Écoutes-tu la Torah ou idolâtres-tu un homme ? Paracha Haazinou (Deutéronome 32)

par | Sep 22, 2017 | 11 commentaires

Dernière mise à jour de l’article : 7 octobre 2022

Nous voici donc arrivés à la Paracha Haazinou qui signifie « écoutez » ou « prêtez l’oreille », une Paracha encore pleine de pépites spirituelles et, chose assez exceptionnelle, cette Paracha ne s’étend que sur un seul chapitre, le chapitre 32 du livre de Deutéronome.

Sondons ensemble ce texte de vie.

Notre Paracha s’articule autour du fameux cantique de Moshé (Moïse).

L’importance de ce cantique est telle, qu’il est mentionné au chapitre 15 du livre de l’Apocalypse juste avant que ne tombent « les sept dernières plaies » par lesquelles « s’accomplit la colère de Dieu » :

« Je vis aussi comme une mer de verre, mêlée de feu; et ceux qui avaient vaincu la bête, et son image, et sa marque, et le nombre de son nom, qui se tenaient sur la mer de verre, ayant les harpes de Dieu. Et ils chantaient le cantique de Moïse » (Apocalypse 15 : 1-3)

Si le livre de l’Apocalypse fait référence au cantique de Moïse juste au moment des dernières plaies, c’est pour nous enseigner un message qui apparait en allusion dans notre Paracha…

Nous sommes ici en présence des dernières paroles de l’illustre Moché, celui de qui il est dit

« Il ne s’est plus levé en Israël de prophète tel que Moïse, que l’Éternel connut face à face; » (Deutéronome 34:10)

N’oublions pas : les dernières paroles qu’un homme de foi donne avant sa mort sont particulièrement importantes et précieuses.

Dans le texte hébreu, l’Esprit Saint a inspiré la plume de son auteur pour composer le cantique de Moïse en 70 lignes. Or, il est connu que selon la Torah et les sages d’Israël, le chiffre 70 fait référence aux nations du monde, mais aussi au peuple d’Israël, ce qui accentue davantage l’importance et la portée de ce cantique qui englobe l’ensemble de l’humanité.

À l’aide des commentaires des sages d’Israël, commençons par analyser le tout premier verset dans lequel Moshé s’exclame en ces termes :

« Cieux ! prêtez l’oreille, et je parlerai; Terre ! écoute les paroles de ma bouche. »

Le Rabbi Yaacov Abe’hssera nous livre un commentaire d’une grande profondeur faisant écho à l’enseignement du Messie Yéshoua dans les Évangiles.

Dans ce premier verset, Moshé fait allusion au peuple de Dieu : pour être écouté par le ciel, alors il faut impérativement que la terre entende les paroles de la bouche de Moïse.

Comment comprendre cela ?

Que le ciel entende les paroles d’un homme, nous le comprenons facilement : il s’agit de la réponse de Dieu à nos prières. Mais que signifie « que la terre entende les paroles de la bouche de Moïse » ?

Pour comprendre, il faut se rappeler que la terre, selon l’explication des sages d’Israël, est un code biblique qui fait allusion au cœur de l’homme.

Ce code biblique apparait par exemple dans la parabole du semeur lorsque Yéshoua parle de différents terrains pour décrire les 4 différentes dispositions du cœur de l’homme.

En d’autres termes, Moshé est en train de dire au peuple de Dieu : vous serez écoutés par le Ciel à cette seule condition : si votre cœur est réceptif aux paroles de ma bouche, c’est-à-dire à la Torah, à la loi de Moshé (Moïse).

C’est ce que signifient les mots du verset : « Terre ! écoute les paroles de ma bouche; Cieux ! prêtez l’oreille, et je parlerai; », que l’on peut désormais interpréter de la sorte :

« Enfants d’Israël (terre) ! Obéissez bien à la Torah (paroles de ma bouche) ! Car ainsi faisant, les cieux prêteront l’oreille à vos prières !

Étudiez et mettez en pratique la Torah, ce qui démontrera alors votre foi et votre crainte de Dieu, et seulement ainsi, vous serez écoutés dans le ciel.

