Dernière mise à jour : 22 Avr 2022
L’importance d’Honorer ses parents et d’honorer l’Éternel selon la Torah – Paracha Aharei Mot-Kedochim
Lévitique 16 à 20 – Aharei signifie « après la mort » et Kedochim signifie « Saints vous serez »
Dans le texte hébreu, la Bible ne parle pas de « Dix Commandements », mais de « Dix Paroles » gravées par le doigt de Dieu sur les Tables de pierre selon qu’il est dit : « Lorsque l’Éternel eut achevé de parler à Moïse sur la montagne de Sinaï, il lui donna les deux tables du témoignage, tables de pierre, écrites du doigt de Dieu. » (Exode 31.18) et aussi : « Les tables étaient l’ouvrage de Dieu, et l’écriture était l’écriture de Dieu, gravée sur les tables. » (Exode 32.16).
C’est ce même doigt glorieux de Dieu qui, après avoir écrit les 10 paroles, chassait les démons au travers de la personne du Messie Yéshoua : « si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu vers vous. » (Luc 11.20).
Il convient donc de prêter attention à ce que l’Éternel nous a prescrit de son propre doigt, car nous voyons ici clairement le lien que fait l’Écriture Sainte :
le doigt de l’Éternel, qui grava Ses 10 Paroles sur des tables de pierre, est le même doigt qui aujourd’hui encore chasse les démons, apporte la délivrance et amène le royaume !
C’est pourquoi l’Écriture nous invite si régulièrement à observer les commandements de Dieu, car, nous venons de le voir : l’observation des commandements divins nous rapproche de Dieu et de son royaume, et apporte la délivrance selon qu’il est dit :
« Soumettez-vous donc à Dieu [en observant Ses lois]; résistez au diable [en résistant contre la tentation de briser les lois divines], et il fuira loin de vous. » (Jacques 4.7). C’est pourquoi ailleurs il est dit : « L’observation des commandements de Dieu est tout » (1 Cor 7.19)
Le Rav Emmanuel MIMRAN enseigne :
La Mitsva (commandement) d’honorer ses parents fait partie des dix commandements. Nos Sages disent qu’il existe trois « associés » dans la conception de l’homme : Hachem (Dieu) et les deux parents. Celui qui honore ses parents honore ainsi Hachem (Dieu) !
Rav Yossef était aveugle. Il savait cependant reconnaitre les pas de sa mère et dès qu’elle s’approchait de lui, il se levait et disait : « Je me lève en l’honneur d’Hachem (Dieu), car celui qui honore ses parents honore ainsi Hachem (Dieu) ».
Il ne faut jamais contredire ses parents ou mépriser leurs paroles, même lorsque cela nous semble difficile et honteux. Nous avons le devoir d’honorer nos parents autant que possible. Lorsque l’on est conscient que cette Mitsva (commandement) est un mérite pour nous et non un fardeau, alors on l’accomplit de la plus belle façon possible.
Nos parents ne nous doivent rien. Ils nous ont donné la vie. Nous devons leur être reconnaissants de nous avoir mis au monde. Leurs erreurs ne nous dispensent pas de les respecter. N’oubliez pas, ils nous ont donné la vie.
Même si nous ne sommes pas d’accord avec eux, nous devons prendre soin de ne pas les corriger, les accuser ou les contredire. Nous devons nous abstenir de leur parler durement.
S’ils disent quelque chose d’erroné, au lieu de dire : « Papa, tu te trompes » [ou pire encore : « tu mens », « ce que tu dis est un mensonge », etc.], nous devons plutôt dire : « Papa, il me semble que… ». Notre approche et notre intention font la différence.
Les dix commandements reçus par Moché Rabbénou (Moïse) au Mont Sinaï sont gravés sur deux tables. Sur celle de droite, sont écrits les 5 commandements entre l’homme et son Créateur (par exemple : Tu ne feras pas d’idolâtrie). Sur celle de gauche, sont écrits les 5 commandements entre l’homme et son prochain (par exemple : Tu ne tueras pas). En revanche, la Mitsva (commandement) du respect des parents se trouve du côté droit avec les Mitsvot (commandements) entre l’homme et son Créateur.
