depuis la fondation du monde. Adonaï, aide nous à regarder chaque chose avec le bon oeil, cet oeil éclairé par ton Rouah HaKodesh (Esprit Saint), illuminant ainsi tout notre être, corps, âme et esprit ! Aides-nous à avoir une vision claire de Ta Parole nous permettant de t’aimer de tout notre coeur mais aussi d’aimer notre prochain comme nous-même. Adonaï, augmente notre sagesse, notre intelligence spirituelle et notre discernement afin que l’on puisse grandir dans les voies somptueuses et agréables de Ta Torah et avec humilité. Pardonnes nos manquements, fais-nous grâce, aides-nous à nous repentir toujours plus profondément, arraches toute racine d’amertume et d’orgueil de nos coeurs, soignes et panses nos blessures parfois si nombreuses qui nous empêche de voir d’un oeil éclairé la vérité. Seigneur, nous te demandons toutes ces choses, non pas à cause de notre propre justice, mais à cause de ta grande bonté et de ton abondante miséricorde que tu as manifesté et déployé dans le Mashiah, Yéshoua notre bien aimé grand frère et sauveur, le gardien et le président de nos âmes ! Amen vé amen !
Etude de Thomas, inspirée de sources juives et de cet article : http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=CITE_030_0155 (*), Ainsi que d’extraits situés dans quelques documents PDF intéressants trouvés sur le site web suivant : http://torahshelyeshua.blogspot.fr/ (*)
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Merci mille fois à toutes et tous ,à Toi Thomas, pour les éclaircissements bien venus, et les commentaires des frères et soeurs dans la foi , qui posent des questions qui ne me seraient pas venues à l’esprit et qui m’ouvrent des horizons insoupçonnés , alors questions et réponses sont “du pain béni” pour moi qui débarque dans “le retour aux racines” J’éprouve un véritable soulagement à l’écoute et à la lecture de cette étude qui conforte l’idée que j’avais du peuple de l’Eternel qui ne peut dire une chose et son contraire, donc lorsque j’entendais des “horreurs” sur le peuple Juif , sans savoir comment les réfuter, je les réfutais en silence. Béni soit notre Seigneur et Maître qui m’a placée en face du messager capable de m’ouvrir l’esprit en ces jours, et de me faire ainsi goûter à la sérénité de la vérité comprise ! Soyez toutes et tous bénis !
Bonjour Thomas, j’ai lu quasiment la totalité des articles de la rubrique “doctrine de l’abolition de la loi”, il y a des points avec lequel je suis d’accord avec toi (moi même essayant de m’éloigner par l’aide du Seigneur Yéshoua du christianisme paganisé) et d’autres points (c’est surtout au niveau de tes conclusions) que je ne partage pas. Ainsi, vraiment dans un but d’échange constructif avec un esprit d’humilité, je me permettrai de soulever mes quelques objections et aussi mes questionnement sur certaines de tes affirmations.
Mais avant tout ma première question concerne ceux que tu qualifie de “sages d’Israël”. Dans plusieurs de tes articles je te vois t’appuyer sur leurs écrits ou leurs paroles pour fonder tes arguments ( Attention il ne s’agit pas d’un reproche mais d’un simple constat et je n’en conclu rien). Ainsi voici mes questions :
– Qui sont-ils ?
– Comment ce statut s’acquiert-il aujourd’hui ?
– Leur compréhension et interprétation de la torah peut elle remise en cause doit elle être considéré comme ayant autorité comme celles des Apôtres dans l’Eglise ?
– Quelle place devrait être accordée à leurs écrits dans l’Eglise ?
merci pour tes réponses, très Fraternellement.
Shalom Déo, merci pour ces questions posées avec respect, ce qui ouvre le dialogue et permet un échange qui j’espère, sera animé jusqu’au bout par l’amour de la vérité.