Sinon, vos prières resteront faibles, sans puissance et trop souvent vaines, car le Ciel ne vous écoutera pas. »

Le Rabbi Yaacov Abe’hssera rajoute et paraphrase Moshé :

« En effet, vous avez pu constater que Dieu répond immédiatement à chacune de mes demandes et qu’il me parle comme à un ami. Pourquoi ?

Parce que je suis animé de la crainte du ciel, qui est une clé très importante.

Suivez donc mon exemple en craignant et en aimant Dieu pour qu’Il vous réponde, à vous aussi, à chaque moment, car la Torah [l’étude de la Torah et sa mise en pratique] ainsi que la prière, sont les clés permettant d’ouvrir les portes célestes. »

De manière directe, claire et franche, c’est précisément ce qu’a enseigné le Messie Yéshoua dans la parabole du riche et du pauvre dans laquelle il est parlé de ce riche, qui après avoir mené une vie abondante et égoïste sans se soucier de Dieu et de ses semblables, se retrouve après sa mort, dans un endroit de  tourment où il « souffre cruellement » nous dit le texte.

Affligé et horrifié par son sort, il voit Abraham au loin, de l’autre côté de cet abîme infranchissable qui les sépare, et « Le riche dit : Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père; 28, car j’ai cinq frères. C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments. 29 Abraham répondit : Ils ont Moïse et les prophètes; qu’ils les écoutent. Et il dit : Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront. 31 Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait. » (Luc 16)

Cette parabole rapportée par le Messie Yéshoua confirme et complète l’enseignement du Rav Abe’hssera, regardez :

Le riche désire épargner son sort terrifiant à sa famille, quoi de plus naturel à ce moment-là ? Abraham lui donne alors la solution de Dieu faisant écho aux versets étudiés dans le cantique de Moïse :

« Ils ont Moïse et les prophètes; qu’ils les écoutent ».

Analysez bien la réponse du riche :

il répond « non, père Abraham » ! Selon le riche, un autre moyen existe et la seule écoute de la Torah et des prophètes n’est pas suffisante : « si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront », dit-il.

Abraham répond, persiste et insiste : « s’il n’écoute pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader », ce qui signifie : aucune repentance de leur part n’est possible s’il refuse d’écouter la loi parfaite de Dieu ! Les miracles n’y changeront rien.

Nous voyons ici combien l’Évangile et l’enseignement du Messie sont en parfait accord avec l’enseignement des sages et de notre Paracha.

L’Esprit Saint insiste sur l’immense importance d’étudier, d’observer de mettre en pratique la loi de Dieu donnée à Moïse, de tout notre cœur. S’il est parlé des prophètes, c’est aussi parce qu’ils n’ont de cesse de rappeler cette vérité.

Ce chemin étroit que nous indique le Messie nous permet de devenir réellement des amis de Dieu et de voir le ciel exaucer directement nos prières.

Une seule condition émanant de la bouche de Moïse :

« Terre ! écoute les paroles de ma bouche. »

C’est à dire : que votre cœur reçoive les paroles de la Torah et ne soit pas rebelle, ce qui implique évidemment de ne pas amoindrir ou pire encore, abolir à Dieu ne plaise, le plus petit des commandements, de la cacherout, jusqu’au Shabbat, en passant par les fêtes…

La Torah de Moshé demeure, et seule l’ignorance ou une certaine forme d’orgueil et de rébellion peut pousser un homme à tordre les textes saints pour enseigner au peuple de Dieu à ne pas se conformer à la Torah de Moïse dont chacune des lois contient une lumière de vie et de guérison…

Évidemment, il est important de rappeler que Dieu ne désire pas que nous observions Sa Torah d’une manière légaliste, c’est-à-dire sans les intentions du coeur requises.

Il faut trouver un juste équilibre propre à chaque âme, selon son degré de sensibilité, de maturité et de compréhension spirituelle. Un piège classique consiste à tomber dans une pratique religieuse qui place le « faire », c’est-à-dire l’action, au-dessus de « l’être », c’est-à-dire de la bonne disposition de coeur.

Si nous acceptons enfin de repousser tout ce qui est contraire à la loi de Dieu et qu’humblement, nous décidions enfin d’étudier et de mettre en pratique la Torah selon les enseignements des sages d’Israël, c’est-à-dire selon l’enseignement de ceux à qui des oracles ont été confiés, alors certainement que Dieu fera des prodiges dans nos vies.