Il existe un lien étroit entre la relation parents-enfants et la relation entre nous et le Créateur. La venue d’un enfant au monde nous apprend la bonté, car nous lui donnons sans cesse et de manière désintéressée. Et nous apprenons aussi la miséricorde. Nous pardonnons à nos enfants même s’ils font les pires erreurs. Nous les chérissons plus que tout au monde.
Lorsque nous accomplissons la Mitsva (commandement) du respect des parents, nous apprenons une chose particulièrement importante. En remerciant nos parents, nous apprenons à remercier Hachem (Dieu).
Ainsi, honorer ses parents consiste, entre autres choses, à les respecter, leur parler avec douceur même lorsque nous ne sommes pas d’accord, leur témoigner de l’attention et de l’estime, les aider, les soutenir et les chérir.
Même s’ils se trompent sur un sujet précieux pour nous, nous ne devrions jamais leur parler sèchement, avec sévérité, les embarrasser, leur faire honte ou pire encore, les humilier et les mépriser avec de mauvais propos. Notre comportement et nos paroles sont en mesure de les frapper, or, il est écrit : « Celui qui frappera son père ou sa mère sera puni de mort. » (Exode 21:15).
Celui qui se comporte ainsi honore l’Éternel.
De plus, il est intéressant de remarquer que ce commandement est un des seuls dont la récompense est directement précisée : « Honore ton père et ta mère, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a ordonné, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux » (Deutéronome 5.11).
Comme le fait aussi remarquer Rachi**, il est très intéressant de noter la chose suivante :
– Comme nous l’avons évoqué plus haut, la table de droite contient les 5 Paroles liées aux points fondamentaux devant apparaître dans une relation authentique avec Dieu.
– La table de gauche contient les 5 paroles liées aux points fondamentaux devant apparaître dans notre relation avec notre prochain.
Les paroles de transitions entre les 2 tables sont le Shabbat (4e parole de la table de droite) et l’honneur qui est dû aux parents (5e parole de la table de droite).
Ce constat nous permet de comprendre plus en profondeur pourquoi il est écrit en Lévitique 19.1-3 : « Soyez saints, car je suis saint, moi, l’Éternel, votre Dieu. Chacun de vous respectera sa mère et son père, et observera mes sabbats. Je suis l’Éternel, votre Dieu. »
Dans ce verset, l’Écriture fait un lien très clair entre l’observation du Shabbat et l’honneur dû aux parents : ces deux commandements font partie pleinement de la sanctification, ils y conduisent.
Ainsi, le chemin d’une authentique sanctification passe par l’honneur du Shabbat et celui que l’enfant doit à ses parents. Quiconque méprise, profane le Shabbat (par des actions interdites ou en en se livrant à toutes sortes de conversations et d’occupations profane) ou quiconque manque de respect à ses parents, n’est pas une personne sainte.
Toutefois, Rachi rajoute un commentaire pertinent sur ce passage :
« Le Shabbat est rapproché du respect des parents, pour dire : bien que je t’ai ordonné le respect du père, s’il te dit : profane le Shabbat, ne l’écoute pas, et de même pour tous les autres commandements »
Si nos parents, de manière indéniable, nous demandent de transgresser une loi divine, nous devons refuser, tout en gardant un comportement empreint de respect envers eux. Il est possible de désobéir, mais avec respect, dans une attitude de paix.
Sur ce passage de Lévitique 19, Rachi continue et rajoute des choses fortes intéressantes en parfaite harmonie avec la structure précise de ce passage de la Torah. Pourquoi, après avoir parlé de l’importance d’observer le Shabbat et de l’honneur dû aux parents, le verset termine de la sorte : « Je suis l’Éternel, votre Dieu. ». Rachi explique :
« Toi et ton père, vous devez m’honorer, c’est pourquoi ne l’écoute pas pour annuler mes paroles. En quoi consiste la vénération ? Ne pas s’asseoir à sa place,
ne pas parler à sa place, ne pas contredire ses paroles. En quoi consiste l’honneur ? Donner à manger et à boire, procurer vêtements et chaussures, accompagner en entrant et en sortant. »
Sur simple analyse de ce commentaire de Rachi, nous pouvons faire un raisonnement à fortiori :
Celui qui vénère Dieu en Esprit et en Vérité, n’annulera, n’abolira, ni ne contredira aucune de Ses paroles, ni ne parlera à Sa place, ni ne lui volera sa gloire en prenant sa place.