Concernant les Sages d’Israël, si Dieu le permet, une petite série vidéo explicative paraitra prochainement sur le site, premier trimestre 2022 je l’espère si Dieu le permet.
Très brièvement, voici les réponses à tes questions :
– Qui sont-ils et comment ce statut s’acquiert-il aujourd’hui ?
R : C’est un sujet vaste comme les océans. Pour faire au plus simple : ce sont les maitres de la Torah et les dirigeants spirituels du peuple juif qui se sont donnés corps et âmes pour bénir et guider le peuple dans les voies de Dieu tout au long de l’histoire, dans chaque génération. Ils ont su préserver et transmettre de génération en génération, le colossal et précieux héritage d’Israël depuis l’époque du don de la Torah sur le mont Sinaï. Leur rôle fut notamment particulièrement précieux et fondamental dans la conduite du peuple juif durant le grand exil et dans la préservation des oracles de Dieu (fidèlement à Romains 3).
S’il est évident que David, Salomon, Daniel et bien d’autres encore peuvent être qualifiés de “Sages d’Israël”, plusieurs s’accordent à dire que l’activité des sages d’Israël dont on parle communément s’étend particulièrement sur plus de neuf cents ans, de la révolte des Maccabées à la conquête des pays méditerranéens par les Arabes (leurs écrits constituent une part majeur de la littérature juive). Tous les grands rabbins de chaque génération jusqu’a aujourd’hui s’inspirent et s’efforcent à être fidèles à l’enseignement des Sages selon ce que la Torah écrite demande (“cette Torah, tu l’enseigneras à tes enfants”, etc). Paul a par exemple été instruit au pied d’un grand Sage d’Israël reconnu nommé Gamaliel. Bien qu’on ne puisse pas le prouver, il est très probable qu’en choisissant Paul comme émissaire, c’est à dessein que le Messie Yéshoua choisit un juif versé dans l’enseignement des Sages, ce qui effectivement transpire dans toutes les épitres de Paul pour qui connait un minimum l’enseignement des Sages.
– Leur compréhension et interprétation de la Torah peut-elle être remise en cause, doit-elle être considérée comme ayant autorité comme celles des Apôtres dans l’Église ?
R : Pour le chrétien, dès lors que l’Evangile et l’enseignement des apôtres n’est pas remis en cause, tel enseignement d’un Sage reconnu peut être considéré comme ayant autorité, je ne vois pas de problème à cela.
Egalement, nous avons le droit de ne pas être d’accord avec certaines interprétations de tel ou tel Sage, dès lors que nous restons respectueux vis-à-vis de son explication et à condition que notre désaccord reste fidèle à la Torah et à l’enseignement d’autres Sages. Chaque verset contient des dizaines d’interprétations possibles qui s’harmonisent et se complètent. Chaque verset possède de nombreux niveaux de lecture différents. Les Sages eux-mêmes, régulièrement, divergent dans certaines interprétations, mais la beauté de la chose est la suivante : en creusant, on se rend compte que chacun a en vérité raison dans son interprétations, c’est juste qu’il explique la chose à un niveau différent. Un exemple connu me vient à l’esprit : Esaïe 53 parle du Messie, mais parle aussi d’Israël, car les deux sont liés très intimement (“le salut vient des juifs”) et les deux interprétations sont en réalité vraies bien qu’elle paraissent au départ différentes.
– Quelle place devrait être accordée à leurs écrits dans l’Église ?
Idéalement, je crois que leur place devrait être grande, mais cela nécessite une réelle rééducation à bien des niveaux. La providence de Dieu étant parfaite, les chrétiens, sans même le savoir, sont prêts à cela, car l’enseignement des apôtres qu’ils chérissent à juste titre est en réalité pétri de l’enseignement des Sages et de principe de foi fondamentaux enseignés par les Sages. Il faut juste prendre le temps d’expliquer afin que les contradictions et les incompréhensions tombent d’elles-mêmes.