Prenons garde aux enseignements qui « modernisent » la Torah « avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, et non avec ceux qu’enseigne l’Esprit » (1 Corinthiens 2:13).

Beaucoup veulent adapter et « psychologiser » la Torah jusqu’à mépriser la sagesse millénaire des sages antiques d’Israël et c‘est ainsi qu’apparait une Torah dénaturée, falsifiée et libérale, très différente de celle enseignée par Hazal (nos sages). Cette Torah laisse libre cours à toutes sortes de transgressions et d’abominations. Il nous faut fuir cet écueil.

Comprenons bien que c’est principalement la crainte de Dieu qui nous pousse à obéir à la Torah et l’Écoute de la Torah conduit à la crainte du Ciel.

Or, Rabba, fils de Rav Houna, dit : « Tout homme savant qui ne possède pas la crainte du ciel ressemble à un trésorier qui reçut les clés du coffre sans celle de la salle des coffres. À quoi lui serviront-elles ? »

Regardons maintenant la fin de notre Paracha qui, d’une manière cachée et allusive, parle de l’immense danger et des funestes conséquences de tout celui qui commence à idolâtrer un autre homme, qu’il soit époux, épouse, pasteur, rabbin ou rav, etc.

Que signifie idolâtrer un homme ? Bien qu’il existe quantité d’explications différentes et complémentaires sur ce vaste sujet, nous donnerons pour notre étude la définition suivante :

Idolâtrer un homme revient à fixer ses pensées et son cœur en direction d’une personne et non plus sur Dieu.

Si un homme est conscient d’être l’objet d’une telle idolâtrie et laisse faire à cause des honneurs qu’il reçoit, nous devons savoir qu’il est pire qu’un idolâtre : cautionnant les idolâtres, secrètement, il se fait Dieu.

Yéshoua dira que c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.

Être constamment en train de parler d’un homme, d’une femme, d’un pasteur ou d’un Rav, tout en oubliant systématiquement de faire référence à Dieu, Sa Torah, et de Le glorifier, signale un début d’idolâtrie.

Si le nom d’un pasteur ou d’un rabbin est plus souvent sur notre bouche que Celui de Dieu, il y a ici les symptômes d’une forme d’idolâtrie dans laquelle beaucoup tombent.

Nous le verrons dans la suite de l’étude, notre Paracha lance un solennel avertissement à ce sujet.

Si nous examinons notre cœur et si nous apercevons que nos pensées se dirigent constamment vers un homme et non vers Dieu, alors nous sommes dans une forme d’idolâtrie. Nombreux sont ceux et celles qui peuvent témoigner être tombés dans ce piège.

Ce phénomène arrive régulièrement et très subtilement lorsqu’un serviteur de Dieu ou une autorité spirituelle « brille » à nos yeux par La Torah merveilleuse qu’il nous transmet. Soyons très vigilants ainsi que nous le rappelle Job :

« Si j’ai regardé le soleil quand il brillait, La lune quand elle s’avançait majestueuse, 27 Et si mon coeur s’est laissé séduire en secret … C’est encore un crime que doivent punir les juges, Et j’aurais renié le Dieu d’en haut ! » (Job 31 : 28)

Si vous voyez que vous ne pouvez plus prendre de décision sans vous référer à un homme qui est constamment en train de vous dire quoi dire, quoi faire, quoi penser, si vous n’êtes plus capable d’agir et de prendre des décisions autrement qu’en vous référant à cet homme, si vous êtes contraint à vous plier à ses décrets et à ses ordres sous peine de vous sentir mal, alors pour vous, cet homme a pris la place de Dieu.

Si vous n’êtes plus capable de penser et de chercher la vérité par vous-même en dialoguant et en vous confiant prioritairement à Dieu dans la prière dans votre lieu secret, si vous n’êtes plus capable de laisser Dieu vous guider, si un homme a pris cette place, si vous ne jurez que par votre pasteur ou votre rabbin et que vous vous refusez systématiquement d’ouvrir votre esprit et votre réflexion en écoutant d’autres personnes ayant d’autres idées que les vôtres, alors là encore, nous sommes en présence d’une forme flagrante d’idolâtrie.