Egalement, il est intéressant de remarquer que l’honneur dont parle Rachi correspond à certaines pratiques répandues dans le monde en vue d’honorer le Shabbat : sélectionner les meilleurs repas, s’habiller d’une façon belle et convenable, accompagner l’entrée du shabbat et la sortie du Shabbat par toutes sortes de prières et de louanges faites au Maître de l’Univers, éviter les paroles et les discussions profane ce saint jour, etc., ainsi qu’il est dit :
« Si tu retiens ton pied pendant le Shabbat, Pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, Si tu fais du Shabbat tes délices, Pour sanctifier l’Éternel en le glorifiant, Et si tu l’honores en ne suivant point tes voies » (Esaïe 58.13)
Enfin, il est intéressant de voir ce qu’enseigne la parole de Dieu juste après nous avoir rappelé l’importance d’honorer ses parents et d’observer le Shabbat : « Vous ne vous tournerez point vers les idoles, et vous ne vous ferez point des dieux de fonte. » (Lévitiques 19.4). Quel est le lien ?
Pourquoi la Torah nous parle de l’importance d’honorer ses parents, d’observer le Shabbat puis soudainement, le verset suivant nous met en garde contre l’idolâtrie, pourquoi ?
Tout simplement parce que la Torah veut faire ressortir un lien très important : on apprend que celui qui n’honore pas ses parents ou qui abolit et transgresse le Shabbat finira par tomber dans l’idolâtrie.
C’est bien malheureusement ce que l’on constate dans l’histoire de l’église.
L’église catholique, au 4e siècle, a aboli le shabbat dans le canon 29 du concile de Ladociée (remplacé par le dimanche).
Fidèlement au mécanisme spirituel révélé par la Torah, l’histoire de l’Église catholique, parsemée d’antisémitisme, témoigne du déshonneur qu’elle a fait subir à leur père spirituel dans la foi (Le peuple juif). Bien que ses relations avec le peuple juif se soient considérablement améliorées ces dernières décennies, et bien que tous les catholiques ne soient pas concernés par ce qui est dit ici, l’antisémitisme chrétien est une réalité admise et connue.
Puis, l’Église catholique, ainsi que nous le montre la Torah, est effectivement et inévitablement tombée dans l’idolâtrie comme cela est connu.
Effectivement, en érigeant d’innombrables statues de la vierge Marie, en se prosternant devant, en lui élevant d’innombrables prières et en vénérant Marie au point de la qualifier de co-rédemptrice et de « mère de Dieu », beaucoup sont tombés dans de l’idolâtrie bien qu’il soit dit dans « le livre de la vérité » :
« Tu ne dresseras point des statues, qui sont en aversion à l’Éternel, ton Dieu. » (Deutéronome 16.22) et ainsi, « Ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible » (Romains 1.23).
Que l’Éternel des armées nous donne de bien méditer ces choses, qu’il nous bénisse tous au nom de son Fils Yéshoua, « le Maître du Shabbat », car assurément, la Torah de Dieu est à ce point glorieuse que tous les mécanismes de l’univers y sont révélés.
Puissions-nous faire avec David, cette courte et puissante prière : « Ouvre mes yeux, pour que je contemple Les merveilles de ta Torah ! » (Psaumes 119.18).
**RACHI est l’un des plus grands commentateurs juifs des Écritures. Connu dans le monde entier par tous les Juifs, il est une référence. Homme simple et pratique, il craignait Dieu et s’évertua à faire découvrir l’amour de Dieu pour les hommes au travers des Écritures. L’un de ses commentaires fut de dire : « l’accomplissement de la Tora, c’est l’amour ». Il avait compris le message de l’Éternel… Dans le monde juif, sa réputation devint mondiale et ses commentaires firent très vite référence… Rachi nous précise que les Dix Commandements englobent les 613 mitsvot de la Torah. « Tous les 613 commandements sont inclus dans les dix commandements » (Rashi 24:12). Ceci est très important, car bien souvent, de nombreux chrétiens marquent une mauvaise distinction en pensant que les 10 commandements de Dieu n’ont aucun lien avec certains autres commandements.
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