Ce sujet est très vaste et rempli de subtilité, de nuances à apporter et d’explications à donner, c’est pourquoi, tout un travail est en cours de préparation à ce sujet et aidera quelques-uns à y voir plus clair je l’espère.
À bientôt, merci pour ton approche, respectueuse et humble, c’est toujours appréciable, et de plus en plus rare…
PS Au sujet des autres articles de la rubrique “doctrine de l’abolition de la loi” et des points avec lesquels tu n’es pas d’accord, je t’invite à réagir sous les articles en question.
Shalom et merci Thomas de t’être donné la peine de me répondre. J’ai quelques réponses, même si il demeure des questions, donc j’attends la prochaine étude sur le sujet. Mais au moins ça me permet de comprendre un tout petit peu quelle part tu accorde aux “sages d’Israël” dans ton analyse des écritures.
A chaque fois qu’une question me viendra à l’esprit à ce sujet, je te le ferai savoir.
Sois béni !
Merci. Enfin une zone d’ombre qui se dissipe par rapport à ma compréhension de ce commandement.
Ces derniers temps, je m’interroge beaucoup sur les relations entre Yéshoua et les Juifs de son époque. Se pourrait-il que ses enseignements aient étés plus proche d’un point de vue doctrinal des Juifs pharisiens de l’école de Hillel que des autres courants religieux ? Loin de moi l’idée de caser notre Machiah venu confirmer la doctrine du Père dans un quelconque groupe religieux mais je remarque que beaucoup des enseignements de Yéshoua rejoignent ceux des pharisiens de l’école de Hillel.
Ce qui laisserait donc penser qu’il n’était pas forcément éssenien comme beaucoup le supposent…
Tout ce qui renvoie aux pharisiens a vraiment une connotation péjorative dans le milieu chrétien mais si l’on prend le temps de lire les Evangiles en otant tout préjugés sur les pharisiens , il y’a quand même un certain nombre de Juifs issus de la secte des pharisiens qui ont reconnu Yéshoua comme étant celui envoyé par Dieu.
Quand on repense à la loi du talion, nous sommes obligé de constater une volonté de remettre les choses dans des proportions justes. Car en effet, nous pouvons assez bien imaginer que 600 000 hommes dans un millieu hostile comme le désert avait besoin de lois pour régir les futures conflits et ce dans le but de ne pas se laisser emporter sous le coup de la colère et de faire mourrir un homme pour un oeil et pour une dent. Le but de la loi du Talion, c’est de remettre dans des proportions raisonnable le préjudice encouru.
La victime doit savoir que justice sera rendu, celui qui cause l’offense sait qu’il devra dédommagé pour valeur d’un œil, d’un dent, ‘une vie…
Ce qui est pour l’époque, une avancé et un des codes les plus éthique…d’autres codes existent à l’époque et applique une notion similaire au talion, tel que le code d’Hamourabi.
Le cœur de Dieu, c’était certainement que ceux ci puissent aboutir au pardon, c’est la voie par excellence. Malheureusement à cette étape ci de leurs parcours, leurs coeurs ne sont pas encore disposé à un recevoir et à appliqué une justice supérieur.
J’ose espérer que nous avons fait du chemin depuis et que nous tendons aujourd’hui à elever le principe pour faire connaitre la justice de Dieu.
Je rajouterai une précision d’importance : En parfait accord avec l’enseignement de Yéshoua qui justement nous montre constamment que le coeur de la loi de Dieu consiste justement à aller au delà de la stricte loi littérale (lettre de la loi), Yonah de Gerone, dans son excellent ouvrage “les portes du repentir” rapporte ce que les sages d’Israël disent :
« Il s’agit également d’un commandement positif que d’agir au-delà de ce qu’exige la loi. Dans plusieurs cas, ce commandement figure parmi les commandements les plus grave, par exemple ce que disent les sages : “Jérusalem fut détruite parce que ses habitants se limitaient à la stricte loi dans leur rapport avec autrui, et qu’ils n’agissaient pas au-delà de ce qu’exige la loi.” »
Ainsi, loin d’abolir la loi, on comprend mieux ce que Yéshoua dit : « il vous a été dit MAIS moi je vous dis ».