En commentant les psaumes de David, les sages d’Israël enseignent que le véritable sage est celui qui apprend de tout homme. En effet, Dieu nous parle et nous conduit au travers de toutes sortes d’individus et de situations.

David lui-même dira qu’il a reçu instruction de tous ses maîtres, sous-entendue, qu’il en avait de nombreux différents, ce qui lui conféra une sagesse et une intelligence supérieure. C’est ce qu’enseignent les maximes des pères (Pirké Avot) pour définir ce qu’est la sagesse véritable d’un homme :

« Qui est sage ? Non pas celui qui a acquis des connaissances étendues dans tous les domaines, mais celui qui est capable d’apprendre de chacun, car il est dit : “De tous mes maîtres je me suis instruit. ” (Psaume 119.99) »

Cela ne signifie pas que nous sommes défendus d’avoir une relation privilégiée avec un serviteur de Dieu, un pasteur ou un rabbin, loin de là !

Mais un authentique pasteur ou rabbin rejoindra et enseignera la véritable sagesse telle que nous venons de la définir ici selon l’enseignement de la Torah. Un véritable serviteur de Dieu désire conduire et former ses disciples à être autonome avec Dieu, dans une relation vivante avec leur Créateur, libéré de tout joug humain.

Analysons maintenant quelques versets situés à la fin du chapitre de notre Paracha :

« Le même jour [en ce jour-là même], l’Éternel parla à Moïse, et dit : Monte sur cette montagne d’Abarim, sur le mont Nebo, au pays de Moab, vis-à-vis de Jéricho; et regarde le pays de Canaan que je donne en propriété aux enfants d’Israël.

Tu mourras sur la montagne où tu vas monter, et tu seras recueilli auprès de ton peuple. »

Sur le début de ces versets, Rachi nous fait remarquer quelque chose d’assez exceptionnel : l’expression « en ce jour-là même » qui signifie en hébreu « en plein jour » ne se rencontre que trois fois dans la Torah.

La première fois, cette expression est employée à propos de Noé avant le déluge, et la deuxième foi, juste avant la sortie d’Égypte. La troisième fois apparait dans notre cantique, juste avant la mort de Moshé ! Regardons le commentaire de Rachi :

« “En ce jour-là même” vint Noa‘h… »  (Beréchith 7.13), c’est-à-dire en pleine clarté du jour. Car les gens de sa génération s’étaient dit : « Si nous remarquons quoi que ce soit,  nous ne le laisserons pas entrer dans l’arche. Bien au contraire, nous prendrons des haches et des cognées et nous la détruirons. » Le Saint béni soit-Il a dit : « Je vais le faire entrer en plein jour, et vienne l’empêcher quiconque a les moyens de le faire ! »

L’expression est également employée à propos de l’Égypte : « Ce fut “en ce jour-là même” que Hachem fit sortir les fils d’Israël… » (Chemoth 12, 51). Car les Égyptiens s’étaient dit : « Si nous remarquons quoi que ce soit, nous ne les laisserons pas partir. Bien au contraire, nous prendrons des épées et des armes et nous les massacrerons ! » Le Saint béni soit-Il a dit : « Je vais les faire sortir en plein jour, et vienne les empêcher quiconque a les moyens de le faire ! »

De même est-il écrit ici, à propos de la mort de Moché : « en ce jour-là même ». Car Israël s’était dit : « Si nous remarquons quoi que ce soit, nous ne le laisserons pas [nous abandonner], lui qui nous a fait sortir d’Égypte, qui a fendu pour nous la mer, qui a fait tomber pour nous la manne, qui nous a procuré les cailles, qui a fait monter pour nous le puits et qui nous a donné la Tora ! Nous ne le laisserons pas ! » Le Saint béni soit-Il a dit : « Je vais le faire entrer en plein jour, etc. ».

Analysons ce commentaire selon une explication inspirée du Rav Haïm Dynovisz :

Ce commentaire de Rachi compare la volonté d’Israël d’empêcher la mort de Moïse avec la volonté des méchants du déluge et des méchants de l’Égypte qui respectivement, voulaient empêcher le monde et Israël d’être sauvé.