La lettre de la loi te dis Oeil pour oeil ? Yéshoua te dis d’aller plus loin comme il est dit : « car le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde. La miséricorde triomphe du jugement. » (Jacques 2.13) et encore, pour tous ceux qui pensent que le oeil pour oeil devrait tout le temps être appliqué à la lettre, Job leur répond :
« Tu dis : Ma manière de voir est juste, Et je suis pur à tes yeux. Oh ! si Dieu voulait parler, S’il ouvrait les lèvres pour te répondre, Et s’il te révélait les secrets de sa sagesse, De son immense sagesse, Tu verrais alors qu’il ne te traite pas selon ton iniquité. » (Job 11.6)
Voir aussi cette image extaite d’une conférence de l’assemblée Netivot Olam et qui résume assez bien la chose :
J’ai entendu cette révélation d’un enfant de Dieu qui a touché mon coeur : Car la Bible est un livre spirituel, ouvert aux coeurs purs, simples, d’enfants. La loi se comprend avec le coeur de Dieu, révélé, d’une façon spirituelle.(l’Alliance a été renouvelée pour nous parler plus clairement.)
La Grâce est plus exigeante que la loi.
La seule mission de la vraie église est de sauver les âmes.
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner notre vie pour ceux qu’on aime.
Que Dieu nous préserve d’être une pierre d’achoppement pour quiconque.
Le Christ a dit:”…si on te frappe sur la joue droite, tend l’autre joue,…”. Il y a donc bien 2 joues frappées…mais ce sont les nôtres ! Car le Christ a dit :”vainquez le mal par le bien”.
Un jour, cela m’est arrivé : une personne, en colère, m’a accusée d’une faute que je n’avais pas commise.Mais comme j’avais auparavant commis bien d’autres fautes, je ne me suis pas justifiée. Je lui ai dit : “oh, cela n’est même pas la dime de mes fautes, mais j’ai tout confessé, et dans ma vraie repentance, Dieu m’a tout pardonné.”
Cette personne est repartie immédiatement, un grand sourire était sur mes lèvres.
(Ne nous justifions pas devant des personnes méchantes -qui ne veulent pas nous aider mais nous accuser sans cesse. Mais plaidons d’un coeur sincère avec Dieu, Il est un Père aimant qui veut nous relever. Lui seul connait les coeurs, les tenants et aboutissants, et Sa Justice est parfaite.)
Heureux les coeurs purs (pas double), ils verront Dieu !
(Seul le Christ (-et peut-être ceux qui sont totalement sanctifiés à un moment de leur vie et surtout qui comptent sur Dieu pour marcher sans cesse dans la sanctification, et sont recouverts d’un vrai manteau d’humilité-) a dit à un magistrat :”…si j’ai bien répondu, pourquoi me frappes-tu ?…” car le Christ, Lui, n’a JAMAIS péché.
C’est sur le site “rencontrerdieu.com”, que j’ai écouté vos justes commentaires.
J’avais la même chose dans le coeur. Dieu seul est Bon dans l’univers !
Merci! Esprit (agape), âme(fileo) et corps (Parole faite chair) : le Dieu UN et Tout Puissant règne ! Que sa lumière et sa miséricorde entourent nos enfants.
La loi est venue par Moïse, la Grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. La loi du talion est un progrès à plusieurs titres :
1. Il y a égalité entre les israélites libres quelque soit la classe sociale et même avec les étrangers que tout israélite doit aimer comme lui même : il est question de dommages corporels à son semblable sans distinction. Pour les esclaves : ils devraient être mis en liberté pour prix de leur oeil ou de leur dent.