Par ce type de comparaison, la Torah est en train de nous suggérer avec force et subtilité quelque chose d’incroyablement fort nous permettant de discerner plus finement la gravité de l’idolâtrie aux yeux de HaShem (Dieu) :

Tout homme qui s’attache trop à son maître, à son pasteur, à son rabbin, etc., plus qu’à Dieu, est comparable à la génération méchante du déluge et de l’Égypte, des générations frappées par des plaies extraordinaires !!

Il y a un grand déplaisir dans le ciel envers quiconque se fait volontairement esclave des hommes, obéissant au doigt et à l’œil à un homme de chair au point de ne plus pouvoir marcher ou prendre de décision sans lui.

Comme nous l’avons déjà évoqué : pire encore est celui qui consciemment, prend plaisir à être l’objet d’une telle dévotion. Les flatteries de la chair et l’orgueil de la vie font de cet homme un voleur de la gloire divine.

Le peuple d’Israël voulait empêcher Moïse de mourir non pas tant par pur amour pour lui, mais parce que sans lui, il sentait bien qu’il ne pourrait plus marcher avec Dieu.

C’est ici une des causes profondes de la fabrication du veau d’or qui n’était en vérité, que la manifestation matérielle et physique d’une idolâtrie cachée dans le cœur du peuple.

Ainsi, selon le commentaire de Rachi et l’explication donnée, idolâtrer un homme revient à amener la colère, le déluge et les plaies d’Égypte sur notre vie !

La Torah est une science parfaite, il n’y a aucun hasard, tout est calculé au poil près et minutieusement réglé et écrit par la sagesse infinie du Seigneur.

Ce n’est pas sans raison que l’expression “En ce jour-là même” employée au sujet de Moïse se retrouve en deux autres uniques endroits au sujet de la sortie d’Égypte et du déluge de Noé.

Cela nous montre à quel point la soumission aveugle à un homme, qu’il soit pasteur ou rabbin, etc., est une chose éminemment grave aux yeux de l’Éternel, lorsque nous devenons incapable de marcher sans cet homme et que nous nous complaisons dans cet état de fait (car, au tout début de la vie d’un jeune croyant, lorsqu’il apprend à marcher, cet état transitoire peut apparaître, mais il ne devrait pas durer).

C’est pourquoi la Torah n’hésite pas à mettre en balance ces fautes avec celles du déluge et de l’Égypte réunies, dont les conséquences furent redoutables.

La Torah nous montre la réalité d’un tel homme rendu totalement dépendant de son pasteur ou de son rabbin : il construit un veau d’or spirituel, qu’il en soit conscient ou non !

Dans l’Évangile, nous voyons effectivement Yéshoua Lui-même être constamment en train de nous amener à prier Dieu, à suivre Dieu, à suivre Sa Torah, à ne s’appuyer sur aucun homme, mais uniquement sur Dieu comme il est dit :

« Cessez de vous confier en l’homme, Dans les narines duquel il n’y a qu’un souffle : Car de quelle valeur est-il ? » (Esaïe 2:22)

Cette autonomie nous conduit à respecter et à apprendre de tout homme, conscient que Dieu parle au travers de toute Sa Création, sans être l’esclave de personne.

Cet enseignement nous montre que le vrai rabbin, le vrai pasteur, le véritable homme de Dieu, n’est pas là pour se faire servir, soumettre et imposer sa domination et son contrôle à ses brebis, mais au contraire, il est là pour les servir, être à leur écoute, les diriger dans les voies de la Torah afin de les amener à être autonome dans leur relation avec Dieu : un tel rabbin, ou un tel pasteur ne cherchera jamais à imposer sa propre volonté charnelle.

Toute attitude de contrôle et de domination frôle avec l’idolâtrie et constitue un réel danger pour l’épanouissement spirituel des enfants de Dieu.

L’esprit de Jézabel est un esprit qui veut contrôler, dominer et imposer sur les brebis de l’Éternel un joug humain par sa domination.

Une telle attitude est profondément satanique dans la mesure où elle conduit des brebis innocentes et sans forces à l’idolâtrie, à leur insu, et l’homme Dieu satisfait de se faire ainsi adorer à la place du Créateur en subira la peine.

Fuyons de telles choses si nous les discernons. L’Éternel veut que nous nous confiions en lui de TOUT notre coeur et non dans les hommes qui ne sont que des « souffles ».

Rappelons-nous des paroles du Maître en Luc 22 :

« Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs. 26 Qu’il n’en soit pas de même pour vous.

Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert. 27, Car quel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.  »

Toutefois, insistons et gardons l’équilibre : l’Éternel n’est pas contre une relation privilégiée avec un pasteur ou un rabbin, Dieu les utilise pour nous conseiller et nous conduire, non pour nous dominer, nous écraser et nous imposer un joug.

Dieu veut que nous apprenions à écouter tout homme, surtout ceux qu’Il a établis pour enseigner le peuple, des hommes dont les avis peuvent parfois diverger, mais qui ont cette caractéristique précieuse de ne pas avoir l’ambition malsaine de dominer et de contrôler les brebis du Seigneur.

Le rôle des anciens et des dirigeants spirituel est de guider, conseiller et conduire le peuple dans les voies de l’Éternel, en faisant entendre ce que dit La Torah du Saint d’Israël.

Vous remarquerez que de tels hommes sont à l’écoute, sereins, ne s’irritent pas dans l’opposition, n’ont aucune difficulté à apprendre des autres, à reconnaître leurs erreurs, et ne cherchent pas à imposer leur point de vue ni à contrôler et dominer.

Dieu se plait à utiliser une multitude de serviteurs que l’on doit bien évidemment écouter et respecter, des hommes qu’Il a établis pour répandre La Saine Doctrine afin que l’on apprenne à cheminer avec l’Éternel. Il nous incombe de discerner, de retenir ce qui est bon, de rejeter ce qui est mauvais, d’apprendre à percevoir la voix (et la voie) de Dieu au travers des hommes et des circonstances de la vie : c’est ainsi que Dieu nous dirigera, nous ouvrira les yeux, nous parlera intimement, nous montrera sa providence et nous conduira sur le chemin véritable qui mène au monde de la lumière et de la vérité, là où réside le Roi des rois dans Son Sanctuaire, dans ce pays promis où les verts pâturages éternels, les sources d’eau vive et l’arbre de la vie se fondent dans le paysage.

Par les mérites infinis du Messie d’Israël Yéshoua, que le Dieu de toute vérité, puissant et parfait en toute chose, pardonne nos égarements de coeurs et nous conduise dans Ses voies droites en nous apprenant à discerner sa volonté, à voir son action puissante dans nos vies et à garder Sa parole bien ancrée sur le trône de nos coeurs !

Amen et amen !

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11 Commentaires

  1. Yvonne

    Shalom

    Merci Thomas pour cet enseignement très édifiant et qui fait prendre conscience qu’il est plus qu’urgent pour nous, d’avoir une relation intime, profond et sincère avec Dieu. D’avoir bonne conscience et se poser les bonnes questions sur notre propre état. Car nous pourrions être étonnés du résultat à savoir que nous idolâtrons quelque chose sans nous en rendre compte. Demandons à Hachem de nous montrer l’idole ou les idoles qu’il y a dans notre vie et appuyons sur son aide pour être délivrés. Maranatha Yeshoua revient bientôt.

    Réponse
  2. GINETTE

    Ayant supporté plusieurs fois des Apostasies je comprends très bien l’utilité de tes propos, ce n’est pas une « flatterie » mais une constatation, j’utilise le mot Ami dans nos échanges, pour garder la prudence et ne surtout tomber dans ce travers . Quand on en vient à partager une communion de pensées, le risque est de trop s’attacher à un titre, tu n’en désires aucun c’est pourquoi tu es un Ami pour moi, je me sens à l’abri d’une confiance inconditionnelle (qui fait fi de toute prudence) , puisque le genre humain est par nature imparfait nous sommes donc tous sur le même niveau, des êtres susceptibles de pêcher, mais ayant la possibilité de nous entre-aider, pour éviter la chute irréparable, l’amitié est précieuse mais être amis en christ est incomparable, c’est un trésor . ginette