2. On ne va pas plus loin : Comme Lémec le descendant de Caïn : “J’ai tué un homme pour ma blessure et un jeune homme pour ma meurtrissure. Caïn sera vengé sept fois et Lémec soixante dix sept fois.” Jésus a surenchéri sur le nombre de fois que l’on doit pardonner à son prochain repentant, il a répondu à Pierre : “Je ne te dis pas juqu’à sept fois mais jusqu’à soixante dix fois sept fois.
3. La loi est avant tout préventive : si tu fais cela à quelqu’un tu mérite que l’on te fasse pareil et c’est exigible de la part de la victime (libre au plaignant de proposer un autre arrangement, ce qui est le cas généralement). C’est une ouverture vers l’identification à l’autre : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”. C’est un garde fou contre les gens pervers et un outil de réveil de la conscience et de la réciprocité pour les jeunes.
Bien à vous
Christophe
shalom
Sans partir dans un long discours pour étayer le votre, je dirai tout simplement aux personnes qui désirent appliquer la loi du talion ou la charia, que ces personnes jugent et condamnent à mort le roi David lorsqu’il fit tuer Uri le Hittite, au vu que Notre Père Lui, Le Grand Législateur, le Grand Fondateur de la loi, Lui Le Tout-Puissant YHWH ne l’avait pas condamné
Oui, la loi du talion, lorsqu’elle est comprise et appliquée UNIQUEMENT au STRICT sens littérale dans tous les cas, est susceptible de causer du tord non seulement au peuple d’Israël (qui n’a jamais proner cela), mais aussi à la saine doctrine dans la mesure ou l’absence de nuance découlant d’une stricte application du verset dans chaque litige, altère la vision de la grandeur et de la grâce de Dieu et de la sagesse profonde de la Torah.
Mais aussi comme il est dit dans « les maximes de nos pères » : « Quelque grand, quelque important que chacun de ces principes puisse être (paix, justice, vérité), il doit parfois céder le pas à l’un des autres. C’est ce que nous allons tâcher d’illustrer par quelques exemples.
Il arrive que le droit ne puisse se faire prévaloir, parce que la vérité exige qu’on fasse passagèrement fit du droit. Nos sages appellent cela une décision commandée par les circonstances, quoique contraire au droit. Le prophète Élie se vit contraint, pour faire admettre la vérité éternelle, d’élever un autel sur le Mont Carmel, et il y offrit un sacrifice à l’Éternel, quoi que la loi n’autorisa pas à offrir de sacrifice ailleurs que dans l’enceinte du temple de Jérusalem. C’était la manifestation de l’éternelle vérité, devant laquelle le droit devait s’effacer passagèrement.
De même, il faut parfois faire fi de la justice, par amour de la paix. Schimeï, le fils de Guéra, avait injurié et maudit le roi David, l’oint de Dieu qui était en fuite : par amour de la Paix, Le roi, revenu vainqueur, ne pouvait permettre à la justice de s’exercer librement. Il refusa sa mort.
Yoav (Joab), le puissant guerrier, avait souillé sa main d’un double assassinat : par amour de la Paix, David ne put le punir (Note Thomas : bien qu’il soit dit : “vie pour vie” dans la loi du talion). Mais peu avant sa propre mort, David, conscient de la divine Torah du talion, dira tout de même à son fils Salomon :
1 roi 2.1 : « Au reste, tu sais ce que m’a fait Joab, fils de Tséruja, ce qu’il a fait à deux chefs des armées d’Israël, à Abner, fils de Ner, et à Amasa, fils de Jéther, qu’il a tués, versant dans la paix le sang de la guerre, et ensanglantant du sang de la guerre la ceinture qu’il avait aux reins et les souliers qu’il avait aux pieds. Tu agiras selon ta sagesse. » (Pirké Avotn michna 18, Massehet 1)
La encore, au sujet de la loi du talion, exactement dans le même esprit que ce qui est dit ici au sujet de Yoav, nous comprenons mieux pourquoi les sages ont statué un dédommagement financier pour la plus part des cas, faisant passagèrement « fit de la justice par amour de la paix », la mutilation contre une mutilation, comme nous l’avons déjà vu, étant souvent difficile à mettre en oeuvre par des hommes pour diverses raisons aussi bien spirituelles (absence de vraies réparations, risque de cultiver la vengeance et la rancune) que corporelles (risque de complication infectieuse et hémorragique pour une mutilation de type “oeil pour oeil”).