    Réponse
  3. Greg

    Salut pour toi , une personne qui adore Jésus est-il idolâtre ? Merci

    Réponse
    • duplan remi

      Greg une personne qui adore jésus n’est pas idolatre car il a participe a la creation il est lui aussi elohim ; dans la genese Elohims dit faisons l’homme a notre image ;il est cocreateur avec le P ERE ha S’HEM et puis il est notre redempteur il ne faut pas l’oublier comment voulez vous ne pas l’adorer ; il n’y a que les juifs orthodoxe qui ne reconnaissent pas Yeshua qui vous diront qu’adorer jésus est une iddolatrie ;

      Réponse
  4. Amdi

    Bonjour Thomas et chana tova
    Est tu sur de ce que tu avances par cette phrase : « le chiffre 70 fait référence aux nations du monde mais aussi au peuple d’Israël, » regardes stp ce que disent les sages. Il semblerais que cela concerne, bien sur les nations ( 70 taureaux offert pour les nations du monde à la fête de Souccot) mais pas du tout Israël, qui elle est en dehors des nations du monde et qui à un mazal particulier. Merci pour tout ce que tu fais sois encouragé, quand à moi je continue d’étudier la suite de la parachat.
    A bientôt
    Shalom

    Réponse
    • RencontrerDieu.com

      Shalom Amdi, la famille de Jacob descendant en Egypte compte soixante-dix membres. Il y a aussi Les 70 sages et anciens d’Israël spécifié dans la Torah. Il y également Les 70 talmidim envoyés par Yéshoua. Ce que le texte de l’article veut dire c’est qu’il y a un lien étroit entre les nations et Israël manifesté, entre autres, par ce chiffre 70 qui fait clairement référence aux nations mais aussi à Israël.
      Shalom !

      Réponse
    • Jacqueline

      Très bonne étude sur l’idolâtrie.
      Mais il n’y a pas que les hommes que l’on peut mettre à la place de Dieu, il y a le sport, l’argent, la télé…….

      Réponse
  5. PLANCKEEL

    Le parallèle avec la parabole du riche et du pauvre nous fait vraiment ressortir le danger pour sois-même, mais également pour le pasteur,rabbin ou enseignant car eux aussi se sentant transportés peuvent tomber dans l’orgueil et ainsi perdre le ministère ou don qu’HaShem lui a accordé.
    Sois bénis Thomas pour ces perles que tu nous donnes et que nous pouvons nous aussi développer en les étudiant profondément.

    Réponse
  6. cedric

    bonjour,
    Il aurait été bon de rentrer plus en profondeur dans ce texte, car finalement vous ne parler pendant 4 pages que de l’avertissement de ne pas idolâtrer un homme….

    Réponse
    • RencontrerDieu.com

      Je ne suis pas d’accord avec toi Cédric : Certes, la faculté de synthétiser au mieux des notions parfois complexe n’est pas une chose facile et on peut toujours mieux faire dans ce domaine mais l’article ne parle pas uniquement « que de l’avertissement » comme tu dis, l’article donne aussi quelques pistes que je crois précieuses au sujet des mécanismes de l’idolatrie et nous montre à quel point la chose est en horreur à l’Eternel, en s’appuyant sur les commentaires profonds des sages d’Israël, afin que chacun puisse bien mesurer la portée terrible de l’idolatrie envers un homme, pour s’en préserver. L’article parle aussi de la science merveilleuse de Dieu et de la précision scientifique de la Torah. En outre, l’article démontre aussi combien le peuple de Dieu tombe si facilement dans l’idolatrie. Je ne crois pas que ces choses là peuvent facilement se traiter en 5 phrases ni même en une page.

      D’ailleurs, ce sujet est si important, que j’essaierai à l’avenir de faire une vidéo de cet article, Beezrat HaShem ! Mais si tu as toi même fait une étude avec des choses plus profondes sur le texte de notre paracha en rapport avec le sujet tellement important et complexe de l’idolâtrie, j’espère que tu nous en fera profiter 😉
      Thomas.

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  7. Françoise

    Shabat shalom, merci Thomas. Suis plus éclairée sur le chapitre de deuteronome maintenant. Mes mails se logeaient dans le spam. Mais maintenant sa va

    Réponse

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