Tout ceci trouve sa trace et sa preuve historique dans le fait qu’il n’a jamais été vu de cas de mutilation type “oeil pour oeil” dans les tribunaux en Israël car effectivement, ainsi que le dit le Rav David Zenou: « A l’époque du grand tribunal (Sanhedrin), la peine capitale n’était appliquée qu’a des moment extrême, si bien que le Talmud écrit que le Tribunal qui condamne a mort tout les 70 ans est sanguinaire. », la sagesse des sages d’Israël arrivant toujours à trouver, fidèlement à l’Esprit de la Torah, une sage solution pour ne pas en arriver à la mutilation (la Torah abonde d’exemple de remise de peine, il en va de même pour la loi du talion)
PAR CONTRE, à cause de l’absence d’authentique repentance, le talion sera finalement rendu par Dieu, par exemple dans le cas de Schimeï qui fut épargnée par David, mais qui se verra rattrapé par la mort sous le roi Salomon :
« Et le roi Salomon dit à Schimeï : Tu sais au dedans de ton coeur tout le mal que tu as fait à David, mon père; l’Eternel fait retomber ta méchanceté sur ta tête. » (1 Roi 2.44) »
Bonsoir !
Premièrement Rendons Gloire à Jésus-Christ !!! lui qui vie et règne pour l’éternité ensuite je tenais a vous dire que je vous ai trouver bien humble hier soir après mon intervention sur youtube, et cela m’a démontré l’Oeuvre que le Christ fait chaque jour, pour nous et à travers nous pour cela je veux rester fidèle. Je vois bien votre geste qui en fait tend à vouloir dire que aucun peuple ne devrais passé pour être des ignobles gens, ce qui est fort juste, de l’autre coté on aperçoit une droite radicalisant une suprématie ? sinon à tout le moins un statut supérieur particulier ? ou un droit de regard ? l’ épîtres de st-Paul aux romains, chapitre 1 et 2 et 3 nous dise certainement avec justesse ce dont il retourne et cela reviens à ce que le Seigneur nous dit par l’évangile de st-Luc, chapitre 14 verset 11: .c.a.d. Cela s’adresse à tout homme. inutile alors, selon moi de chercher une place en hauteur dans en tout les cas… ou bien en st-Luc chapitre 13 verset 20:, ici aussi, l’avisé ne recherchera pas un premier rang …non ? Je connais le Seigneur et il me parle de cette manière et en cela je deviens meilleur chaque jour,lumineux, Grâce à lui et pourtant je ne suis pas si savant que cela mais j’ai lu aussi les Proverbes du début tout début.
Gloire à toi Seigneur Jésus ! je suis pour la Vérité et si les gens d’Israël crois que cela dois être appliqué de cette manière je ne me mettrai pas sur leur chemin il ne m’appartient de faire obstacle ou de dire que cela est faux. Par contre votre analyse en ressort pourtant très convainquant de vérité, au reste de ce commentaire que je ne voudrais prolonger inutilement et je termine en citant le Seigneur dans l’évangile de st-Jean chapitre 15 verset 1 à 17 :”Je Suis le Vrai Cep et Mon Père EST le Vigneron …”…ce que je vous commande c’est de vous aimer les uns les autres.”donc je suis certain cela demeure humainement à la portée de tous, donc il y a espoir 🙂
Soyez Béni Thomas